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Le premier seigneur connu fut Jehan de Lessenet en 1427.Après lui, la Bouère eut deux seigneurs jusqu’à ce que la famille de Forges arrive dans cette seigneurie ; elle y restera jusqu’en 1659 remplacée par la famille Saulnier qui donnera plusieurs notaires à La Gacilly. C’est avec eux que le fief de la Bouère relèvera de la seigneurie de La Gacilly alors qu’auparavant elle était rattachée au seigneur de Rohan.
La Roche Gestin
Cette seigneurie relevait de la châtellenie de La Gacilly.
Elle fut surtout le fief des familles de Cancouët et de Castellan. Le domaine
personnel du seigneur comprenait, outre le logis principal, une première
chapelle avec cimetière, une deuxième chapelle, celle de St-Jugon, le moulin à
vent Maret, le moulin à eau du Lieuvy dit Moulin
La Ville Orion
Cette seigneurie fut surtout le fief des familles Mallessecte et du Fresche. Elle avait une chapellenie à sa charge. Elle relevait de la seigneurie de La Gacilly
La Villouët.
Comme à la Bouère, il y eut deux seigneurs en même temps au début du XV° siècle avec les familles Eluart et Meschinot. Mais c’est surtout la famille de la Landelle qui a marqué cette maison noble. Elle avait sa chapelle Notre-Dame dont le saint patron était St Guillaume. Le domaine personnel comprenait aussi le Vieux Moulin, un moulin à vent situé à la Croix des Archers.
La Villio
Cette maison noble fut rattachée à la seigneurie de Castellan en St-Martin-sur-Oust puis à celle de La Gacilly. La famille Lebastard posséda pendant un certain temps cette maison noble qui portait alors le nom de Maisons Blanches
Les Ville Geffs
Cette maison noble qui ne semble pas avoir été rattachée aux seigneuries environnantes doit sans doute son nom à des juifs qui y résidèrent
La Gourgandaie.
Cette maison noble relevait de la seigneurie de la Roche Gestin
La Motte.
C’est en fait
l’ancien presbytère de la rue La Fayette qui fut pendant longtemps habité par la
famille de Couëdor ; elle donna un prêtre à La Gacilly en 1526.
Les Ruelles
Au fil des siècles, notre vieille cité s’est développée de la rivière à la Bergerie ; cette zone étant plutôt accidentée, il n’est pas étonnant d’y trouver ruelles, passages et autres venelles très souvent munis d’escaliers en schiste. Beaucoup de ces lieux de passage ont disparu ; il n’en reste pratiquement que deux :
La venelle du Lihoué , la très belle et très fleurie ruelle bien connue des Gaciliens ; lihoué étant le nom d’une étoffe grossière qui servait de lien d’étoupe
La venelle des Fours où
l’extrémité gauche de chaque marche lorsqu’on monte à la Bergerie est
biseautée pour faciliter le passage des brouettes. Cette venelle est ainsi
dénommée parce que c’est là que se trouvèrent ,avant la révolution les deux
fours à ban du seigneur gacilien
L’HABITAT TRADITIONNEL
Sous ce terme on regroupe les maisons anciennes, les granges et remises, les manoirs voire les châteaux ruraux L’habitat traditionnel du pays de Redon a un caractère rural affirmé. Si chaque maison est différente , chacune ressemble un peu à sa voisine car l’habitat rural répond à des typologies bien précises qui se trouve en Bretagne L’habitat rural est toujours modeste . Sa cellule de base était composé d’une seule pièce en rez-de-chaussée .La façade était rythmée par trois éléments : la porte, la fenêtre, la gerbiére (ou lucarne lorsqu’elle fait saillie sur le toit). Le sol était toujours en terre battue.
La porte du rez-de-chaussée est toujours accompagnée de la fenêtre qui peut être une fenestrelle indiquant la présence d’une étable .La porte et la gerbière se superposent souvent et l’accès à cette dernière se fait par l’échelle. Dans un souci permanent d’économie de moyens et de temps les paysansont au fil des siècles développé une architecture robuste et fonctionnelle, en utilisant les matériaux locaux
Étant donné son passé, La Gacilly possède beaucoup de très vieilles maisons, chacune avec ses particularités suivant son histoire. Les anciens savaient graver ou sculpter dans la pierre les éléments qu’ils souhaitaient laisser à la postérité.
Rue Saint-Vincent
Cette très vieille maison, sise au n° 18 de la rue, fut sans doute construite par Françoise d’Amboise pour en faire un orphelinat. La tourelle, à l’arrière de la maison, renferme un escalier monumental remarquable, sans doute d’origine. Comme plusieurs maisons de cette rue, en 1824, elle avait deux propriétaires : Jean Denis avait le rez-de-chaussée, la chambre et le grenier appartenant à Pierre Boucher, chapelier à La Gacilly
Brohéas
Dans ce village, plusieurs
vieilles maisons sont encore debout ; l’une d’entre elles, ayant appartenu au
prêtre Denis Seguin, porte un écu où sont gravégravés nom et prénom ainsi que la
date de 1634. Ce prêtre était un prêtre habitué, c’est à dire qu’il vivait dans
son village et était principalement chargé d’enseigner le catéchisme autour de
lui en attendant un poste de chapelain ou de sub-curé plus rémunérateurs
Une autre maison de ce village porte un écu dans lequel figure la date de 1602. Cette demeure vient d’être très joliment restaurée
La Haute Bardaie
Ce village est cité en 1401 et en 1465 ; il est appelé la Haute Bredaye. Un bailli, c’est à dire un collecteur d’impôts, habitait alors ce village. Étant donné l’importance de cette personnalité, on peut logiquement penser que cette superbe demeure très richement décorée a dû lui appartenir.A la fin du XVIII° siècle, ce village fut le premier, sur La Gacilly, a avoir une maison-école pour les garçons.
Ce village a toujours une fontaine dont l’eau très bonne avait la réputation de favoriser la fécondité ; elle donne naissance au ruisseau du Redo qui s’en va vers la Villio et le Palis Percé
Le Lieuvy
C’est également un très vieux village puisqu’il est cité, lui aussi, en 1401 mais cette partie s’appelait alors le Moulin Gestin car un moulin à eau sur l’aff , appartenant au seigneur de la Roche Gestin, y était installé. Comme pour la Haute Bardaie, il semble bien que cette demeure ait appartenu à un bailli
Linteau de Porte àla Haute Bardaie
Étant donné la diversité des maisons gaciliennes, il est normal que les ouvertures soient, elles aussi, très variées. Sans conteste, la plus belle de ces portes est celle de la maison supposée du bailli à la Haute Bardaie
Entrée de Porte au Chateau de la Bouère
Dans un autre genre ,mais particulière elle aussi,la porte d'entrée du château de la Bouère n'est pas mal non plus avec son fronton
Linteau de Bois à la Gazaie
Certaines portes sont construites en anse de panier comme à la Gourgandaie par exemple ; dans ce cas, le linteau est remplacé par des pierres taillées disposées en « rayon de soleil ». Beaucoup de vieilles maisons gaciliennes comportent des linteaux de portes gravés voir sculptés. C’est le cas à la Gazaie où un linteau en bois (très rare à La Gacilly) porte la date de 1635
Linteau de porte au Patis
La gravure est encore plus parlante avec cette inscription :
IHS FEITE PAR PIERRE CHEVREUL
Linteau avec calice à la Corblaie
D’autres linteaux portent une date
au milieu d’un écu ( Brohéas) ou une fleur de lys.A la Corblaie, un calice est
gravé dans le linteau accompagné d’uneinscription que le temps a rendue presque
illisible.
.
Bas de porte au Chêne
Au Chêne,un manteau de cheminée gravé a été déplacé et sert actuellement de bas de porte. A la Gazaie, un autre bas de porte comporte des gravures.
Porte au Lieuvy
Au Lieuvy, le haut d’une porte est plus étroit que le bas ; deux hypothèses ont été données pour essayer d’expliquer cette particularité: permettre le passage des fûts et des barriques ou permettre le passage des vaches qui s’apprêtent à vêler. Le linteau de cette ouverture porte une inscription : 1689 Michel Coue.
Le linteau d’une porte à Haudiart
Enfin, à Haudiart, le linteau d’une porte est surmonté d’une pierre comportant une croix sculptée : la tradition locale veut que cette pierre ait été récupérée dans la maison natale de Saint-Jugon qui est effectivement né dans ce village
MEURTRIÈRE=Comme pour les portes, elles sont très diverses et très variées. Toutes les structures possibles sont pratiquement représentées. Cela va de la simple meurtrière comme à la Bouère
Occuli à la Villio
à l’archère de la Roche Gestin ; de l’œil de bœuf à l’oculus comme à la Villio
Fenestrelle à la Corblaie
a fenestrelle à la partie ouverture munie de barreaux
Anse de Panier
Certaines de ces fenêtres sont même richement décorées comme celles de l’ancien presbytère ou en « anse de panier » (la Gourgandaie et Bel Orient).
Appui de Fenêtre à la Glouzie
Bien sûr, on retrouve aussi les gravures et les sculptures :la Ville Jarnier, la Roche Gestin, le Pâtis, Brohéas, la Saudraie, etc…Certaines de ces fenêtres ont même des appuis gravés et sculptés comme à la Glouzie : la paire de ciseaux et le dé indiquant clairement qu’il s’agit de la demeure d’un tailleur d’habits
Manteau de Cheminée à Brohéas
Beaucoup de manteaux sont gravés d’un calice et parfois d’une patène : la Basse-Cour, la Ville Jarnier, Bel Orient , la Glouzie ; dans ce village, la pierre récupérée provient d’une demeure appelée autrefois le presbytère.
