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Un Seigneur Gacilien  en  Acadie

 

LA GARDE ECOSSAISE

La légende fait remonter les premières rencontres amicales entre l’Écosse et la France sous le règne de Charlemagne au tout début du IX° siècle. Son petit-fils, Charles Le Chauve, reçut une délégation écossaise vers 870 -

Mais cette histoire commence vraiment en 882 quand un contingent d’Écossais, surtout des cadets de familles nobles, arrive en France pour former la garde du roi, Charles III dit le Gros, né à Nantes, qui est alors empereur d’Occident, roi de France et de Germanie-

Coïncidence, c’est à la même époque (878) que le Cartulaire de Redon fait référence à « l’hospitalis de la GATCILLY ».

Cette garde spéciale composée d’Écossais devait perdurer pendant des décennies et même des siècles. Vers 1192, Philippe-Auguste est le premier à engager des Écossais parmi ses gardes à masse et sergents d’armes. En 1212, ce roi fut également le premier souverain franc qui chercha à nouer une alliance avec les barons écossais, deux ans avant les affrontements de Bouvines, à un moment où la menace d’une coalition anglo-impériale justifiait la recherche d’alliés à n’importe quel prix. L’accord avec les nobles écossais ne déboucha sur aucune alliance concrète.

 Saint-Louis, en plus de sa garde, fit appel à des seigneurs écossais pour l’accompagner en croisade en 1250.

Le 23 octobre 1295, le traité de la Auld Alliance (ou Vieille Alliance) est signé entre Philippe Le Bel et John Baillol, roi des Hautes-Terres d’Écosse. Cet accord rapproche l’Écosse, la Norvège et la France contre l’Angleterre. Il stipule, entre autres, qu’en cas d’attaque de l’un des membres par l’Angleterre, les autres se portent à son secours.
     

 

 

Traduction abrégée du  Traité de la Auld Alliance

ENTRE PHILIPPE LE BEL ROI DE FRANCE ET JOHN BAILLOL ROI D'ECOSSE

Philippe, par la grâce de Dieu Roi de France, à tous ceux qui verront ces lettres, salut.

Parmi tous les moyens qui existent pour conforter des rois et des royaumes et pourleur procurer les bienfaits de la paix et de la tranquillité ainsi que la prospérité deleur Etat, celui qui, après mûre considération, paraît être le plus efficace est deconclure entre rois et royaumes des traités d'alliance garantissant leur amitié fidèle et leur union solide.

Aussi, pour remédier aux injures et aux violences injustifiées des méchants, commepour repousser les attaques qui sont lancées contre eux au mépris de la justice, lesrois et les princes ne peuventilsmieux faire que de s'unir par une amitié sincère,grâce à laquelle ils s'entraident dans la prospérité comme dans l'adversité, afin deréprimer les entreprises de ceux qui haïssent la paix et de procurer la douceur de laconcorde (...).

C'est pourquoi l'illustre Prince Jean, roi d'Ecosse, notre spécial ami, soucieux avec prudence de l'utilité et des besoins de son royaume, nous a envoyé les vénérables pères Guillaume, évêque de Saint Andrews, et Mathieu, évêque de Dunkeld, ainsi que les chevaliers Jean de Soule et Ingelram d'Umfranville, comme ses

ambassadeurs et procureurs, avec pleins pouvoirs pour le représenter, comme il apparaît plus au long dans les lettres de mission qui leur ont été délivrées sous le sceau dudit roi et dont la teneur est jointe aux présentes, afin de conclure avec nous un traité formel de confédération et d'amitié.

Donc nous, approuvant pleinement ce souhait louable dudit roi, et partageant son désir de voir notre amitié et confédération étroitement nouée pour l'avenir sous les meilleurs auspices, avons convenu et accordé (avec le plein accord de notre cher frère et fidèle Charles, comte de Valois et d'Anjou), que le prince Edouard, fils aîné dudit roi d'Ecosse et son héritier, épousera Jeanne, fille aînée de notre dit frère Charles (...).

De même le dit roi d'Ecosse, en prince juste et pacifique, mû par sa sincère amitié pour nous, notre royaume et notre peuple, considérant les graves injures, énormes excès, attaques injustifiées et agressions iniques que le roi d'Angleterre, en violation de son serment de fidélité, commet chaque jour contre nous et nos sujets (...), promet expressément que, dans la présente guerre que nous menons contre ledit roi d'Angleterre et ses complices, tant le roi d'Allemagne que les autres, il mettra à notre disposition, et à celle de nos successeurs si cette guerre se prolonge jusqu'à leur règne, toutes les forces de son royaume, tant de terre que de mer, afin de nous aider ouvertement et publiquement en Angleterre (...).En outre, afin de mieux réprimer les injures dudit roi d'Angleterre et de le contraindre à cesser ses attaques contre nous, ledit roi d'Ecosse s'engage à nous envoyer de l'aide, dans toute la mesure de ses moyens et à ses propres frais (...).

Lesdits procureurs du roi d'Ecosse, au nom de leur souverain, promettent que ce présent traité sera ratifié et accepté par les prélats, comtes, barons et autres nobles et villes du royaume d'Ecosse, qui s'engageront à nous aider dans notre guerre contre le Roi d'Angleterre, comme il est dit ci-dessus, et que lesdits prélats, comtes, barons, nobles et villes notables d'Ecosse nous enverront leur accord par lettres munies de leurs sceaux le plus tôt possible. En contrepartie, si le roi d'Angleterre s'avisait d'envahir le royaume d'Ecosse,

personnellement ou par d'autres sur son ordre, après la fin de la présente guerre qu'il mène contre nous, nous apporterions notre aide au roi d'Ecosse, soit en tenant le roi d'Angleterre occupé par ailleurs, soit en envoyant des secours directement en Écosse à nos frais.

Si enfin le roi d'Angleterre venait à quitter personnellement son royaume (pour envahir le nôtre), le roi d'Ecosse s'engage à entrer à son tour en Angleterre, le plus loin possible, et à y mener la guerre par tous les moyens, batailles, sièges, dévastations, le tout à ses propres frais.

Il a été convenu, par accord exprès entre nous et lesdits procureurs du roi d'Ecosse que si une guerre advient entre ledit roi d'Ecosse et le roi d'Angleterre (comme suite au présent traité), nous ne concluerons avec le roi d'Angleterre aucune paix ou trêve sans l'accord du roi d'Ecosse notre allié, et que lui-même, de son côté, ne concluera aucune paix ou trêve avec le roi d'Angleterre sans notre accord et sans que nous y soyons compris

Fait à Paris, le 23 du mois d'octobre, l'an du Seigneur 1295

Ce fut le cas pendant la guerre de Cent Ans. Alors que  Charles VI est dominé par les Anglo-Bourguignons, 300 archers écossais débarquent à La Rochelle afin de le soutenir. Ils furent suivis par 7.500 hommes d’armes en 1418 puis 4.500 autres en 1420. .  Cette troupe, avec à leur tête Sir John Stewart of Buchan, se dirigea alors sur Baugé (Maine et Loire) où les Anglais du duc de Clarence furent écrasès. Par contre, les Écossais  furent défaits à Verneuil en 1422 et également à la bataille dite des Harengs au cours du siège d’Orléans en 1429

garde du roi«  D’autres Écossais, résolus d’avoir leur revanche de la défaite de leurs compatriotes, passèrent la mer et vinrent rejoindre le roi Charles ». Étant conduit par Robert Patilhoc de Dundee, ce capitaine, par sa sagesse et par son courage, rendit Charles maître de la Gascogne. Le roi, « si satisfait du service que les Écossais lui rendirent, choisit un nombre de soldats écossais pour en former une garde qui serait la plus proche de la personne du roi ».  Le roi sélectionna un corps militaire d’élite composé d’une centaine d’hommes d’armes  pour constituer sa garde personnelle. Puis, quelques années plus tard, il leur adjoint  100 archers de la même origine . Parmi ceux-ci, le roi en choisit 24  pour constituer une escorte permanente, une garde rapprochée, sous le nom d’Archers du Corps avec, à leur tête, un chef appelé Premier Homme d’Armes de France. Ce sont ces 25 archers qu’on appellera d’abord les Appointés de la Compagnie Écossaise puis, plus tard, les Gardes de la manche. . Ce sont eux qui accompagneront le Dauphin, futur Charles VII, avec Jeanne d’Arc, jusqu’à Reims pour y être sacré roi de France en 1429. Six gardes de la manche servaient par quartier (trimestre de l’année) au palais royal et deux d’entre eux en permanence aux côtés du roi : messe, vêpres, repas, promenade, déplacements d’où le nom de gardes de la manche ; les autres gardent les issues. La nuit, ils couchent au-dessus de la chambre du roi. La protection rapprochée du roi était donc assurée par ses six gardes qui ne le quittaient jamais du jour du sacre à la mise en terre.