Beaucoup de manteaux sont gravés d’un calice et parfois d’une patène : la Basse-Cour, la Ville Jarnier, Bel Orient ,la Glouzie ; dans ce village, la pierre récupérée provient d’une demeure appelée autrefois le presbytère.
Pierre de l'ancien presbytère de la Glouzie
Cheminée à la Provotais
Montants de cheminées sculptées
Dans le paragraphe sur les portes, il a été indiqué qu’un manteau de cheminée servait de bas de porte au Chêne. Chose curieuse, à la Provostais, il existe le même manteau avec un monogramme et deux hexagrammes. Certaines cheminées possèdent des corbelets sculptés ( la Provostais, le Pâtis) et même des montants sculptés ( la Roche Gestin)
Manteau de cheminée à la Glouzie
A la Glouzie, dans une maison qui vient d’être restaurée, le manteau de la cheminée est vraiment superbe avec un écu et deux hexagrammes.
Cheminée avec Trisekel
Cheminée est tout aussi remarquable : les quatre faces des corbelets sont ornées de deux, trois ou quatre branches de triskell sur lesquelles est parfois perché un oiseau.
TÊTE SCULPTÈE
Sous le corbelet droit, a été sculptée une tête ; certains pensent qu’il s’agit de l’ankou breton, c’est à dire la représentation de la mort ;d’autres ont émis l’idée qu’il pouvait s’agir d’une tête souffleuse. Ne s’agirait-il pas plutôt d’une représentation templière ? En effet, les Templiers, dans certaines de leurs maisons se faisaient représenter par une tête sculptée dans la pierre comme à Arzal par exemple
AUTRES ÉLÉMENTS CARACTÉRISTIQUES
Certaines vieilles maisons rurales possèdent encore un évier à l’ancienne. C’est en fait une plaque de schiste creusée ayant un trou d’évacuation donnant directement à l’extérieur au moyen d’un petit palis. Presque toujours, cette pierre, scellée dans le mur, était placée devant l’unique fenêtre pour bénéficier de la lumière, les seaux d’eau étant disposés dessous pour être à portée de main
Rue Saint-Vincent
Autres éléments intéressants du patrimoine local, ce sont les cadrans solaires. La Gacilly n’en possède plus que trois : un dans la rue Saint-Vincent, sur la façade d’une maison qui porte la date de 1851 ; il repose sur une plaque de grès ocre où est gravée une autre date : 1776, sans doute la date de construction de la maison elle-même
Cadran Solaire à La Bouère
Un autre à la Bouère très joliment décoré qui porte une date : 1848 et deux inscriptions : « Fait par Joseph Chotard » et « Fait pour Joseph Hervy, propryéter »
Le troisième de ces cadrans se trouve dans l’ancien presbytère
.
Lignolet au Lieuvy
Le lignolet est cette ligne d’ardoises taillées sur le faîte d’un toit qui donne un effet décoratif et qui est souvent accompagnée d’une ardoise donnant la date de construction ou de restauration de ce toit. Comme tous les autres éléments, il a tendance à disparaître.
Celui d’une maison du Lieuvy porte la date de 1889
Lignolet à la Haute Bardaie
à la Haute Bardaie, il y en a un avec la date de 1823.
Lignolet à la Croix Elven
Certains propriétaires,lorsqu’ils font refaire le toit de leur maison, gardent en souvenir l’ardoise datée ; c’est le cas à la Croix Elven avec une ardoise datée de 1896 et à la Basse Cour avec la date de 1908.
La niche à Vierge est très
répandue sur La Gacilly surtout pour les maisons qui ont été construites à la
fin du XIX° siècle ou au début du siècle suivant. Il ne faut pas la confondre
avec une petite fenêtre qui a été bouchée et dans laquelle on a placé une
statue. Parmi les vraies niches à Vierge, on peut citer celle du Chêne datée
de 1902
Niche à Vierge à la Glouzie
Celle de la Glouzie construite en briques et surmontée d’un arc en schiste.
Niche à Vierge à la Croix-Elven , dans la Rue St Vincent et au Patis
LES REMISES et HANGARS.
Dans le milieu rural, le logis familial est souvent accompagné d’un certain nombre d’annexes, nombre d’autant plus important que la richesse des propriétaires est conséquente.Les bâtiments regroupés sous cette dénomination de dépendances comprennent, entre autres, les remises, hangars et granges qui servaient au rangement des charrettes et des outils agricoles. Maintenant, ces constructions, bien que souvent délabrées, servent à mettre à l’abri tracteurs et remorques voire quelquefois les bidons ou réserves de lait.
Le Lieuvy
L’ossature de ce hangar est
faite avec des poteaux en bois. L’ouverture principale fait face au chemin
pour faciliter la sortie des charrettes. La partie supérieure de cette
ouverture est en planches ajourées pointées sur la charpente. Les côtés et le
fonds sont en partie en palis et en partie en planches mal équarrie
Le Patis
La charpente de cette vieille grange est supportée par des poteaux en bois ; le toit est en ardoises et l’entourage est constitué de palis placés perpendiculairement. L’ouverture est au Sud. Ce bâtiment, il y a à peine plus de cinquante ans, abritait le dernier métier à tisser de La Gacilly. Certains voisins se souviennent encore du bruit spécifique de cet outil que maniait avec dextérité M. Mathurin Thomas et ils allaient même parfois l’aider dans les tâches les plus fatigantes
Le Tay
Cet hangar a encore une charpente remarquable malgré que le bâtiment soit ouvert à tous les vents ; les années comme les intempéries n’ont pas de prise sur les matériaux de qualité comme le bois de chêne ou celui de châtaignier
Ces palis placés verticalement sont les restes d’une annexe, d’une étable vraisemblablement. Des restes identiques sont encore visibles dans beaucoup de villages gaciliens
La Bouère
.Cette très belle remise de la Bouère a des murs en moellons de schiste, le toit à deux pentes est en ardoises. A remarquer que les ouvertures, au nombre de sept, sont curieusement disposées :la porte et la gerbière, celle-ci avec un linteau en bois ( photo ci-contre) sont placées sur le pignon orienté Ouest ; sur la façade Sud, il y a une porte et enfin la façade Nord est percée d’une porte, d’une lucarne et de deux fenestrelles obstruées par des briques. Cette remise devait servir de cave et de resserre pour les récoltes, de pommes de terre en particulier ; le grenier, quant à lui, servait certainement à remiser le foin
Soue à la Villio
Parmi les dépendances du logis principal, les soues tiennent une place à part d’abord par leur nombre assez important dans la campagne gacilienne mais aussi par leur mode de construction. Pour ce qui est du nombre, on peut dire que chaque ferme et beaucoup de maisons dans les villages avaient sa ou ses soues à cochons. Quant à la construction, le matériau le plus utilisé est naturellement le schiste, d’abord les palis qui sont employés dans l’édification des murs, des cloisons intérieures, du sol mais aussi pour constituer un enclos c’est à dire une petite cour fermée devant la soue ; même le dallage de cet enclos est en palis très souvent. C’est le cas, par exemple, à la Glouzie, à la Provostais, à la Saudraie, à la Corblaie, voire à la Villio où la soue ci-contre a été construite à l’intérieur d’une remise
Soue à la Saudraie
.La soue de la Saudraie, très bien conservée, a trois de ses parois en palis taillés maintenus par des barres en bois, le quatrième côté étant le pignon du logis du propriétaire. Le toit ainsi que les deux côtés du toit sont en ardoises. Afin de suivre les limites de la propriété, la façade est beaucoup plus large que le fonds ce qui donne une forme trapézoïdale au toit
La Provotais
Appuyée sur le mur arrière du logis du propriétaire, cette soue ressemble beaucoup à celle de la Saudraie par les matériaux utilisés et leur utilisation tant pour les parois que pour le toit. Par contre, l’ouverture est tournée vers l’Ouest
La Provotais
Cette autre soue de la Provostais est vraiment très spéciale d’abord par sa façade avec deux ouvertures jumelles, le reste étant complété avec des palis et des planches ; les deux côtés sont construits de la même façon en palis et en planches plutôt disjointes.
La Bouère
Les restes de cette soue de la Bouère ont été très bien aménagés ; ils forment un petit enclos agrémenté de fleurs. Les palis ont été consolidés avec des barres en bois comme à l’ancienne. L’ouverture, tournée vers le Sud, est fermée au moyen d’une petite barrière en bois également.
Buhan
Les soues de
Buhan sont certainement plus récentes que celles ci-dessus puisque les palis des
côtés ont disparu et ont été remplacés par des murs en moellons de schiste.
Devant ces soues, il y avait, autrefois, un enclos entouré avec des palis et, au
sol, un dallage en palis également.Dans cet espace clos, se trouvait l’auge qui
servait à donner à manger aux porcs. Il faut signaler que ces soues font
actuellement l’objet d’une restauration. .On retrouve ce même genre de bâtisse
avec deux ouvertures sur la façade, murs en pierres de schiste et toit à une
pente en ardoises à la Glouzie mais aussi à la Navetterie où une restauration a
été entreprise et très bien réussie.
Pigeonniers à la Basse-Cour
On peut les considérer comme des
dépendances du logis principal car ils ne sont jamais très éloignés de
celui-ci. Un seul a été recensé sur la commune, au village de la Basse-Cour.
Ce n’est pas un local isolé comme d’habitude mais, curieusement, il consiste
en un aménagement de la maison du propriétaire. Une très vieille demeure de ce
village ayant appartenu à Laurent Audran, un ancien curé de La Gacilly au
début du XVII° siècle, fut rachetée et son nouveau propriétaire la fit
restaurer ; il profita alors de ces travaux pour transformer le grenier en
pigeonnier. Toute la façade, à hauteur de ce grenier, fut percée de trous pour
permettre la sortie des volatiles, ces trous furent encadrés par des palis
placés horizontalement et en léger débord pour leur servir de perchoir. La
maison ayant été rachetée et rénovée à nouveau, l’actuel propriétaire a eu
l’heureuse idée de conserver certaines de ces petites ouvertures.