du roi était donc assurée par ses six gardes qui ne le quittaient jamais du jour du sacre à la mise en terre.

Le service quotidien des Gardes du Corps auprès du roi, de la reine et du dauphin s’appelait le «  guet ». Après le souper, le capitaine reçoit du roi un mot d’ordre, le transmet au major qui le rapporte aux gardes lors de l’appel, ces derniers répondent par « hamir », souvenir approximatif de «  I am here » ce qui correspond au « présent » français.   

 Par la suite, il avait été envisagé la création de troupes régulières et soldées à la disposition permanente du roi. Ce n’est qu’en 1445 que Charles VII la réalisa sous forme de 15 compagnies d’ordonnance de cent lances chacune. Une lance était un groupe de combat composé d’un homme armé de toute pièce appelé gendarme, d’un coutilier *, de trois archers et d’un page, tous montés, de sorte qu’une compagnie d’ordonnance comptait un effectif de 600 combattants.  La compagnie d’archers écossais sera placée à la tête des quinze compagnies de gendarmes du roi. En 1460, elle sera intégrée dans la garde du roi pour devenir la première compagnie des gardes du roi et prendra le nom de Garde Écossaise.

capitaine du Roi Le grade de capitaine de cette garde était très recherché car c’était un poste très lucratif ; même les hommes de cette garde étaient favorisés par rapport aux autres soldats et recevaient un large salaire. Il faut dire que cette unité était également employée comme unité combattante. Ainsi, en 1465, au côté du roi Louis XI, beaucoup d’entre eux furent tués à la bataille de Montlhéry. Cette Garde s’illustra au cours de ce combat et le sauva de la mort lorsque son cheval sera tué sous lui et qu’il tombera. Les Gardes le portèrent dans leurs bras depuis le camp jusqu’à la ville.

Charles VII récompensa les Écossais venus l’aider en leur donnant des titres, des terres et/ou des charges. C’est ainsi que Archibald de Douglas fut nommé lieutenant général des forces françaises et reçut le titre de duc de Touraine. Sir John Stuart fut gratifié par le roi des terres d’Aubigny-sur-Nère en Sologne. Beaucoup d’autres nobles écossais devinrent seigneurs de terres en France par mariage.

Louis XI conservera la garde constituée par son père. Il disposait alors de deux unités placées chacune sous les ordres d’un capitaine, l’une de 25 archers du corps pour la protection rapprochée du souverain et l’autre de 75 archers de la Garde. Il sera gardé nuit et jour par ses fidèles gardes écossais au château du Montil dit de Plessis-Lez-Tours.

 Cette Garde Écossaise fut supprimée comme toutes les gardes du corps en 1791. Rétablie en 1814, elle ne fut écossaise que de nom jusqu’en 1830

SAINT AVERTIN en Indre et Loire

 

Autrefois Vençay, de Veciacum : de nombreux indices gallo-romains manifestent qu’en ces lieux une villa fut au moins établie. Notons qu’une villa avait en son centre une maison de maître avec, plus loin, ses dépendances et une vaste exploitation rurale. Le territoire était souvent concédé par l’autorité militaire ou administrative romaine à un homme dont elle voulait récompenser les hauts fats ou les loyaux services. Le personnel d’une villa était en général nombreux faits d’hommes libres et/ou d’esclaves. Cette villa devait contrôler un gué sur le Cher. Au VIII° siècle, les villae devinrent assez souvent le siège d’une communauté chrétienne et donnèrent plus tard naissance à une paroisse rurale avec l’arrivée d’un prêtre.

Au début du XII° siècle, un prêtre écossais, nommé Avertin, arriva en Touraine. Il était célèbre pour sa grande piété et très attaché à l’évêque de Cantorbéry qu’il avait accompagné au concile. Il choisit un lieu qui lui sembla propice à l’exécution de son dessein qui était de passer le reste de sa vie dans la solitude. Ce fut le bois de Cangé. Mais les habitants du village voisin qui s’appelait alors St-Pierre-de-Vançay, l’invitèrent à venir demeurer parmi eux pour instruire et édifier leurs enfants ce qu’il fit jusqu’à sa mort en 1180.

La nef de l’église de St-Avertin est très ancienne mais le reste est plus moderne ayant été bâti par la famille de Conigan dont on voit encore les armes sur la clef des voûtes : d’argent au pairle de sable, écartelé d’azur à trois fermeaux d’or.

 

 

 

 

 

 

Ancien château de CangéA l’emplacement du futur château, il y eut une grotte préhistorique puis vraisemblablement une oppida dont le vainqueur romain parsemait sa conquête pour mieux la conserver.

D’où vient le nom de Cangé. Deux hypothèses :

            Comiacum : le domaine (iacum) de Comius (un homme gallo-romain)

            ou Cumbiacum : le lieu de la vallée du  gaulois Cumba .

 

 

 

château actuel de Cangé

 

 

Les seigneurs de Cangé furent :

  • les seigneurs d’Andigné de 1200 à 1400,
  • les seigneurs de Montmorin et de Saint-Nectaire de 1400 à 1489,
  • les seigneurs de Coningham de 1489 à 1679.

 

 

 

 

 

CLAN CONYGHAM

 

 

 

 

 La compagnie écossaise de la garde du roi fut longtemps commandée par de grands seigneurs écossais : Stuart, Stewart….et de nombreux membres des plus puissants clans écossais servirent dans la garde : clan Sinclair, clan Campbell, clan Montgomery, clan Douglas, clan Hamilton, clan Seton, clan Cunningham.

Autrefois, ce dernier patronyme devait s’écrire KUNYNGHAM, nom d’origine écossaise qui peut être traduit par «  race de roi ». Par déformation française, ce patronyme a évolué pour devenir CUNNINGHAM, puis CONNINGHAM ensuite CONINGAM et enfin CONIGAN.

  • Jean de Kuningham fut l’un des principaux capitaines qui servirent dans l’armée anglaise, chevalier de la retenue de Jean Chandos en 1365 dans les guerres du Poitou. Il fut capitaine du château de Melle (Deux-Sèvres).
  • William de Cunningham. Le 16 novembre 1385, Robert II, roi d’Écosse reconnait avoir reçu du roi de France,  Charles VI, le secours en hommes d’armes et arbalétriers qui lui avait été promis contre le roi d’Angleterre et, en même temps, la somme de quarante mille livres tournois pour être employée et distribuée « au fait de la dite guerre commune ». Cette somme fut partagée par William de Cunningham et autres seigneurs écossais, chevaliers délégués par le Conseil d’Écosse et par Jean de Fontaines et autres seigneurs, chevaliers délégués par l’amiral au nom du roi de France.  Il semble que ce William de Cunningham fut tué à la bataille de Crevant.
  • Patrice de Cuningham, archer de la garde du duc d’Orléans en 1403.    
  • Philippe de Conigham, chevalier, chambellan du roi, bailli de Chartres vers 1494.
  • Guillaume de Conigham, chevalier vers 1521.
  • N… de Conigham épousa N…Poupart, sans doute une fille des seigneurs de la Touche-Poupart en Poitou.