Pressoir au Tay
Ce genre de bâtiment peut lui aussi être rangé parmi les dépendances du logis principal. Leur nombre est en diminution constante et il n’en reste que très peu en état de fonctionner. Celui du Tay est vraiment remarquable d’autant plus que le moulin à écraser les pommes qui l’accompagne est lui aussi devenu un objet de musée.
La Corblaie
Ancien Pressoir
Ce bâtiment d’une certaine longueur était utilisé comme pressoir il n’y a pas encore très longtemps. Son emplacement, parallèle au chemin et son ouverture très large, permettaient de faire reculer les charrettes de pommes près du moulin. Les deux pignons sont en pierres de schiste, la façade est en palis placés verticalement et retenus par une barre en bois.
Four au Petit Mabio
Jusqu’en 1789, les fours étaient banaux, c’est à dire qu’ils appartenaient au seigneur. Pour faire leur pain, les paysans étaient contraints de les utiliser moyennant une redevance appelée le ban. Après la Révolution et l’abolition de certains privilèges, chacun eut la possibilité d’avoir son four, certains devinrent même communaux. C’est la raison pour laquelle les fours ne sont pas très anciens.
Avant la dernière guerre, le four était encore le lieu essentiel d’animation d’un hameau. On venait y faire cuire non seulement son pain mais aussi la charcuterie, les gâteaux, les rôtis et y faire sécher certains fruits. Avec les transformations agricoles et le développement des pratiques industrielles, la vie communautaire qui régissait les rapports humains a pratiquement disparu. Le four à pain est le symbole de cette vie rurale.
Les anciens se rappellent que, pour savoir si la température de cuisson était atteinte, on introduisait une feuille de papier journal dans le four et, si elle s’enflammait, c’est que la température était assez élevée pour enfourner. A La Gacilly, les fours recensés sont tous privés et sont au nombre de vingt deux
Les Fours Isolés.
Four au Petit Mabio
Seuls quatre fours sont isolés sur la commune, c’est à dire qu’ils ne possèdent pas de fournil ou ne sont pas intégrés dans un bâtiment. Celui de Gazeau est en très mauvais état ainsi que celui de Buhan. A l’inverse, celui du Petit Mabio, est très bien conservé après avoir été restauré et remis en état de marche. Pratiquement tous les ans, on y fait cuire du pain. Ces trois fours répondent à une seule et même typologie : ils sont en forme de fer à cheval avec une couverture en ardoises à deux pentes et arrondie sur l’arrière. Celui du Petit Mabio dispose d’une gueule en ogive munie d’une porte en fonte surmontée d’une cheminée en renvoi de fumée en briques rouges et en schiste. Le reste du bâti est en moellons de schiste du pays. Sur la façade, apparaissent deux corbelets qui étaient utilisés pour suspendre les outils du fournier comme la pelle et le rouable. La voûte est en briques et la sole en dalles.
Four au Petit Mabio
Fours de la rue Françoise d’Amboise
C’est un four isolé beaucoup plus
récent.Il est en plan de fer à cheval en moellons de schiste. La couverture,
très spéciale en étages, est en schiste et en ardoises. La gueule en ogive est
fermée par une porte en fonte et munie d’une cheminée en renvoi de fumée ,La
façade comporte également deux corbelets sculptés utilisés pour poser les
outils nécessaires au bon fonctionnement du four qui est allumé très
régulièrement.
Les Fours avec aubette.
La Villio.
En forme de fer à cheval, il est en schiste ; la gueule est en ogive sans porte et laisse voir une voûte en briques et une sole en dalles. Il est muni d’une niche à cendres et d’une cheminée en renvoi de fumée. Le toit, en mauvais état, devait être à deux pentes avec un arrondi sur l’arrière et couvert d’ardoises. Le propriétaire a l’intention de le restaurer prochainement.
La Roquennerie
Le four a exactement les mêmes caractéristiques que le précédent mis à part que l’aubette est beaucoup plus grande et peut servir de hangar. Il a cependant une autre particularité : juste à côté de la gueule du four il existe une deuxième cheminée très étroite pour pouvoir placer un très grand chaudron destiné à faire cuire la pâtée aux cochons.
La Bouère.
A l’inverse des deux fours précédents qui sont isolés par rapport à un autre bâtiment, le four à aubette de la Bouère est adossé à l’arrière de la maison d’habitation.La partie visible de l’extérieur est en forme de demi fer à cheval alors que l’intérieur a un plan de fer à cheval. Le toit en ardoises est à une pente ; c’est d’ailleurs la continuation du toit de la maison. L’ouverture est carrée avec une gueule en ogive munie d’une porte en fonte ; la sole est en dalles et la voûte en briques.Ce four est muni d’une cheminée en renvoi de fumée en schiste et d’une niche à cendres ainsi que, sur le côté gauche, d’une marche ressemblant à un repose-seaux. Ce four est en très bon état et sert à préparer un repas complet environ une fois par an.
La Provotais
Autrefois, ce fut un four avec boulangerie mais, celle-ci étant en très mauvais état, le nouveau propriétaire l’a remplacée par une aubette avec murets en schiste, poteaux et charpente en bois de chêne et toit en ardoises.Ce four, à l’extérieur, est de plan carré en moellons de schiste et couvert par un appentis d’ardoises. Munie d’une cheminée en renvoi de fumée, la gueule, en plein cintre, est fermée par une porte en fonte. La sole, légèrement inclinée, est en briques ainsi que la voûte. Ce four fonctionne au moins une fois par mois ; il est utilisé par les propriétaires bien évidemment mais aussi par d’autres villageois.
Les Fours avec boulangerie ou fournil.
Four à La Gazaie
Ces fours sont en fait ceux qui sont précédés d’une petite bâtisse appelée fournil ou boulangerie dans laquelle le boulanger préparait la pâte et la faisait lever. Cette construction peut être à l’écart des autres bâtiments ou bien leur être accolés. Dans la première catégorie, on en compte cinq sur la commune dont celui de la Gazaie :C’est un four en schiste ayant un plan de fer à cheval avec une gueule en ogive munie d’une porte en fonte et d’une cheminée en schiste en renvoi de fumée ; la voûte est en briques et la sole en dalles. Le toit en ardoises est à deux versants et arrondi à l’arrière ; il est surmonté d’un lignolet.
Ancien four à la Ville Jarnier
Les autres fours de cette catégorie sont situés à Haudiard, à la Ville Orion, à Saint-André et à la Ville Jarnier. Ce dernier a été en partie démoli, il ne reste plus que la boulangerie avec sa cheminée ; le trou noir que l’on voit sur la photo est en fait la gueule du four mais vue de l’intérieur.
Les fours dont le fournil est adossé à un autre bâtiment sont les plus nombreux sur la commune puisque l’on en recense sept. Trois sont en mauvais état : le Châtelier, Saint-Jugon, et le Lieuvy ; pour ce dernier, le propriétaire pense à une restauration.
Four de Bel Orient et de Gralia
Les fours dont le fournil est adossé à un autre bâtiment sont les plus nombreux sur la commune puisque l’on en recense sept. Trois sont en mauvais état : le Châtelier, Saint-Jugon, et le Lieuvy ; pour ce dernier, le propriétaire pense à une restauration.
Trois autres, Graslia, Bel Orient et la Roche Gestin ont la même typologie avec un plan en fer à cheval, un bâti en schiste, une cheminée en renvoi de fumée, une voûte en briques, une sole en dalles, une gueule en ogive et une porte en fonte. Chacun a cependant une particularité ; le toit de celui de Bel Orient a été restauré et comporte un lignolet ; celui de la Roche Gestin a une porte à deux battants et enfin celui de Graslia a un toit à une seule pente qui est en fait le prolongement de celui de la boulangerie. C’est la raison pour laquelle ce four à un mur extérieur très haut, plus de quatre mètres. Ces deux derniers fours sont munis d’une niche à cendres.
Four de La Gourgandaie
Le four de cette vieille demeure est le seul sur la commune à avoir un plan carré ; le toit en ardoises est en appentis tout comme celui de la boulangerie. Mis à part cela, il a les mêmes caractéristiques que les trois précédents pour ce qui est de la gueule, de la porte, de la cheminée, de la voûte et de la sole. En plus, il dispose d’une niche à cendres. Un incendie a endommagé la cheminée en 1941
Palissade au Lieuvy
Mis à part la ligne de crête qui
va d’Arguignac en Sixt-sur-Aff à Grisan en Saint-Nicolas-du Tertre formée de
grès armoricain et quelques alluvions, le reste du sol gacilien est constitué de
schiste : schiste pourpre au Nord de cette ligne de crête et schiste d’Angers au
Sud, le premier plutôt destiné aux palis, dalles et moellons, le second donnant
les ardoises. Il n’est donc pas étonnant que le schiste soit le principal
matériau de construction à La Gacilly. Il est employé pour élever des murs (
moellons, pierres), pour couvrir des toits ( ardoises) ; autrefois, il servait
même à séparer les différentes parties de la maison ( palis) ou à couvrir le sol
(dallages). On le trouvait également comme traverse haute de porte, de fenêtre,
de cheminée (linteau).
Palissade à la Provotaie à la Mandraie et au Bout-du-Pont
Mais dans la région, son
utilisation la plus répandue autrefois était la séparation des parcelles de
terrain,surtout des prairies. Il existe encore de nombreux restes de ces
palissades comme au Lieuvy, à la Provostais ou au Bout du Pont, dans les prés
du Vaugleu où les palis sont peu épais et bien taillés dans le sens des couches
lamellaires.à l’inverse de ceux de la Mandraie
laissés à l’état brut.
Du temps de Moïse, on employait déjà deux petites meules cylindriques de pierre dure pour broyer le grain des céréales, ces meules étaient actionnées par des esclaves ou des femmes. Puis, par la suite, on trouva le système d’attelage des ânes ou des mulets ou des chevaux pour faire tourner ces meules. Les moulins à eau, après avoir pris naissance en Asie Mineure (Turquie, Syrie, Palestine, Liban) deviennent communs en Italie à partir du V° siècle. Les moulins à vent sont nés également en Asie Mineure puis transitèrent par la Russie et la Hongrie où ils arrivèrent au VIII° siècle. Ils se répandirent ensuite en France ; certains avancent que ce sont les chevaliers, en prenant part aux Croisades (1° en 1096 et 8° en 1270), qui rapportèrent de Palestine le système de fonctionnement des moulins. Aussitôt revenus chez eux, ils se lancèrent dans la construction de ces moulins. Les Montfort/Montauban, futurs seigneurs de La Gacilly, prirent part aux Croisades ; ils furent peut-être à l’origine de l’installation des moulins autour de La Gacilly.
Différents Moulins
Moulin à Vent
Moulin à Eau : distinctions à faire dans cette catégorie :
Moulin à grains ou à farine :
Moulin à foulon
Moulin à tan
Chamoisage : c’est une opération de finition pour assouplir et affiner les peaux tannées. (Peau de chamois autrefois)
DICTIONNAIRE – Différents systèmes de fonctionnement
Bief :
Canal qui conduit les eaux pour les faire tomber sur le haut de la roue verticale d’un moulin ; l’eau arrive par une petite canalisation en bois de 50cm de large sur 30 de haut qu’on appelle le neau ; elle tombe sur le dessus de la roue dans des godets en bois plein dénommés seilles le plus souvent faits en chêne. La force motrice est transmise par un système de roues dentées d’abord en bois puis en fonte qui, grâce à un renvoi d’angle et à un axe vertical actionnent la meule. L’une de ces roues de transmission, le hérisson ou commandeur, possède des dents en bois de frêne, de pommier ou de cormier. Les dents sont à changer régulièrement ce qui est le travail de l’amoulageur, le spécialiste des mécanismes des moulins (JAG p.53)
Amoulageur :
C’est un charpentier spécialisé dans la réparation des moulins principalement dans la réparation ou le changement des dents en bois des roues d’engrenage qui s’usaient très vite.
Joseph Sorel de la rue St-Vincent était amoulageur vers 1750.
Coursier :
Canal qui conduit l’eau sous les aubes d’une roue de moulin ; ces aubes pouvaient être fixées au milieu ou au bas de la roue verticale du moulin.
Étier :
Canal qui sert à conduire l’eau de mer
Foulon :
Système qui avait pour but d’assouplir, de feutrer les toiles et les draps.
Le foulonnier
Plongeait d’abord l’étoffe dans l’eau froide de la rivière puis la jetait dans une cuve d’eau chaude où elle était malaxée par deux gros et lourds pilons munis chacun de trois dents. Ces pilons ou maillets étaient soulevés lentement et successivement par les pales d’un arbre de couche mu par la roue d’un moulin. Ensuite, il digressait le drap avec de l’argile appelée « terre à foulon », le redressait sur les bords et, une fois séché, le lustrait à la carde.
Tan :
La roue du moulin actionne des pilons verticaux équipés de lames à trancher les écorces principalement de chêne afin d’obtenir une poudre, le tan, utilisée ensuite au tannage des peaux.
Héri :
Le sol de terre battue qui sert de cour au moulin porte le nom de héri. » En 1679, maître Julien Le Roy, chirurgien de la ville de La Gacilly, se noya proche le héri »
La Châtellenie de La Gacilly possédait (vers 1401)
Cinq moulins à eau :
Le Bout-du-Pont, moulin à blé
Le Bout-du-Pont, moulin à foulon
Le moulin de la Bouère
Le moulin de Duré près du village de la Boussardaie sur la Chapelle-Gaceline
La moitié du moulin de Mauquepaye sur le Rahun ; l’autre moitié appartenant au Sieur du Bois-By près de la Danais ; ce moulin disparut avant 1465.On pense qu’il était situé non loin du moulin de la Roche (ou du Perchot)
Quatre moulins à vent :
Le moulin de l’Épine à la Chapelle-Gaceline, juste derrière le calvaire
Le moulin de Mauvoisin près du Tertre aux Ricaud, ancien nom du Tertre de Haut en Carentoir
Le moulin de Ballengeard en Ruffiac
Le moulin de la Vieille-Forêt en St-Martin-sur-Oust
Dans le minu de 1401 relatant les revenus et charges de la seigneurie de La Gacilly, il est écrit : « Sur c’est deu par chacun an au prioul de l’ospital de La Gazcilli par fondaesson ancienne, 9 livres et 23 mines de seigle de rente ». Et en 1465, « sur les moulins à blé, à draps et pescheries de La Gacilly, les moulins de la Bouère, de Duré et le moulin à vent de Mauvoisin sur lesquels on lève 9 mines de seigle pour l’aumônerie de Saint-Jean et Saint-Antoine de La Gacilly » (seul document à parler de ce saint)
Dans un aveu de 1639, trois fours à ban et trois moulins à grain sont encore rattachés à la châtellenie de La Gacilly. Cette même année, le poteau de la quintaine était placé au milieu de la rivière tout près du moulin à blé.
Moulin Gaciliens
Moulins à Vent :
La Croix des Archers
Le Pavillon
Bréhaut
Marette
Sorel près du Tay
Sur la carte de Cassini, un moulin figure sur la grée Teignoux à la Glouzie ou Moulin de Mabio?
Ce moulin à vent de Mabio a dû bien exister car il y a deux évènements pour le prouver
La naissance d’Anne SEVESTRE le 12 décembre 1787 dont le père, habitant le Patis est dit meunier au moulin de Mabio
La naissance d’Anne PICHON le 19 mars 1789 dont le père Joseph, habitant au Lauloyer, est dit meunier au moulin de la Villouët, appelé vulgairement le moulin de Mabio
Moulin Maret |Démographie
La Gacilly étant entourée de collines assez hautes, il était tout à fait normal qu’elle fut bien pourvue en moulins à vent. A une certaine époque on en comptait cinq en activité : la Croix des Archers rattaché à la Villouët, Graslia, Bréhaut au-dessus de Brohéas, le Pavillon qu’un incendie détruisit au début du XX° siècle, et enfin Maret, le seul dont il reste encore quelques murs. Situé entre le Châtelier et la chapelle Saint-Jugon, c’est un moulin du type petit pied, c’est à dire que la partie haute est plus conséquente que la partie basse.
Ce type de moulin est commun dans la région ; on le retrouve à Saint-Jacut-les-Pins, à Tréal et à Cournon avec le moulin du Coq, un peu plus loin que la grée Saint-Jean. Le moulin Maret que l’on devrait prononcer et écrire Marette, du nom du premier meunier qui le fit fonctionner, est construit avec des moellons de schiste et comporte une porte tournée au Sud. Le haut de cette porte est constitué de pierres de schiste formant ce qu’on appelle un arc de décharge. Les pierres posées en rayonnement sont des similis de claveau ; ce genre de construction est aussi appelé en « rayons de soleil » Les pieds-droits de cette porte sont montés avec des pierres de schiste formant harpe. Du pied de ce moulin, la vue est magnifique surtout au Nord et au Sud. Très bien dégagée, cette vieille construction sert encore de point de repère pour l’aviation civile et militaire.
Moulins à Eau :
Le Bout-du-Pont à farine
Le Bout-du-Pont à foulon
La Chamoiserie :
La Bouère :
Galny
Le Moulin-Gestin
Le Moulin du Bout-du-Pont et La Minoterie
Olivier de Montauban
Après le décès de son épouse vers 1299, Olivier de Montauban épousa secrètement sa grand ’tante Julienne de Tournemine vers 1301. Peu à peu cette union devint plus ou moins publique et Olivier de Montauban songea à la régulariser. Pour ce faire, il devait obtenir du pape la levée de l’empêchement de consanguinité. Afin de s’attirer les bonnes grâces de Jean XXII, le pape de l’époque qui résidait alors à Avignon, il commença par lui demander la permission de construire au Bout-du-Pont un pont, un hôpital et une chapelle en 1317. Dans cette demande il est écrit que ces constructions se feront « près des moulins Saint-Jean ».
C’est la preuve que des moulins existait déjà à cet endroit et, de plus, on ne parle pas du moulin mais des moulins ce qui signifie qu’au tout début du XIV° siécle, au moins deux moulins étaient déjà en place.
Quelques années plus tard, en 1465, dans le minu que Françoise d’Amboise présente après le décès de sa mère, Marie de Rieux, il est précisé « que le moulin à blé étant près l’hôpital et aumônerie sur la rivière d’Aff à deus vols de chappons du chasteau » et, un peu plus loin, il est question « d’un moulin à fouller draps ou moulin à foulon avec son logis situé sur la dite rivière d’Aff avec ses distroitz » au-dessous de celui à blé « au bout de la dite chaussée du côté devers le bieff dudit lieu de La Gacilly ».
Les Meuniers de La Gacilly
C’est sans doute sitôt après cet arrêté que Louis Poligné construira la minoterie que nous connaissons.