Plusieurs cadets de cette noble famille d’Écosse sont devenus membres de cette garde écossaise des rois Charles VII et Louis XI et se sont installés sur le sol de France. Il y eut trois branches 

 

BRANCHE DE CHERVEUX EN POITOU

genealogique

 

Robert de Coningham I°, chevalier, seigneur de Cherveux en Poitou et de Ribemont près de St-Jean-d’Angély. La châtellenie de Ribemont était une des plus importantes de la banlieue de St-Jean-d’Angély. Il ne subsiste plus aucune trace du château situé dans la paroisse d’Antezant et dont la juridiction féodale s’étendait au nord jusqu’à St-Julien-de-l’Escap et au midi, jusqu’aux fossés de St-Jean-d’Angély et au levant jusqu’au bras de la Boutonne, appelé le fief de Puychérant. Il relevait de la vicomté d’Aunay. La seigneurie de Cherveux dont Robert de Coningham prit le titre, lui vint de son mariage, en 1440, avec Louise Chenin, dame de Cherveux, mariage qu’il contracta très peu de temps après son arrivée en France. C’est lui  qui est à l’origine de la branche poitevine

 

 

 

 

 

Robert de  Coningham fut envoyé par Jacques II, roi d’Écosse, comme capitaine de la garde écossaise du roi de France, Charles VII, ; d’autres documents avancent qu’il se serait mis au service de Charles VII vers 1440. . Devenu capitaine des archers écossais de la garde du roi en 1443, il occupera ce poste jusqu’à sa mort. Dans un acte du 5 décembre 1449, il se qualifie écuyer d’écurie du roi, ayant la charge de 40 hommes d’armes et de 80 archers dans la Haute-Auvergne. Puis il se distingua dans les guerres contre les Anglais à la conquête de la Normandie. Il fut nommé vers cette époque capitaine de Dun-Le-Roi avec don du revenu de la terre. Le 5 juin 1450, le connétable et sa compagnie «  s’en alla loger ès faubourg de la ville de Caen. Ce même jour, partit de Verneuil, Monseigneur le comte de Clermont avec lequel était Robert Conigan et plusieurs autres seigneurs, chevaliers et écuyers ». (18) Toujours en 1450, on le retrouve dans les rangs français à la bataille de Formigny où Martial d’Auvergne commandait les Anglais. Puis il alla ensuite aux sièges de Bayeux en 1451,  de Cherbourg, et enfin de Bayonne. 

Il se laissa mêler à une conspiration ourdie contre Charles VII montée par le Dauphin. Celui-ci, impatient de régner, avait corrompu plusieurs archers et arbalétriers de la garde du roi composée d’Écossais. Il avait envisagé de s’emparer de la personne du monarque lors d’un déplacement au château de Razilly près de Chinon. Louis de Bueil et Chabannes, comte de Dammartin firent partie du complot. Mais ce dernier en instruisit le roi qui fit venir son fils pour lui reprocher son projet et son ingratitude. Un procès eut lieu à Candes ; plusieurs archers de la garde écossaise et Conighan qui la commandait furent condamnés à mort. Le roi d’Écosse écrivit une lettre en sa faveur aux termes de laquelle et concernant l’arrestation, il «l’attribue pour son compte, aux dénonciations malveillantes de quelques envieux » et le qualifie de « consanguineus noster ». . Cette lettre, datée du 16 octobre 1456, était accompagnée d’une supplique rédigée par douze nobles écossais et signée, entre autres, par Archibald Cunningham, le frère de l’accusé. . Parmi les douze nobles écossais, figure un Robert Cunningham d’Auchenharvis. Robert de Coningham fut quelque temps prisonnier d’État et remis en liberté en 1456 puis réintégré dans son emploi par Louis XI. Au milieu de l’année 1462, il fut adjoint, avec ses archers, à l’armée placée sous les ordres de Gaston IV, comte de Foix et prit part à l’expédition de Catalogne, notamment au siège de Tarragone qui dura du 17 octobre au 2 novembre 1462. Une nuit de la fin septembre 1465, plusieurs Écossais de la compagnie de Robert de Cuningham furent surpris à Sèvres par des Bretons qui leur coupèrent la gorge.

 

 

En 1470, un nommé Job Coningham, originaire du royaume d’Écosse, archer de l’ordonnance sous la charge de Robert Coningham, avait frappé mortellement de deux coups de dague, Geoffroy Lecouturier, hôtelier à Montereau-sur-Yonne, à l’enseigne de l’Ange, parce que celui-ci avait refusé de le laisser jouer aux dés dans son hôtellerie où il était venu le soir du 11 septembre en compagnie de deux autres hommes d’armes.

Jacques Arod, seigneur de la Fay, servit en qualité d’homme d’armes de la compagnie de Robert de Conygham,  seigneur de Chanteur.

 Certains  disent que Robert de Conygham  serait  mort au siège de Liège   en défendant la porte du roi Louis XI qui avait dû suivre le duc de Bourgogne au siège de cette ville. (1468)  Cette assertion semble erronée puisqu’il reçut un aveu comme seigneur de Cherveux le 16 mai 1476 et fit hommage au vicomte d’Aunay le 6 décembre 1476 pour le fief de Ribemont près de St-Jean d’Angély

En 1477, il faisait campagne à la tête de ses archers dans le comté de Champagne et celui de Bourgogne. Au mois de mars 1477, il rendit aveu de la terre et seigneurie  de Cherveux au nom de sa femme. Il vivait encore le 21 novembre 1478 puisqu’il assista au contrat de mariage de son fils Joachim. 

Avec Louise CHENIN, dame de Cherveux, il eut plusieurs enfants :

  • Joachim, chevalier, seigneur de Cherveux,  de la Roche et de Fontaine-Chalandray. Il épousa, le 21 novembre 1478, Catherine de Montberon, la fille du vicomte d’Aunay près de St-Jean d’Angély. En 1475, il était capitaine de 96 hommes d’armes et de 190 archers écossais ; il servit aux bans du Poitou en 1488 et en 1491. Il décéda sans enfant.
  • François, écuyer, seigneur de St-Coutant et de  Ribemont, près de St-Jean d’Angély. Le 11 mars 1487, il reçoit l’hommage de Pierre Pastureau, seigneur de Mornay. En 1576, Ribemont avait pour seigneur Joachim de Chaumont, héritier des Pastureau ; son fils Aimery réunit en une seule châtellenie les deux terres de Ribemont et de Mornay au commencement du XVII° siècle.  François de Conigham décéda sans postérité.
  • Jacques, chevalier, seigneur de Cherveux (après le décès de son frère Joachim) et de Ribemont, capitaine du château de Niort, maître d’hôtel du roi ; il épousa vers 1490 Catherine de Vivonne dont il eut deux filles :
  • Robinette  épousa, avant 1521, René de Puyguyon, seigneur de Cherveux.

Le 23 mars 1551 (ou 1552), elle assiste et donne son consentement au mariage de Gilette Pastureau avec Jean de Puyguyon, sieur des Regnardières.   Le 5 juin 1558, Jean de Puyguyon, le petit-fils de Robinette, donnait à celle-ci pouvoir de disposer de la terre de Ribemont. Il semble que Robinette de Conigham se soit mariée en secondes noces avec Guy de Sainte-Flaive, chevalier, seigneur de Sainte-Flaive en Poitou.

  • Marthe épousa un autre de Puyguyon, premier valet de chambre du roi. Le 4 mai 1517, ce dernier transigeait avec François de Puyguyon, son neveu et beau-frère, au sujet de la succession de Jacques de Conygham et de Catherine de Vivonne, leurs beau-père et belle-mère.  Son épouse, Louise Chenin, dame de Cherveux, ainsi que  Joachim, François et Jehanne de Conighan, ses enfants, intentèrent un procès à Eustache de Montberon pour des sommes d’argent empruntées et non remboursées.
Par son second mariage avec Anne de La Tour, Jacques de Conygham devient comte d’Auvergne. Il fit construire la Sainte-Chapelle de Vic-Le-Comte sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris.

 

BRANCHE d'ARCENAY EN COTES D'OR

 

  • Charles Antoine de Conygham, seigneur d’Arcenay ( bailliage de Saulieu, arrondissement de Semur- en-Auxois), capitaine de compagnie au régiment de Condé, eut l’honneur d’avoir, dans ses troupes, Sébastien Vauban, le futur bâtisseur de fortifications, qui embrassa la carrière des armes dans l’armée rebelle puis entra au service du roi comme cadet dans le régiment de Condé, dans la compagnie du capitaine Charles de Coningham, seigneur d’Arcenay.   «Il ne tarda pas à faire honneur aux sympathies qui l’avaient accueilli ».  A remarquer que la terre d’Arcenay est située à environ 20km à l’est de St-Léger-Vauban.

Charles de Conigan épousa, en 1518, Marthe de Louvois dont il eut la terre d’Arcenay.

  • Jean de Conigan épousa Jeanne de Balathier, fille de Félix et Claude du Chastel, seigneur du Lantage vers 1550. Leur fils, Jacques, épousa Anne de Balathier, sœur de Jeanne. C’est à cette époque que le patronyme de la famille Balathier de Lantage devint Balathier-Conigan . Un des descendants de cette famille Balathier-de Conigan, le comte Marie-Olympe, épousa, le 5 août 1865, Louise-Charlotte du Cauzé de Nazelles. Coïncidence ou chose curieuse, soixante ans plus tard, Hervé de Longeaux,  propriétaire de la Ville-Orion, épousera, lui aussi, une demoiselle de cette famille, Anne-Marie du Cauzé de Nazelles. 
  • Jacqueline de Conigan épousa, en 1598, Claude de Davoult, deuxième du nom, seigneur d’Arcenay par son mariage dont une fille Marguerite qui épousa Claude de Morant,  écuyer, seigneur de la Resle. 
  • Un autre  Charles Antoine de Coningham, seigneur d’Arcenay, capitaine au régiment de Condé, épouse, en secondes noces, le 14 juillet 1661, Gabrielle de Montagut

Vers 1720, Olympe-Philippe de Conygham était capitaine des 14 chevaliers de la compagnie des Arquebusiers de Saulieu. Il  épousa Charlotte de Montmerqué et devint héritier du château d’Arcenay et de St-Léger. En 1763, il se retrouva lui aussi capitaine au régiment de Condé.

  • Joseph-Yacinthe de Conighan, écuyer, seigneur d’Avirey, fit partie des gentilshommes qui assistèrent aux États généraux de Bourgogne en 1766.
  • Jacques-Benoit de Conighan, chevalier, capitaine d’infanterie au régiment d’Artois, chevalier de St-Louis, seigneur d’Avirey et de Lingey, assista lui aussi aux États généraux de Bourgogne en 1784. En 1782, il obtient une pension de 500 livres en considération de ses services et pour sa retraite en qualité de capitaine commandant au régiment d’Artois.
  • Joseph-Delphine de Conighan, capitaine au régiment de Bourbon-Infanterie, envoya une procuration aux Assemblées de la noblesse pour l’élection des députés aux États généraux de Bourgogne en 1789.
Guy de Conigan, officier de réputation, qui servit 60 ans, se distingua, étant lieutenant-colonel du régiment Dauphin, à une affaire en Italie en 1734 où il se chargea de la retraite de l’armée en passant sur le ventre de l’ennemi avec 400 hommes d’élite sans être blessé. Cette belle action lui valut une pension de 200 livres, la croix de St-Louis et le titre de brigadier et de colonel du régiment de Flandres. Il fut inhumé dans la chapelle d’Arcenay en 1746 auprès de six de ses ancêtres.

 

BRANCHE DE CANGÉ

 

Patrix de CONIGHAM

Proche parent de Robert et même sans doute son cousin germain. Archer de la garde du roi, il devint capitaine de la Garde Écossaise. Par retrait féodal, il devint seigneur de la Marbellière à Joué près de Tours en 1501 sur des biens achetés par noble homme Jacques de Beaune, conseiller du roi et général de ses finances.
Il eut deux fils et une f
ille :

  • Jean qui suit (certains le disent fils de Robert).
  • Patrice, il épousa Isabeau de Chastellux, fille de Guillaume et d’Anne de Palluau de Magnac. Il fut également capitaine de la garde du roi.
  • Françoise épouse de messire René de L’Espinay dont est issu messire Charles de L’Espinay, chevalier, seigneur de Courléon en Anjou.

Jean de CONIGHAM

Chevalier. En 1480, Charles VIII avait, pour sa garde, quatre corps : les cent gentilshommes de l’hôtel, les cent archers français, les deux cents archers dits de la « Petite Garde » et les cent archers écossais dont le capitaine était Jehan de Conigham en 1480. En avril 1487, un nouveau costume fut attribué à ce capitaine. La jornade  qu’il portait sur son harnais était de damas rouge doublé de satin noir par devant et de bougran par derrière ; elle avait une manteline. Sur la jornade, étaient brodées deux grandes couronnes, l’une devant, l’autre derrière et plusieurs rosiers et branches de rosier ; le vêtement était semé de paillettes et de branlants d’or et d’argent. Jean de Conighan portait sur son casque un plumail de dix-huit plumes en façon de houppe aux couleurs du roi Rouge, Blanc, Vert, ces plumes garnies de ruban de fil d’or et d’orfèvrerie dorée en branlants. . Les archers , quant à eux,  portaient des jaquettes sans manche  à pointes et girons de drap rouge, vert et blanc avec surtailles et broderies au collet de drap blanc et jaune. Leur arme était un arc ;  ils avaient sur l’épaule une trousse garnie de flèches  ferrées et empennées.  

Jean de Conigham fut appelé en Touraine par le roi Louis XI et c’est alors que, le 4 juin 1489, il se rendit acquéreur de l’hébergement de Cangé pour 37.400 livres auprès de Jean de Saint-Nectaire et Jean de Montmorin, seigneur de St-Téran. Il remplaça cette demeure par un château plus confortable.

Il devint alors marquis de Cangé et fut également conseiller et chambellan de Louis XI et Charles VIII. Après la désastreuse campagne d’Italie, Charles VIII sut reconnaitre ses mérites et  lui accorda les lettres de naturalité ce qui lui permit de devenir sujet vassal du roi de France et, surtout, de transmettre ses biens à ses héritiers. Il mourut à Verceil en Piémont en 1495 des suites de ses blessures reçues au siège de Novarre.. Il avait épousé, en 1483, Catherine de Chastellux, la sœur de la femme de Patrice, son frère ; elle était fille de Guillaume et d’Anne de Palluau de Magnac.  Catherine de Chastellux épousa, en secondes noces,  Amanyon de Combourg le 14 juin 1497 .
Ils eurent cinq enfants :

  • Pierre qui suit
  • Jean mort sans hoir ; il hérita à la mort de son père, des châteaux de la Motte et de Lermoy.
  • Robert, seigneur de Charmeteau, près de la Pinsonnière,  décédé sans alliance.
  • Suzanne mariée, en octobre 1516, à Jehan Berruyer, écuyer, seigneur de Taffeneau en Touraine, décédée sans enfant .
  • Jehanne mariée avec Claude Brachet, baron de Magnac, seigneur de Palluau, dont une fille, Louise, qui épousa François de Lestrange

Pierre I de CONIGHAM

 Le fils aîné de Jean, chevalier, seigneur de Cangé et de Charmeteau, baron de Riz-Chauveron en Basse-Marche, paroisse d’Azat-le Riz en Haute-Vienne ; cette seigneurie fut élevée en baronnie en 1520 par le connétable de Bourbon, comte de la Marche, en faveur de Pierre de Conigan. . Il en faisait aveu au comte de la Marche le 20 mai 1539 comme héritier de son père.   Il était chevalier de l’ordre du roi ;   après avoir servi pendant cinq ans dans le service armé sous les ordres du Grand Écuyer de St-Sevrin, il est admis dans le corps des cent gentilshommes de la maison du roi de France, François I°, puis nommé capitaine du château de Tours où il succède à Adrien d’Andigny. Il sera lui-même remplacé un peu plus tard par le sieur de la Neufville.
En janvier 1541, il vend la maison forte de Felines et le four banal de Néronde à Claude de Mars.  . Il fut exempté de servir au ban et à l’arrière-ban, le 12 septembre 1557 en raison de son grand âge (70 ans).