L’abbé Chérel écrit que « l’Aff faisait tourner le moulin de La Gacilly et le moulin à foulon au-dessous de ce dernier ». Par « au-dessous », faut-il entendre qu’il se trouvait à quelques mètres en aval du premier ou bien, l’un était au rez-de-chaussée et l’autre à l’étage donc dans le même immeuble. Cette dernière hypothèse est fort probable si l’on observe le cadastre de 1824 où il n’apparaît qu’une seule bâtisse et aussi la litho de Lorette. De plus, sur le cadastre de 1824, on voit très bien qu’il y a deux coursiers d’arrivée d’eau à cette bâtisse.
1878 : la maison Poligné (OT actuel) devient l’Hôtel Bourrée, le gendre de Louis Poligné mais la Chamoiserie est devenue un bâtiment à exproprier.
Vente de La Minoterie.
(Article paru dans l’Avenir du Morbihan du 2 août 1884)
Études de Me Éoche-Duval avoué-licencié et de Me Fischer notaire à Redon.
Vente publique aux enchères d’immeubles provenant de la communauté Poligné-Villerio
Le dimanche 17 août prochain une heure après midi au lieudit le Bout-du-Pont de La Gacilly en la commune de Sixt par Me Fischer notaire à Redon, il sera procédé à la vente publique aux enchères de Commune de La Gacilly
1° lot : la minoterie, la maison d’habitation, l’écurie aux vaches, une petite écurie, un appenti avec chaudière, l’écurie aux chevaux, le refuge à porcs, le petit pré Selot ; le jardin avec le …et le hangar joignant au couchant la minoterie, au nord la rivière, au midi la route de Sixt d’une contenance d’environ 60 ares et la vieille maison servant de décharge sise au midi de la maison d’habitation, la cour servant la maison d’habitation et la minoterie d’une contenance d’environ 18 ares
2° lot : maison au midi de la cour de la minoterie ci-dessus sise sur le bord de la route de Sixt côté nord avec 4m dans la vieille maison ci-dessus… au midi de la route avec sa cour devant et 10m à prendre au midi
3° lot : le clos Séro 1ha30a ; au nord, la route ; au couchant, le chemin ; du midi, le chemin ; du levant, le sieur Denis.
4° lot : le pré Macouille
5° lot : le grand pré de la Bouère
6° lot : Commune de Cournon : la butte St-Jean
7° lot : parcelles ensemencées de sapin
8 ° lot : 2 bois taillis
9° lot : Commune de La Gacilly : la maison de la Chamoiserie joignant du levant et du nord, la rue ; du couchant, la route ; du midi, la rivière et le sieur Bourrée
10° lot : le moulin de Gralia
11° lot : une parcelle de terre sur les landes de St-Jugon
12° lot : une parcelle en pré dans l’étang de la Bouère
13° lot : Commune de Glénac : une parcelle en pré à Pré-Naval.
En vertu d’un jugement contradictoirement rendu par le tribunal civil de l’arrondissement de Redon le 21 juin 1884 entre :
1 François Poligné, minotier, fils de Louis ; 2 Melle Marie ; 3 Melle Marie-Louise Poligné sans profession demeurant à La Gacilly demandeurs ayant pour avoué Me Éoche-Duval et François Razé meunier demeurant au moulin de Cavalon en la commune de la Chapelle-Gaceline agissant en qualité de subrogé-tuteur de :1 Jean-Baptiste ; 2 Louis ; 3 Jeanne ; 4 François ; 5 Vincente Poligné, enfants mineurs issus du mariage de François Poligné et de feue dame Jeanne-Marie Poligné défendeurs ayant pour avoué Me Vuatiné.
En présence de Jean-Baptiste Legault propriétaire à Sixt subrogé-tuteur ad-hoc des mineurs sus-dénommés. Pour tous renseignements s’adresser à Me Fischer, commis pour la vente, dépositaire du cahier des charges et à Me Éoche-Duval avoué à Redon.
Redon le 15 juillet 1884. L’avoué du demandeur E. Éoche-Duval
Enregistré à Redon le 17 juillet 1884 folio ; Reçu 1,88fr, décimes compris - Fouché
A cette date, il est fort probable que ce fut le sieur Pierre-Marie Denis qui devint le propriétaire de la minoterie et de la chamoiserie.
Ne voulant pas être sous la domination prussienne, il quitte son Alsace natale et arrive à La Gacilly après la guerre de 1870. M. Pierre-Marie Denis dit le « Boër », sobriquet qui lui fut donné parce qu’il participa à la guerre du même nom en Afrique du Sud (1899-1902)
C’est M. Alexandre Denis qui fit construire la belle maison faisant face à celle du graveur de verre actuel, maison qui fut appelée pendant longtemps le « Petit Château ».
M. Pierre-Marie Denis restera propriétaire de la minoterie jusqu’en 1911 ; c’est alors que M. Chaumeil, ingénieur meunier, devient le minotier.
M. Chaumeil fera remplacer les meules à moudre par un moulin à cylindre plus moderne. M. Chaumeil sera suivi par M. Delarue qui fera rénover le moulin à cylindres en 1929 par l’entreprise Teisset-Rose-Brault de Paris représentée par la maison Jamet de Rennes. Ensuite, c’est M. Guénégo qui sera propriétaire de la minoterie et enfin M. Louis Lemonnier. Ce dernier achète la minoterie à Jean Guénégo le 1° février 1941. Il a alors comme chauffeur de camion Paul Bothamy qui sera suivi par Joseph Royer puis André Tardif, Eugène Foutel étant ouvrier. A ses débuts, Louis Lemonnier achète les grains directement aux cultivateurs mais, par la suite, il passera par des grossistes comme Melle Homet de la rue La Bourdonnaye. Après beaucoup d’améliorations dans la minoterie, Louis Lemonnier cessera son activité en 1967 et décèdera l’année suivante. Aucun de ses enfants ne reprendra l’affaire malgré une tentative de son fils Gérard.
Moulins à Eau
Roue Horizontale
La majorité des moulins à eau possèdent une roue verticale à godets ; mais il existait certains moulins avec une roue horizontale ; il y en avait cinq dans le Morbihan dont le moulin de La Gacilly.
Roue Horizontale-Application à la Laurede
La prise d'eau se fait grâce à un barrage réalisé à l'ancienne avec des troncs de châtaigniers et des pierres. La réglementation actuelle a imposé une passe à poissons avec débit réservé.
Un vannage simple permet d'ouvrir et de fermer l'eau au début du canal d'amenée d'eau. Celui-ci est constitué d'un ensemble de pièces réalisées en bois de châtaigniers ; chacune a deux mètres de long et pèse environ 120 kg. Ces pièces sont appelées ici des « canalets ».
Le canal d'amenée rapproche l'eau du moulin jusqu'à un double vannage couvert de planches pour permettre un passage aisé du meunier et des visiteurs.
A la sortie de ce double vannage se trouve la vanne d'ouverture - fermeture - réglage du débit d'eau qui est actionnée par le meunier de l'intérieur du moulin via une chaîne et un palonnier. C'est ensuite un canalet de descente en bois de mélèze qui conduit l'eau jusqu'au canon, d'où elle gicle sur une roue d'entraînement horizontale, appelée aussi rouet.
Le rouet est formé d'un ensemble de cuillères en bois réalisées en bois de châtaignier, il est cerclé de fer.
Il est à noter que les moulins à eau à roue horizontale sont les plus simples, parce qu'ils ne nécessitent pas d'engrenage pour transmettre le mouvement rotatif jusqu'à la meule supérieure.
L'arbre de meule est également réalisé en bois de châtaigniers. Il traverse la voûte de la « chambre du rouet », ainsi que la meule inférieure. Celle-ci est immobile et parfois appelée « meule dormante ». Le mouvement arrive ensuite, via deux pièces en fer emmanchées : le fer de meule est vertical et prolonge l'arbre, et l'anile horizontale est ajustée dans la meule supérieure. Par conséquent, la meule supérieure tourne en même temps que le rouet.
Il y a des régions granitiques, comme dans les Hautes Pyrénées par exemple, où les meules sont en granité. A la Laurède elles sont en silex « reconstitué », c'est-à-dire formées de plusieurs morceaux de silex, cerclés de fer et « jointaillées ». Parfois plus grandes, parfois plus petites, elles ont un diamètre de 1,40 mètres.
Le grain devient mouture :
Les grains sont versés dans la partie supérieure du mécanisme : la trémie, qui est une sorte de gros entonnoir. Ils descendent ensuite dans l'auget, solidaire du « chevalet ». Celui-ci est heurté régulièrement par les cannelures du babillard, ce qui fait tomber les grains et les amène entre les deux meules. C'est la régularité de ces heurts réguliers entre babillard et chevalet qui constitue la douce musique, ou le tic-tac des moulins à eau et des moulins à vent.
Les grains cheminent ensuite de l'intérieur vers l'extérieur entre les deux meules, la dormante en bas, et la courante, ou tournante, au-dessus d'elle. Les grains sont ainsi progressivement concassés, puis broyés en « mouture », formée de petits bouts de l'enveloppe du grain (le son) et en fine poussière issue de la pulpe du grain, la farine.
La mouture devient farine
C'est l'opération de tamisage, soit avec un tamis classique, soit avec un meuble à bluter (ou à tamiser...). Ce dernier se trouvait parfois aussi « à la maison » et pouvait lui-même être appelé « moulin » ...
Frontière Morbihan-Ille-et-Vilaine
Comme on pourrait le penser, ce n’est pas la rivière qui sert de séparation entre les deux départements et entre les deux communes mais l’ancien bief que l’on voit très bien sur le cadastre de 1824 et dont il reste le creux après la maison du graveur de verre
D’ailleurs, l’arrêté préfectoral de 1856 (travaux aux entreprises Poligné) précise bien que le moulin de la rive gauche se trouve sur la commune de La Gacilly. Dans l’acte de vente de la minoterie, il est bien fait la distinction entre les deux communes voire les trois : La Gacilly, Sixt-sur-Aff et Cournon.