Premier mariage le 22 janvier 1512 avec Charlotte Bohier (ou Boyer), fille de Henri, seigneur de la Chesnaye,  chevalier général des finances du roi ainsi qu’il parait par une transaction passée le 16 mai 1576 entre Claude Brachet, chevalier et seigneur de Paluau et messire Pierre de Conighan, second du nom. Pierre de Conighan et Charlotte Bohier eurent :
  • François mort sans alliance et sans hoir
  • Anne mariée le 15 mars 1534 (ou 1537) à Claude Brachet, chevalier, baron de Magnac, seigneur de Paluau. 

Deuxième mariage le 17 janvier 1535  avec Renée de Bueil, dame des Hayes, fille de Georges, chevalier, seigneur du Bois en Touraine et de Françoise des Touches, grande tante de la duchesse de Bellegarde de la branche des seigneurs de Fontaines et de Racan. Cette seigneurie des Hayes appartenait auparavant à René de Bueil puis à sa fille Anne de Bueil qui épousa François de Vaucelles. . De par son second mariage,  Pierre de Coningham prend le titre de seigneur des Hayes en plus de celui de seigneur de Cangé. Il reçoit hommage en 1551 de Françoise, fille de Macé de Ternay en Vendômois et épouse de Guillaume du Plessis pour la métairie de la Ronce à Ternay relevant des Hayes . La terre et la seigneurie des Hayes fut saisie par décret sur Pierre de Coningham à la date du 8 avril 1584.  Le château de Cangé devint alors une seigneurie titrée avec droit de justice haute, moyenne et basse. Un peu plus tard, il fut érigé en châtellenie.  A  certains indices, il semble avoir été obéré de longue date. Il avait vendu à réméré sa terre sans pouvoir à échéance exercer son droit de réméré. Cette terre fut donc adjugée définitivement à Charles du Plessis, famille importante du Vendômois,  seigneur de Ternay, qui devint ainsi seigneur des Hayes et réunit les deux terres qui devaient dorénavant n’en faire qu’une seule jusqu’à la Révolution.
Pierre I° de Conighan fut parrain aux Hayes le 8 mars 1562 . Il décèdera à Tours en 1595 et sera enterré à St-Avertin. Son épouse était morte en 1586. De cette seconde alliance, sont issus :

  • Pierre  qui suit
  • Jean, chevalier, seigneur de Charmeteau, de la Motte-Freneau et de Cangé en partie, qui épousa le 25 avril 1566 Anne de Montberon, fille d’Antoine, chevalier, seigneur de Mortagne-sur-Gironde et de Jeanne L’Hermite. Il fut gratifié par le roi François I° du gouvernement du Pont-Doüé, près de Carentan ; il décéda en 1580 sans enfant.
  • Marguerite, dame des Hayes et de Charmeteau en Vendômois, dame d’honneur de Catherine de Médicis en 1581; elle épousa le 20 juillet 1582 Charles de Poitiers, baron de Vadans en Franche-Comté et mourut en 1591

 

Pierre II de CONIGHAM

Le fils de Pierre I°, chevalier, seigneur de Cangé, baron de Riz-Chauveron, chevalier de St-Michel , gentilhomme ordinaire de la  chambre du roi  (1581); gouverneur et lieutenant général pour sa Majesté en Touraine, il participa à l’avènement de Charles-Quint, aux guerres d’Italie comme lieutenant de la compagnie des Cent Pistoliers commandée par Honorat de Bueil, son oncle. Il fut associé à la révision de la coutume de Touraine. Pendant les gueres de religion, il devint capitaine du château de Tours puis gentilhomme ordinaire de la chambre de Monseigneur le Duc d’Alençon, dernier fils du roi de France, et enfin gouverneur et lieutenant général du château et de la ville de Tours. Il est cité avec la qualité de chevalier de l’ordre du roi dans une sentence des requêtes du Palais du 3 septembre 1594
Mariage, le 1° novembre 1564, avec Anne de Marafin, veuve de Hardouin du Fau, écuyer, seigneur de l’Espinay ;  fille de Louis, chevalier, seigneur de Marafin et des Notz et de Marguerite (Anne ?) de Maillé dont un fils, Antoine, qui suit.
Décès de Pierre II en 1595, Anne de Marafin étant décédée en novembre 1586.

 

Antoine de CONIGHAM

Fils unique de Pierre II et de Anne de Marafin, né le 18 mars 1570, chevalier, seigneur de Cangé et de Notz- Marafin, chevalier de St-Michel .
 3 juin 1589 il  devient lui aussi gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de France, Henri III, puis conseiller d’État d’épée le 20 février 1614, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances.

29 novembre 1591 (ou 1592).  Il épouse Jeanne BOUDET, (voir ci-après famille BOUDET) fille de  Jean Boudet, alias Le Boudet, écuyer, seigneur de Redon, conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi, et de Isabelle Séguier. Comme il décéda avant le mariage de sa fille, c’est le beau-père de celle-ci, Louis Guilbert, sieur de Bussy, qui s’occupa de la succession. Un contrat de mariage fut établi le 29 septembre 1591 entre les jeunes époux pour garantir leurs intérêts dans les différentes successions en cours dans leurs familles. En effet, du côté des Coningham, le père du marié, Pierre II, les informait qu’il n’était pas entré en possession totale des biens de la famille par alliance du second mariage de son propre père, Pierre I°, avec Renée de Bueil. Il signalait également que les successions de son frère Jean et sa sœur Marguerite étaient toujours en cours de règlement. Du côté des Boudet, le beau-père de Jeanne, Louis Guilbert, les informait que des biens et des rentes devaient revenir à Jeanne par la succession de son feu père à Redon.
Antoine de Conigham et Jeanne Boudet eurent quatre enfants :

  • Louis qui suit,
  • Roger deviendra abbé de Ste-Marie de Pornic puis prieur de St-Jean-des-Grez à Azay-sur-Cher. Il décéda en 1640. rançoise, demoiselle de Cangé, mariée à André de Contades en 1610 , lieutenant des Cent Suisses de la garde et sous-gouverneur de Gaston, duc d’Orléans, frère de Louis XIII, le roi de France. Elle fut demoiselle d’honneur d’Anne d’Autriche de 1619 à 1621. . Elle décèdera sans laisser de lignée.
  • Hercule, né en 1594 au château de Cangé en St-Avertin, dont le parrain fut Hercule de Rohan, duc de Montbazon, le gouverneur de la ville et du château de Nantes. Il fit ses preuves pour être reçu dans l’ordre de Malte en 1615 où il fut connu sous le nom de Chevalier de Cangé. Il était marin dans la Marine Royale au siège de La Rochelle en 1628 où il se fit déjà remarquer ainsi que son compatriote le chevalier de Razilly en réduisant à l’inaction plusieurs vaisseaux de la flotte d’Angleterre .  En 1626,  il deviendra capitaine de vaisseau puis commandant du navire Le Cygne en 1636. Il se distingua à la victoire de Guétaria remportée par Sourdis en 1638.

Ensuite, en 1642, sur la côte de Catalogne, près de Barcelone, le marquis de Brézé qui conduisait la flotte française, fit en vain tous ses efforts pour attaquer celle d’Espagne ; les vents furent si constamment contraires qu’il lui fut impossible de l’atteindre. Il n’y eut que le vaisseau du chevalier de Cangé, devenu vice-amiral des vaisseaux de la flotte du Levant, qui, probablement ayant un bon voilier naviguant au plus près, manœuvra si habilement qu’il parvint à aborder un des grands vaisseaux ennemis nommé La Madalena de soixante-six pièces de canon. Il venait de faire baisser le pavillon à ce navire anglais beaucoup plus grand que le sien, quand un brûlot vint s’attacher à son bâtiment et communiquer le feu à celui-ci ainsi qu’au vaisseau ennemi sur lequel il avait jeté ses grappins. Les deux navires furent la proie des flammes.  Le chevalier de Cangé, le bras percé d’un coup de feu, ordonna le sauvetage de son équipage  dans les embarcations de secours et, fidèle aux lois de l’honneur, jaloux de sortir le dernier, il n’eut pas le temps de quitter le foyer de l’incendie et il sauta avec son vaisseau victorieux et avec le vaisseau vaincu. La victoire revint, malgré tout, à  Maillé-Brézé
Sa mort fut célébrée par un distique latin ; le voici traduit en français :
Si les feux, dans la mer, ont son âme ravie
Qu’on n’en accuse point la malice du sort
Un Hercule en son nom, un Hercule en sa vie
Ne pouvait pas manquer d’être Hercule en sa mort
Antoine de Coningham  devient seigneur de Cangé à la mort de son père, Pierre II, en 1595 et, de par son alliance avec Jeanne Boudet, il est également seigneur de Redon. 

  • 1598.  Il est lieutenant au gouvernement de la ville et du château de Nantes dont le gouverneur est Hercule de Rohan dit Monsieur le Duc de Montbazon, le parrain de son fils.
  • Pendant son ministère au château de Nantes, Antoine de Coningham fut chargé de la garde d’un prisonnier célèbre, La Fontenelle aussi appelé «  le brigand de la Ligue ».
  • 1609. Il est cité avec la qualité de chevalier du roi dans un acte  du 10 octobre 1609.
  • 1614. Il est nommé conseiller d’État d’épée auprès du roi de France, Louis XIII. 
  • 1617.  Il se voit confier la charge de bailli d’Amiens par lettre du 27 juin 1617 en remplacement du maréchal d’Ancre.
  • 1627.  Il commande le ban de la noblesse.
  • 1632.  Le 2 mars 1632, il nomme (parrain) Antoine de Bueil, fils de Honorat de Bueil, seigneur baron de Racan et du Vieil-Baugé, et de Madeleine Dubois.
  • 1628.  Lorsque Richelieu décide de mettre le siège devant la Rochelle, déclarée capitale des Calvinistes, le marquis d’Effiat est chargé d’organiser le siège terrestre. C’est Antoine de Coningham qui commande la compagnie des gens d’armes de ce marquis qui fit construire une ligne de fortifications de 17 km autour de la Rochelle. Le siège dura jusqu’au 29 octobre 1628
  • 1635.  Il conduit l’arrière ban de la noblesse du duché de Touraine  d’après la commission qui lui fut adressée à cet effet de Fontainebleau le 10 juillet.
  • 1637.  Il fit construire  la chapelle seigneuriale du château de Cangé et la plaça sous le patronage de Ste-Anne, sans doute pour faire plaisir à son épouse mais aussi pour rappeler le prénom de sa mère. Il s’institua présentateur de la fonction de chapelain puis il conféra la charge de collateur de cette chapelle à  Monseigneur l’archevêque de Tours. Antoine de Coningham, pour assurer le service religieux, les frais de culte, l’entretien des bâtiments, les honoraires du ou des chapelains, établit une fondation à la chapelle Ste-Anne. Plus tard, le 20 février 1614 Antoine de Coningham devint capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances de sa Majesté et aussi gouverneur de la ville de Fougères. Antoine de Coningham décéda le 4 novembre 1639 à Tours et son épouse deux ans après, le  13 septembre 1641.

 

Famille BOUDET

 

Jean BOUDET I°, originaire de Blois, secrétaire du roi et conseiller général des finances en Bretagne, épousa Jacquette de Garendeau dont trois fils :

  • Michel BOUDET, conseiller-clerc du Parlement de Paris puis aumônier de Claude,  reine de France et femme du roi François I°. Il deviendra évêque de Langres et duc de Langres. Il décèdera à Musly le 22 juillet 1529 à 50 ans et sera enterré dans la cathédrale de Langres.  
  • Simon BOUDET, sieur de la Boullie, époux de Marguerite de la Saussaye, fille  d’Olivier de la Saussaye , seigneur de Brésolles et de Jeanne Peloquin. Ils eurent :
    • Marie BOUDET femme de François de Monthelon, garde des sceaux de France, le 8 février 1524.
    • Louise BOUDET femme de Pierre Séguier président à mortier au Parlement de Paris, décédée le 5 août 1594
    • Jacquette BOUDET femme de François Lallemant, seigneur de Marmagne, il devint le secrétaire du roi le 16 octobre 1551
    • N… BOUDET  abbesse de la Guiche dans le pays blaisois.
  • Jean BOUDET II°, fils de Jean I°, seigneur de Redon, secrétaire du roi vers 1508 (il ne l’était plus en 1522),  conseiller au Parlement de Paris, époux de Marie de Guetteville dont
  • Péronnelle BOUDET, femme d’Aignan de St-Mesmin, prévôt d’Orléans
  • Jeanne
  • Louise BOUDET, femme de Denis Hurault, seigneur de St-Denis-sur-Loire, décédée vers l’an 1538. Philippe Hurault, le grand-père de Denis, fut un personnage très important ; chancelier de France, il devint l’ami personnel du roi Henri IV ; il était comte de Cheverny et de Limours.
    Louise se remaria, en secondes noces, avec Louis de Guibert de Bussy, intendant des finances, lui-même veuf de Marie de Lyonne.

 

  • Jean BOUDET III°, chevalier, seigneur de Redon ; après avoir été greffier aux requêtes du palais puis conseiller au Parlement de Paris en 1546, il devint  maitre des requêtes  dont il fut pourvu au lieu et par la résignation de Pierre Séguier, seigneur de Sorel, qui avait été fait lieutenant civil de Paris. Ses lettres de provision furent scellées à Paris le 11 juillet 1572 et le 16 du même mois, il en prêta le serment dans les mains de Monsieur de Biragues alors garde des sceaux de France et depuis chancelier ; il prit séance au Parlement le même jour et au grand conseil le 18 novembre suivant. Il en fit la fonction jusqu’en 1577, il résigna la charge à Antoine Séguier, seigneur de Villiers. Il avait épousé, avec dispense, sa cousine germaine, Elisabeth Séguier, troisième fille de Pierre Séguier, président au mortier du parlement de Paris, et de Louise Boudet. Elisabeth Séguier se remaria avec Louis Guibert, seigneur de Bussy, intendant des finances, conseiller d’État.   Jean Boudet III° et Elisabeth Séguier eurent :
      • Jeanne BOUDET, femme d’Antoine de Conigan, seigneur de Cangé.
      • Louise BOUDET, femme de Nicolas Luillier, seigneur de Boulancourt et président de la Chambre des Comptes de Paris. Devenue veuve, elle partagea avec sa sœur le 29 janvier 1622