Réclamations
9 juin 1928 : le maire de La Gacilly fait connaître au préfet que M. Bourrée est propriétaire à La Gacilly d’une pairie située sur la rive droite de la rivière immédiatement à l’amont de la chaussée-déversoir de la minoterie. Cette prairie est inondée lors des crues du fait de M. Chaumeil propriétaire de la minoterie, lequel ne lève pas assez ses vannes ; il attend qu’on lui en fasse l’observation et alors il s’exécute. Le garde-champêtre de La Gacilly a constaté l’inondation de la prairie de M. Bourrée à plusieurs reprises, les vannes du vannage de M. Chaumeil restant fermées et que d’autres terrains se trouvent également submergés. De ces constatations, il résulte que M. Chaumeil ne se conforme pas à l’arrêté préfectoral du 31 octobre 1900 règlementant son usine avec pose d’un repère de niveau qui devient le niveau légal. Cette négligence ne constitue pas une contravention dont la répression soit du ressort de l’Administration. Il appartient à M. Bourrée de demander à M. Chaumeil réparation des dommages que pourrait lui causer une surélévation du plan d’eau résultant de ladite négligence en introduisant une instance devant les tribunaux ordinaires à défaut d’accord amiable entre eux ».
19 janvier 1932 : nouvelle réclamation de la part de 42 riverains morbihannais de la rivière de l’Aff qui signalent que « depuis deux ans, par le fait du mauvais vouloir de l’usinier concessionnaire de la chute d’eau, à lever les vannes en temps opportun et à les maintenir pendant le temps nécessaire à l’écoulement des eaux, les prairies et terrains sont submergés pendant la plus grande partie de l’hier »2 avril 1940 : nouvelle réclamation de M. Bourrée auprès de Mme Guénégo, propriétaire de la minoterie. L’ingénieur en chef du Morbihan a rappelé à cette dernière qu’elle doit respecter les dispositions prévues notamment le niveau légal des eaux. Elle a été invitée à permettre l’accès du repère aux riverains intéressés.
Chamoiserie
En 1770, vivait dans une bâtisse, au bas de la rue de la Louiserie, sur la gauche, près du pont, une dame nommée Mathurine Chamois (ou Chanois ???) Elle était l’épouse de noble homme Joseph Clavier chirurgien à La Gacilly. Une de leurs filles, Louise-Jeanne épousa maître Jean Seguin dont la mère était Jeanne Grinsart (LEC p. 211 en renvoi). La propriétaire s’appelant Chamois, est-ce la raison pour laquelle la bâtisse prit le nom de Chamoiserie ? Ou, à l’inverse, la chamoiserie existait-elle déjà et, habitant une chamoiserie, la propriétaire prit le surnom de Chamois ? Dernière hypothèse : s’agit-il d’une coïncidence ?
En 1772, une société d’actionnaires sous la direction de M. Duffilol de Lorient et M. Viviers de La Gacilly construit un bâtiment près du pâtis Ste-Julitte à l’extrémité de la rue de la Louiserie. Ce bâtiment prend le nom de Chamoiserie car des peaux tannées y sont préparées. Cette fabrique qui emploie d’abord un grand nombre d’ouvriers ne peut se soutenir et succombe par une faillite. (EDV
25 novembre 1790 : mariage de Vincent Thomas chamoiseur avec Jeanne Mabon de Carentoir
8 juin 1795 : Viviers sera fait prisonnier par les Chouans qui le relâcheront quelques heures plus tard.
1824 : sur le cadastre, il y a une bâtisse appelée le moulin à eau de la chamoiserie (n° 1531) et une autre appelée la chamoiserie (n° 1532), les deux appartenant à Pierre Soulaine marchand de draps à La Gacilly
Juin 1856 : le bâtiment de l’OT actuel appartient à Poligné ainsi que la Chamoiserie appelée le moulin à Poligné. Georges Poligné, fils de Pierre et de Françoise Éon était marié avec Thérèse Clavier, la fille de Joseph Clavier et de Charlotte- Mathurine Chamois et donc la sœur de Louise-Jeanne devenue Mme Seguin.
30 septembre 1856 : un arrêté préfectoral annonce que Louis Poligné est autorisé à maintenir en activité les usines destinées à la mouture des céréales qu’il possède sur les deux rives de l’Aff aux deux extrémités du pont, à développer les édifices du moulin situé sur la rive gauche de la rivière, à porter à un mètre de largeur du coursier de l’usine située sur la rive droite.
C’est sans doute sitôt après cet arrêté que Louis Poligné fera construire la minoterie que nous connaissons.
1861 : Marie-Flavie Treven naîtra dans la Chamoiserie en 1861 et son mari, un Després, y entreposera des fagots. Ils seront les parents de Marie Després, la conteuse des histoires du Bout-du-Pont. (JAG p. 62))
1903 : Madame Bouché, propriétaire d’une des maisons appelées la Chamoiserie étant décédée, ses héritiers seraient disposés à vendre. Le maire demande au conseil s’il est toujours disposé à acquérir, pour la faire disparaître, cette maison et celle appartenant à M. Denis, maisons presque en ruine et qui, en raison de leur emplacement constituent un danger sérieux pour la circulation des voitures et piétons sur cette route de Redon si fréquentée. Le conseil à l’unanimité est d’avis qu’il faut en finir avec cette question qui est pendante depuis près de 30 années ; que par suite du décès de Mme Bouché, le moment est venu de négocier ces acquisitions, à l’amiable si possible, avec M. Denis et les héritiers de la Vve Bouché.
Le conseil donne pleins pouvoirs à M. le maire pour que la route soit élargie et rectifiée à partir de la sortie du pont jusqu’à la gendarmerie et exactement au point dit la Chamoiserie. Il l’autorise à faire des offres qui ne pourront pas dépasser 1.500fr pour M. Denis et 2.500fr pour les héritiers de la Vve Bouché et à faire le nécessaire pour la disparition de ces deux maisons (CM du 22 février 1903)
Le 22 avril 1903, le Conseil Général du Morbihan adopte un projet de règlement partiel des alignements du chemin de grande communication n° 9 dans la traversée de La Gacilly à l’endroit dit la Chamoiserie et déclare d’utilité publique en ce qui concerne les terrains non-bâtis. Il conforme les pouvoirs donnés au maire pour poursuivre les négociations à l’amiable ou faire le nécessaire pour l’expropriation pour cause d’utilité publique de l’immeuble de M. Pierre-Marie Denis (CM du 9 juin 1903)
Le maire rend compte au conseil de ses négociations avec M. Denis au sujet de l’immeuble de la Chamoiserie, négociations complètement échouées en raison des prétentions élevées de ce monsieur qui demande 5.000fr de sa maison. Ce prix étant « dérisoire » (beaucoup trop élevé) et inacceptable, j’ai cru devoir rompre les négociations et maintenir l’offre de 1.500fr. Ayant maintenant la conviction qu’il n’y a d’arrangement possible, je demande au conseil s’il est toujours dans l’intention de donner suite à cette affaire en demandant l’expropriation de cette masure pour cause d’utilité publique. L’offre de 1.500fr étant supérieure à la valeur de cet immeuble, devra être réduite à 1.000fr, prix plus que raisonnable. Le maire reçoit les pleins pouvoirs pour remplir les formalités nécessaires pour obtenir la déclaration d’expropriation pour cause d’utilité publique. (CM du 20 juin 1903)
Le maire annonce au conseil que, comme suite à la délibération n° 216 du 20 juin dernier relative à l’expropriation de la maison de la Chamoiserie qu’il a fait dresser toutes les pièces et plans nécessaires à appuyer cette demande ainsi qu’un devis des dépenses d’acquisition de cet immeuble et de celles de la place à créer. Suit le détail des sommes prévues dont 1.000fr pour la maison et 100fr pour la démolition. Le conseil autorise le maire à contracter un emprunt de 2.300fr amortissable en 20 ans et de voter une imposition extraordinaire pour pouvoir rembourser cet emprunt. M. Gustave Templé, négociant à La Gacilly, est désigné comme commissaire-enquêteur pour les formalités de l’expropriation. (CM du 5 juillet 1903)
Le 15 novembre 1903, le conseil décide la formation d’un jury d’expropriation chargé de juger cette affaire et le 24 janvier 1904, le maire est invité à contracter l’emprunt de 2.300fr.
Le 24 avril 1904, le conseil autorise le receveur municipal à payer à M. Pierre-Marie Denis ou à ses ayant-droits, la somme de 1.850fr qui lui a été allouée par le jury d’expropriation, déduction de 18,15fr, montant de sa part des frais qu’il a été condamné à payer et à payer à M. Lamy, greffier en chef du tribunal de Vannes, la somme de 45,75fr.
Quel parti pourrait-on tirer des matériaux des deux maisons ? Le conseil – ayant une confiance absolue dans l’expérience du maire, lui donne pleins pouvoirs pour agir au mieux des intérêts de la commune en traitant soit à l’amiable soit par adjudication pour la démolition des deux maisons et l’autorise même à abandonner tous les matériaux pour les frais de la démolition mais à la condition que la place soit déblayée, les vides comblés et tous les matériaux enlevés pour le 30 juin 1904 et qu’en aucun cas la commune ne puisse être responsable d’un accident quelconque (CM du 19 mai 1904)
Dans le budget additionnel de 1905, le conseil prévoit 600fr pour l’arrangement de la place du Bout-du-Pont et 600fr pour la construction d’un lavoir public.