       

      LIEU DIT DE RODON

       

      Rodon appelé autrefois Redon, est un  hameau de la commune du Mesnil-Saint-Denis entre Versailles et Rambouillet dans les Yvelines .C’est le principal écart de la commune Rodon est situé vers le nord-est à 800 mètres environ du bourg sur le chemin qui mène à l’abbaye de Port-Royal des Champs. Quelques anciens titres nous apprennent que les sources qui passent vers les restes  de cette abbaye, avaient ce nom comme étant apparemment émanées des terres de ce hameau ; elles redonnent ensuite le même nom plus bas à un autre lieu auprès duquel elle passe et qui est entre la Milon la Chapelle et St-Rémi les Chevreuse. L’orthographe de ce hameau évoluera diversement au cours des siècles : Rosdon en l’an 776, puis Roudon, Roddon, Redon, Rhôdon au XIX° siècle pour revenir plus justement aujourd’hui à Rodon. On peut y reconnaitre la racine ROD hydronyme très répandu d’origine celte

       

      LOUIS DE CONIGHAM

      Fils aîné d’Antoine, chevalier, il est reconnu à la mort de son père en 1639, seigneur de Cangé et  de Redon. Il s’occupa de questions maritimes car Charles, son fils, obtint le 29 mai 1617, un arrêt du Conseil d’État concernant une adjudication de barques prononcée au profit de son père par jugement du cardinal de Richelieu statuant comme chef général de la navigation. De par son mariage, le 26 novembre 1638, avec  damoiselle Catherine Giffart, dame de la Clartière en Machecoul, fille de Jean, chevalier, seigneur du Plessis-Giffart  en Irodouër près de Montauban de Bretagne et du Chastelier et de Marthe Heaulme, Louis de Conighahm devient donc seigneur du Plessis-Giffart, du Chastelier, de la Clartière en Machecoul et de la Rousselière en Frossay près de St-Père-en-Retz, ainsi que des biens au Cartron dans la paroisse de St-Viaud. Ils eurent trois enfants :

      • Charles qui suit
      • Roger
      • Claude, héritière de son frère  Roger sous bénéfice d’inventaire. Cette succession revint ensuite à  Charles

       

       

      FAMILLES GIFFART ET DE LA CHAPELLE

      Giffart est une famille d’ancienne extraction chevaleresque bretonne qui demeure dès le XII° siècle au Plessis-Giffart en Irodouër près de Montauban  et à la Roche-Giffart en St-Sulpice-des-Landes au sud de Bain de Bretagne ; elle était issue en ramage des barons de Fougères. Elle produisit un chevalier croisé en 1248. Une des branches prit, par alliance, en 1472, le nom et les armes de la Marzelière. Elle s’éteignit fondue en Coningham en 1608 et en Coëtquen en 1680

      René de La Chapelle était seigneur de la Roche-Giffart en 1578, chevalier de l’ordre du roi, brave officier dit de Thou qui avait toujours servi le roi avec beaucoup d’ardeur et qui fut tué au siège de Fougères en 1595

      En 1596, Guy de La Chapelle, seigneur de St-Mars-de-Coutais, épousa Charlotte HÉAULME. Ils décédèrent sans postérité. C’est Marthe HÉAULME, la sœur de Charlotte, qui devint héritière de tous les biens. Elle épousa Jean Giffart dont est issue Catherine Giffart, la future femme de Louis de Conigan et la mère de Charles de Conigan.
      Vers 1600, Renée de La Chapelle épousa Charles d’Avaugour, seigneur de la Cruaudais en Frossay. Ils eurent un fils, Samuel, qui devint seigneur de la Cruaudais. Renée de La Chapelle se remaria avec Gabriel de La Lande dit de Machecoul qui se disait seigneur de Frossay. Ils eurent cinq filles dont l’une d’elles vendit la Cruaudais à Charles de Conigan.
      Henry de La Chapelle, marquis de la Roche-Giffart, chevalier de l’ordre du roi et maître de camp d’un régiment d’infanterie, fut tué en 1622 à Paris au combat de la porte St -Antoine.

      Henri de La Chapelle, marquis de La Roche-Giffart, épousa en 1656, Marguerite de La Lande de Machecoul, fille de Gabriel, chevalier, seigneur de Vieille-Vigne et de Renée d’Avaugour

       

      ACADIE

      Autrefoisl'Acadie, aujourd’hui la Nouvelle-Écosse, province du sud-est du Canada, c’est une ancienne colonie française qui changea plusieurs fois de nom et qui s’appela même la Nouvelle-France. Elle forme une grande presqu’île entre la baie de Fundy au sud, l’océan Atlantique à l’est et le golfe du St-Laurent au nord. Une chaîne de collines s’étend sur toute la longueur de la presqu’île qu’elle divise en deux parties pratiquement égales ; à l’est, un territoire rocheux parsemé de lacs, traversé par de nombreux cours d’eau et très échancré sur l’Atlantique ; à l’ouest, un pays très fertile avec des vergers et de la culture (pommes de terre, blé) et de l’élevage.  Autres activités : les mines de houille et la pêche.

      En 1627, dans le cadre de sa politique commerciale et maritime, Richelieu créa une compagnie qui eut pour mandat de peupler la colonie de la Nouvelle-France. Elle était sous son contrôle et composée d’individus qui travaillaient en lien étroit avec l’État. Le financement de la compagnie était privé mais ses objectifs entraient dans la politique générale de la France.  La colonie d’Acadie fut la première tentative française à avoir abouti à une occupation permanente, la première qui ait survécu aux premières années d’implantation. Mais ce fut aussi la plus instable. Les Anglais la disputèrent aux Français et les Français se la disputaient entre eux. Tout commence bien pourtant avec le sage amiral Isaac de Razilly, un Tourangeau, en 1626. Les établissements acadiens ont alors vingt d’âge et ne sont encore que des comptoirs ; Champlain dirige celui de Québec. Sur la demande du cardinal-ministre Richelieu, Razilly rédige un mémoire sur le commerce extérieur de la France dans lequel il demande l’envoi de 3 à 4.000 colons outre-Atlantique. A la lecture de ce rapport, Richelieu décide la création de la Compagnie des Cent Associés et offre la lieutenance générale de la Nouvelle-France à Razilly qui la refuse ; elle est confiée à Champlain. Razilly eut pour mission de relever l’Acadie. Un des premiers colons fut Nicolas Denys, un Tourangeau lui aussi. En 1653, il devient lieutenant général de la  Gaspésie , la baie des Chaleurs et pour toutes les îles du golfe du St-Laurent (St-Jean,  Madeleine, Terre-Neuve), la. De nombreuses concessions lui furent alors accordées.  Avec son frère Jacques, ils achetèrent un bateau, le Saint-Joseph du port de 300 tonneaux pour pouvoir faire passer de la main-d’œuvre et des vivres pour subsister. On estime à 5.000 le nombre de travailleurs qui partirent pour la Nouvelle-France entre 1628 et 1662 dont 500 au moins de Nantes. Autres colons établis en Acadie : Gargot de La Rochette, François Doublet, Emmanuel Le Borgne et Charles de Conigan.