Moulin de La Bouère
Le moulin de la Bouère existait déjà en 1401 et Perrot de Guygnen en était le locataire. Avant le XV° siècle, le chemin appelé le Redonnais (de Redon à Malestroit) arrivait sur les hauteurs de la grée St-Jean venant de la chapelle St-Laurent en Bains, empruntait l’ancienne voie romaine jusqu’à la place du Cas Rouge, passait au carrefour Olivier puis longeait les douves du château côté Est, débouchait à la Cour de la Bouère puis remontait vers les Villes-Geffs pour s’en aller vers Tréal et Carentoir.
Au XV° siècle, Imbert de Forges, seigneur de la Bouère, fit construire la chaussée de la Bouère et alors le Redonnais l’emprunta. A ce moment-là, le ruisseau des Brelles sortait de l’étang de la Bouère près de la maison Moriceau et venait alimenter le moulin.
Ce n’est que le 6 avril 1872 que la situation va évoluer : un arrêté préfectoral autorise le sieur Poligné, minotier, demeurant à La Gacilly à « établir sous le chemin de grande circulation n° 9, au lieu-dit La Bouère, un aqueduc destiné à conduire les eaux de sa parcelle n° 681 sections E. Cet aqueduc solidement construit en maçonnerie avec mortier de chaux, présentera un débouché de 0,40m sur 0,40m, les pieds-droits auront 0,30m, le radier et les dalles de recouvrement 0,15m d’épaisseur, ces dernières auront au moins 0,15m de portée sur les pieds-droits et ne pourront être placées à moins de 0,20m en contre-bas du dessus de la chaussée. La construction devra se faire par demi-largeur de chemin. Les fouilles munies de garde-corps, devront être éclairées pendant la nuit. Cet ouvrage sera établi et entretenu aux frais du pétitionnaire qui devra, après l’achèvement des travaux, remettre la chaussée dans son état primitif. Il sera responsable des accidents qui pourraient survenir par suite du défaut d’entretien. L’agent-voyer assurera l’exécution du présent arrêté. »
La Roche-Gestin :
Dans le minu de 1401, il est question du moulin Gestin (JCM p. 166)
En 1412, Guillaume de Cancouët renonce à tous ses droits y compris les moulins de Dano et de la Roche-Gestin (JCM p. 197)
En 1531, plusieurs seigneurs avaient des droits envers la Roche-Gestin dont le seigneur du Bois-By qui possédait le moulin de Dano sur le Rahun et où il y avait un droit de mouture. Ce moulin cessa son activité le 7 mai 1785. (JCM p. 203)
En 1657, le domaine personnel de la seigneurie de la Roche-Gestin comportait entre autres le moulin à vent de Marette, le moulin à eau avec son étang de Dano, un emplacement de moulin à vent près de La Minardais nommé le moulin de la Roche et aussi le moulin de la seigneurie désigné sous le nom de moulin Gestin qui deviendra le Lieuvy-de-Haut
Le moulin Marette sera acheté par Yves-Jean Mancel pour 100 livres le 2 floréal an III (JCM p. 205)
La Ville-Orion
En 1447, la métairie et le moulin de Galny appartenaient au seigneur Guillaume Mallessecte
Dans un acte de 1784, il est dit que le moulin de Hunaud dépendait de la Ville-Orion dont le seigneur était alors Louis du Fresche.
En 1837, Melle du Haffont épouse le comte Charles Le Gouvello qui devient alors propriétaire de la Gélinaye, du Boschet, de Buhan et du moulin de Galny. (JCM p. 203) Le moulin de Galny était bien sur commune de La Gacilly
La Villouët
Était rattaché à la Villouêt, le Vieux Moulin dans le Clos du Moulin à la Croix des Archers non loin du carrefour de la Peuillauderie avec bistrot.
Etang de la Roquennerie
Lorsque les Celtes arrivèrent sur
la butte de la Bergerie, La Gacilly dut leur apparaître comme une longue
presqu’île orientée Nord-Ouest/Sud-Est et entourée par les étangs de la
Roquennerie et de la Bouère reliés entre eux par le ruisseau des Brelles et par
les étangs de la Chapelle-Gaceline et de la Planchette reliés par l’Aff. Après
que la rivière eut changé son cours et après qu’elle eut creusé son lit surtout
au Bout du Pont, ces quatre étangs n’existaient plus au début du XX°
siècle.Celui de la Roquennerie sera reconstitué dans la seconde moitié de ce
même siècle. Celui de la Bouère alimentait en eau le moulin du même nom.
Vannes de la Bouère
Afin de réguler la hauteur de
l’eau, des vannes avaient été construites sur le bras du ruisseau des Brelles
qui passait alors au niveau du carrefour de la route de Carentoir et de celle de
la Chapelle-Gaceline. Les restes de ces vannes existent toujours.
Les autres ont été enfouies lors du remblaiement des prairies en contre-bas de l’ancien moulin de la Bouère
(voir Ville de la Gacilly : Olivier III de Montauban)
Déversoir au Bout-du-Pont
Au Bout du Pont, il y a toujours
eu soit un gué, soit un pont. Les Romains construisirent un pont en bois qui
sera remplacé en 1320 par un autre en pierre construit par Olivier III de
Montauban. Il coupait la rivière d’une façon plus oblique que l’actuel et
franchissait le cours d’eau par cinq arches de pierre. En 1710, l’arche
principale fut emportée et remise en état en 1719. En 1868, l’administration des
Ponts et Chaussées détruisit ce vieux pont et construisit l’actuel. Le
déversoir, quant à lui, sera édifié quelques dizaines d’années plus tard.
Ancien Pont des Brelles
Trois particularités sont à signaler en ce qui concerne le ruisseau des Brelles. Tout d’abord, il porte deux noms : le ruisseau de Mabio jusqu’au bas de la côte de la Glouzie et ensuite il devient le ruisseau des Brelles ; les brelles étaient de grosses planches en bois mal équarries qui faisaient office de pont. Autre particularité : un peu plus loin que l’endroit ci-dessus et à côté du Centre de Secours, c’est un très long palis qui fait office de pont.
Sentier de Hallage en Palis
Enfin, troisième particularité, c’est à partir de ce pont que le ruisseau a changé de cours et a emprunté un chemin destiné aux charrettes ; celles-ci pouvaient toujours passer mais les piétons, eux, ne le pouvaient plus. Un sentier de halage fut aménagé lui aussi en palis. Il existe toujours et vient, d’ailleurs, d’être restauré par la commune. C’est un coin très sympathique de la campagne gacilienne.
Du temps des Celtes et même après, les sources étaient considérées comme des lieux sacrés. Les fontaines qui furent construites aux mêmes endroits devinrent, elles aussi, des lieux de culte .En dépit des anathèmes et des ordres donnés par les évêques pour détruire ces objets d’une vénération mystérieuse, ce culte des fontaines perdura et les autorités religieuses se bornèrent à sanctifier ces lieux où toutes les misères physiques et morales de l’homme avaient l’habitude de trouver un soi-disant soulagement. Les fontaines de guérison devinrent des fontaines de dévotion. La Gacilly, au XVIII° siècle, comptait près d’une quinzaine de fontaines.
Il n’en reste maintenant que cinq
La Haute Bardaie
C’est la fontaine la plus dénudée de La Gacilly ; ce n’est, en fait, qu’une source captée qui débouche dans un carré muré en pierre de schiste. Elle donne naissance au Redo, un affluent du ruisseau de Sigré, lui-même affluent du Rahun. Autrefois, l’eau de cette fontaine était réputée pour être d’une qualité exceptionnelle et pour favoriser la fécondité.
Le Chesne Rond
La source est abritée par un bâti ressemblant à celui d’un puits carré en schiste mais le fonds n’est en fait que la roche dans laquelle la fontaine a été creusée ; le toit en appentis est en palis ; la façade comporte une ouverture carrée et une margelle en schiste à l’aplomb du bâti. Les gens du voisinage ne se rappellent pas avoir vu cette fontaine à sec même par les grandes sécheresses. Elle est située au bord du chemin qui va du Chêne à Brohéas
Haudiart
Cette fontaine a l’allure d’un puits avec un bâtis carré en moellons de schiste ; le toit comporte une partie horizontale, c’est en fait un linteau de schiste taillé et une autre en pente faite de palis. Deux repose-seaux encadrent l’ouverture carrée.
Brohéas
C’est la réplique de celle du Chesne Rond sauf que le toit est horizontal. D’ailleurs, elle n’en est pas très éloignée et c’est sans doute la raison pour laquelle le chemin qui les relie porte le nom de chemin des Puits. D’ordinaire, le puisage de l’eau dans un puits est effectué au moyen d’un treuil appelé travouillet, instrument inutile dans une fontaine puisque l’eau arrive à hauteur de margelle et est puisée directement avec un seau ou, à la rigueur, avec un croc en bois ou en fer. Cet outil se trouve en permanence sur le toit de la fontaine de Brohéas. De cette fontaine et de la précédente partent deux rus qui se rejoignent entre Brohéas et la Ville Jarnier pour former le ruisseau du Lobidy, un autre affluent du Rahun.
Courbe
Perdue au bas de la butte de Rampono et à l’orée de la Forêt Noire, au bord du chemin creux qui va de la Glouzie à la Roquennerie ( encore un endroit sympathique de la campagne gacilienne), cette fontaine ressemblait beaucoup aux deux précédentes mais, en très mauvais état, elle a été obstruée par mesure de sécurité en attendant une restauration prochaine.
Fontaine à la Chapelle St-Jugon
C’est la plus belle fontaine de La Gacilly. En plan de fer à cheval avec une toiture en forme de dôme surmonté d’une croix avec soubassement, elle est entièrement construite en schiste ; l’ouverture en ogive est obstruée par une porte grillagée. A l’intérieur et au fonds, une niche a été aménagée et présente une statuette de Saint-Jugon. Autrefois, le jour du Pardon, le Lundi de Pentecôte, l’officiant trempait la hampe de la croix processionnelle dans la fontaine puis bénissait les enfants. De même, pour solliciter le bienheureux Jugon de faire tomber la pluie, une prière spéciale était dite par le célébrant alors qu’il trempait la hampe de la croix dans l’eau de la fontaine
A ces cinq fontaines encore existantes, il est possible d’ajouter
Oratoire de Sainte-Julitte
L’oratoire de Sainte-Julitte au Bout du Pont qui a été édifié avec un palis en position verticale et une statue de la sainte à l’emplacement où il n’y a pas encore si longtemps existait une fontaine dédiée à Sainte Julitte et Saint Cyr, son fils. Autrefois, à cet endroit, avait lieu un pèlerinage ainsi qu’une grande foire gacilienne qui se terminait par le jeu de la quintaine sur la rivière et par une soirée dansante
Lavoir au Patis
Autrefois, le lavoir était un lieu de travail mais aussi un lieu de rencontres. Les lavandières arrivaient le matin avec, dans leur brouette, quelques morceaux de bois et le balluchon de linge sale enveloppé dans un drap. La lessiveuse et le baquet ou la caisse restaient en permanence près du lavoir. Lavandière était même devenu un métier.
Il ne reste que cinq lavoirs sur la commune.
Tous ceux qui se trouvaient en bordure des ruisseaux et des rivières ont disparu, en particulier le très beau lavoir de la Bouère. Ceux qui ont été conservés sont situés dans les villages et à côté d’une fontaine ou d’une source.
Lavoir à Brohéas.
Vraisemblablement le plus ancien de tous, il est entièrement constitué de palis : les parois, le forme rectangulaire, il n’est malheureusement pas en bon état. Il est séparé de la fontaine par un ancien abreuvoir.
Lavoir à La Haute Bardaie
Comme le lavoir précédent, il fait suite à la fontaine. Les murets sont en moellons de schiste ; le fond est en palis. Il a été très bien restauré dernièrement
Lavoir à Haudiart
Lui aussi fait suite à une fontaine. De forme carrée, le pourtour est constitué de palis taillés. Le fond est également en dalles de schiste.
Après un grave incendie dans un village gacilien, le maire de l’époque, M. Alexandre Bruc, avait pris la décision de doter les villages importants d’un point d’eau ; c’est ainsi que ce lavoir vit le jour
Le Chesne Rond.
Là encore, la fontaine est accompagnée d’un abreuvoir et d’un lavoir. Constitué également et entièrement de palis, il a une forme très spéciale, un peu trapézoïdale, la pointe du trapèze permettant l’écoulement de l’eau. Il y a quelques années, sur ce site bucolique de La Gacilly, une fête villageoise avait été organisée avec, en particulier, une animation autour de ce lavoir où des lavandières, en costume d’autrefois, avaient réalisé une lessive à l’ancienne
Au cours de l’inventaire, près d’une soixantaine de puits ont été recensés. La plupart de ces puits et des pompes gaciliennes ont disparu lors de l’installation du service d’eau et aussi parce que l’eau devenait impropre à la consommation. Il n’en reste qu’une vingtaine en état de fonctionner et encore ne sont-ils pas toujours en très bon état. Ils sont soit privés, soit mitoyens ou soit communaux. Certains puits de La Gacilly sont très profonds ; c’est ainsi que les deux anciens puits de la Glouzie ont respectivement 42 et 46mètres.
Dans leur grande majorité, les puits gaciliens sont enfermés dans un petit édifice carré, coiffés d’un toit avec une partie horizontale et une autre en pente mais toujours en palis. Le treuil appelé travouillet qui servait au puisage de l’eau a généralement disparu et a été remplacé soit par une pompe à bras soit par une pompe électrique, l’eau puisée n’étant plus employée pour la consommation mais pour l’arrosage des jardins ou le lavage des voitures
Puits à La Bouère
Les puits du 20 rue de la Bouère, la Villio, la Corblaie, le Châtelier, Saint-Jugon, Buhan et la Navetterie sont pratiquement identiques : de plan carré en moellons de schiste (sauf Buhan qui a un plan de fer à cheval), avec une margelle en schiste à l’aplomb de la façade ; la couverture présente un palis à l’horizontale puis une partie en pente, toujours en palis ( celui de la Bouère n’a qu’une seule pente)l’ouverture est carrée et ils sont munis d’un travouillet, sauf celui de la Corblaie. Les travouillets des puits de la Bouère et de la Villio, munis d’une chaîne, sont en bon état et toujours utilisés. Mis à part le puits de la Villio, les six autres comportent un voire deux repose-seaux et ces repose-seaux, situés de part et d’autre de la margelle, sont recouverts par un palis. La margelle du puits de la Villio est très usée ce qui prouve son ancienneté. En hiver, l’eau arrive à hauteur de la margelle dans le puits de la Corblaie.
Puits de La Corblaie
Puits à La Villio
Puits de La Navetterie
Celui du Châtelier comporte une particularité : en effet, une niche intérieure a été aménagée à hauteur de la margelle ; elle servait à mettre le beurre au frais pendant les journées chaudes de l’été. Devant la margelle, le sol est recouvert d’un palis pour les puits de la Bouère, du Châtelier, de Saint-Jugon et de la Navetterie
Puits à La Ville aux Ainées
C’est un puits communal carré qui a été entièrement reconstruit à l’identique mais malheureusement avec des parpaings et du ciment. Il a les mêmes caractéristiques que les puits ci-dessus. L’ouverture carrée est protégée par une porte grillagée en fer. Le travouillet, sans doute d’origine, est en très bon état
Puits de l’Hôtel Sero
C’est un puits communal qui possède la plupart des caractéristiques des puits gaciliens avec, cependant, quelques particularités comme son toit qui n’est qu’à une seule pente en palis. L’intérieur est lui aussi spécial puisqu’il a un plan de fer à cheval. La chaîne qui s’enroule autour d’un travouillet se termine par un accroche-seau plutôt curieux. Ce puits n’est plus utilisé car il est pratiquement toujours à sec
Puits du n° 12 de la rue du Relais Postal
Ancien puits carré communal qui a été restauré d’une façon très particulière. L’un de ses côtés est en fait le pignon d’une maison et l’autre est constitué par la façade d’une autre maison. Sur les deux autres côtés, un muret en moellons de schiste a été construit où prennent appui deux poteaux en bois qui supportent un toit à deux versants en ardoises. Le puits est carré à l’intérieur mais ne comporte pas de système de prise d’eau.
Puits du n° 24 de la rue La Fayette
Lui aussi est un puits à part car il ne ressemble pas aux autres puits que l’on rencontre sur la commune. Il est constitué d’un muret en schiste qui supporte un bâti en fer forgé sur lequel est posé un toit en planches. Carré à l’intérieur, il dispose d’un travouillet. Ce puits n’a jamais tari depuis onze ans.
Puits de la Provostais.
Lui aussi est très spécial et son histoire est vraiment particulière. Autrefois, il s’agissait d’un puits classique gacilien avec un bâti carré et un toit en palis. Il se situait dans l’alignement des maisons de la rue de la Provostais, au pignon de la dernière maison d’alors. Les propriétaires, envisageant de construire une nouvelle maison à cet endroit, décidèrent de garder le puits et de l’incruster dans le mur de la nouvelle demeure en lui donnant le style de cette dernière. Seuls les deux repose-seaux et la margelle ont été conservés et sont donc d’origine. Ce puits comporte, à l’intérieur, deux niches à beurre comme pour le puits du Châtelier. Malgré une profondeur de douze mètres environ, ce puits tarit par grande sécheresse. Il est équipé d’un travouillet et d’une pompe électrique, l’eau puisée servant essentiellement à l’arrosage
CARTE DES PUITS
Le Trichomanes
Le Trichomanes est une fougère vivace en voie de disparition. C’est une plante aux feuilles triangulaires de 10 à 30cm de long, vert sombre, minces, translucides et finement découpées. Cette fougère se rencontre surtout dans les vieux puits dont le nombre est en constante diminution. Le Conservatoire Botanique National de Brest a effectué le recensement de cette plante et l’a identifiée dans un seul puits du Finistère, trois des Côtes d’Armor et une cinquantaine dans le Morbihan dont un à La Gacilly, au village de la Villio.
Polissoirs
Autrefois pour aiguiser les objets tranchants, les couteaux en particulier, on se servait d’affûtoirs en pierre, en schiste par exemple mais aussi de pierres à aiguiser. Celles-ci avaient besoin de temps en temps d’être affinées, d’être polies. Pour cela, on se servait également du schiste local, des palis. Mais comme il fallait également de l’eau pour réaliser ce polissage, ce travail s’effectuait près des puits ou près des ruisseaux. C’est la raison pour laquelle on trouve encore des margelles de puits ou des repose-seaux creusés de curieuses rigoles comme le repose-seaux du puits de Buhan dont le palis a tellement servi de polissoir que l’un ses côtés en est cassé.Encore plus curieux, ces excavations se retrouvent sur un très gros palis à côté du petit pont qui enjambe le ruisseau des Brelles non loin du Centre de Secours
Boulet de canon
Lors de la démolition des restes du donjon gacilien derrière l’église actuelle, certains matériaux, ayant été jugés plus ou moins intéressants, furent mis de côté et entreposés sur un terrain vague, terrain qui sera racheté par la suite par M. Auguste Jouvance pour devenir l’entrepôt de son entreprise de construction. Parmi les matériaux entreposés se trouvaient deux grosses pierres sphériques que M. Gabriel Chesnais récupéra car il avait entendu dire, soi-disant, que ces pierres étaient, en fait, deux boulets de catapulte provenant de l’ancien château fort gacilien