       

       

      CHARLES DE CONINGHAM, LE SEIGNEUR GACILIEN

      Fils aîné de Louis, il est né en 1614. Le 6 novembre 1642 à Nantes, il épouse dame Claude Gazet, alias Gazette, une nantaise, la fille de Michel Gazet, seigneur de la Briandière et de la Tour en la paroisse de Port-Saint-Père et de Marie Huby.  Claude Gazet, dame de La Tour, était veuve de François II de Goesbriant de la Nouéverte en Tréguier.   Mariée en 1628, elle eut alors un fils, René de Goesbriand né le 21 mars 1634 et décédé en 1644 au collège de La Flèche. Claude Gazet avait un frère, Jean, pour la succession duquel elle donna une procuration le 9 décembre 1653 afin de transiger avec Michel d’Espinoze, seigneur de la Renaudière qui avait épousé sa sœur Jeanne Gazet. Au décès de Jeanne en son hôtel de la rue St-Vincent, près de l’église du même nom, à Nantes, Charles de Coningham obtint 32.000 livres pour sa femme en exécution d’un arrêt du 19 juillet 1653. Le 24 août 1660 , eut lieu le baptême de deux jumelles de la famille Lucas de Couëron ; Claude Gazet fut la marraine de l’une d’elles, Claude-Jane, le parrain étant Michel d’Espinoze. Julien Gazet, vraisemblablement un autre frère de Claude, signa également lors de ce baptême.

       

      Charles de Coningham et Claude Gazet achetèrent le fief de la Musse en St-Viaud qui deviendra le Bois-Rouaud, le 22 novembre 1653 ; et ensuite les communs du village de la Renaudière le 16 novembre 1656. Charles de Coningham habita la Clartière en la paroisse Sainte-Croix de Machecoul dès le 24 juin 1651. Il possédait déjà les juridictions du Plessis-Grimaud et des Bretesches en la paroisse de St-Viaud à charge d’hommage en faveur d’Henry de Gondy, duc de Retz pour le lieu et la maison noble du Plessis-Marie aussi à St-Viaud. 

       

      FAMILLE GAZET

      Jean GAZET, conseiller au Parlement de Bretagne, seigneur de la Tour en Port-St-Père en 1567 et de  la  Championnière en Pont-St-Martin en 1598. Il épousa Jeanne BARIOLLE qui lui apporta  la Pigossière en Pont-St-Martin. Ils eurent un fils qui suit

      1. André GAZET, en plus des propriétés ci-dessus, devint sieur du Fief-Guérin. Il eut deux fils :
      • Philippe GAZET, sieur du Chastellier en St-Léger en 1679
      • Michel GAZET, seigneur de la Tour et de la Briaudière, les deux en Port-St-Père et de Jasson en Brains. Il épousa Marie HUBY et eurent trois enfants
      • Jean GAZET, seigneur de la Tour en Port-St-Père en 1638 dont un fils Michel, seigneur du Chastellier   en St-Léger en 1774, du Chaffault et de la Haute-Noë, les deux en La Limousinière en 1785  et de la Marousière en St-Philbert-de-Grandlieu en 1857.
      • Claude GAZET, dame de Jasson en Brains. Elle épousa François II de GOESBRIANT dont un fils René décédé très jeune, et  en deuxième mariage elle épousa Charles de CONIGAN .Elle décéda sans postérité en 1683
      • Jeanne GAZET épousa Michel  d’ESPINOZE seigneur de la Renaudière en 1652 dont trois enfants
        1. Michel d’ESPINOZE, seigneur de la Tour, de Beaulieu et de Bouvet, les trois en Port-St-Père  en 1679,
        2. Bonne-Élisabeth d’ESPINOZE qui épousa Gabriel de ROSMADEC, marquis de Goulaine,
        3. Renaud d’ESPINOZE  Il eut un  fils qui suit 
          • Jean d’ESPINOZE Il eut un  fils qui suit 

            Charles-Paul d’ESPINOZE

      1657.  Charles de Conigan et Claude Gazet décident de participer à la politique colonisatrice de la France voulue par Richelieu  qui encouragea la création d’une colonie au Brésil sous le nom de Compagnie du Cap Nord. Charles de Coningham était fort intéressé par les expéditions commerciales d’autant plus que les gentilshommes avaient été autorisés à pratiquer le commerce de mer sans perdre leur qualité de noble. Le 23 mai 1657, il institue à cette fin, en la cour royale de Rennes, un procureur général spécial, François Le Gaigneur, avocat au parlement de cette juridiction. C’est ainsi que le 29 mai 1657, Charles de Coningham achetait aux associés de la Compagnie du Cap Nord « leurs droits en la propriété des rivières des Amazones et de l’Orénoque, au Brésil, avec la terre ferme comprise entre elles ».

      1658.  Le 18 mars 1658, Charles de Coningham achète des terres en Acadie à la compagnie La Nouvelle France que Richelieu avait décidé de mettre en place et qui disposait d’un domaine immense allant de la Floride au pôle Nord. Parmi les avantages que le roi accorda à la Nouvelle France pour encourager le commerce entre cette colonie et la métropole, il y avait celui de pouvoir, pendant quinze ans, exporter en France  et en importer des marchandises sans que celles-ci soient assujetties aux impôts. L’activité à des fins commerciales était :
      • le défrichement pour développer l’agriculture avec le déboisement, le bois abattu servant aux constructions et à la fabrication de tonneaux et de barriques pour le stockage des marchandises.
      • la chasse qui fournissait les pelletiers en fourrures, de castors entre autres.
      • la pêche dont celle très en vogue de la morue mais surtout de la pêche sédentaire

       

       

      COLONISATION

       

       

       

       

      PREMIERE CONCESSION

      Charles de Coningham obtint, le 18 mars 1658, de la Compagnie de la Nouvelle-France, la concession des terres situées entre celles de Emmanuel Le Borgne qui avait une concession à l’Ouest de la rivière Sainte-Marie et de Nicolas Denys, un Tourangeau, qui avait une concession dans la baie des Chaleurs et sur l’île de Cap-Breton, future île Royale.
      « Dix lieues de profondeur à prendre à l’Est depuis la rivière Théodore (ile Verte comprise), au Nord, jusqu’au bout du Petit Passage de Canseau avec le dessein de faire instruire les sauvages de cette contrée des vérités de la religion catholique, apostolique et romaine et d’y établir puissamment l’autorité de sa Majesté ».   Charles de Coningham avait l’obligation d’installer en Acadie 60 familles catholiques pendant 6 ans et d’entretenir un nombre suffisant d’ecclésiastiques à peine de révocation de la concession.
      Il fondait alors un établissement autour de la rivière Ste-Marie à l’est de la côte sud de la péninsule acadienne à proximité de l’actuel village de Sherbrooke. Sur ce site bénéficiant notamment d’un havre, il établissait un fort de pieux à quatre bastions muni de canons tout en s’adonnant aux activités du défrichement, de la chasse aux  castors et de la pêche. Mais son désir était surtout de développer la pêche sédentaire.
      Sur place, cette entreprise avait pour lieutenant un nommé La Giraudière, de son vrai nom Charles Baye, écuyer, sieur de la Giraudière, originaire de St-Michel-Chef-Chef qui agissait au nom de Charles Coningham. Ce Charles de Baye était capitaine de sa Majesté en ses armées navales à Bordeaux et parent de Claude Gazet.  Il épousa Élisabeth Ripault dont il eut un fils, Charles II Baye, baptisé à St-Père-en-Retz le 15 juin 1659 avec Charles de Coningham comme parrain ; il demeurait alors au Cartron en la paroisse de St-Viaud.
      L’activité coloniale du marquis de Cangé débuta aussitôt. A La Rochelle, par convention, le sieur Emmanuel Le Borgne, le voisin en Acadie, devenu le procureur de Charles de Coningham,  institua un maître de grève pour Canseau. Ce fut ainsi que Pierre Texier, originaire de La Tremblade, fut nommé comme maître de grève pour installer la pêcherie à Canseau

       

       

      PREMIER BATEAU POUR LA CONCESSION

       

       

       

       

      En mars 1660, Charles de Coninghan faisait partir un premier navire sous la conduite du sieur de La Giraudière. Ce vaisseau considérable était rempli d’un grand nombre d’hommes et garni de toutes les choses nécessaires pour leur subsistance  et pour l’établissement d’une belle colonie. Partant de Nantes, cet embarquement emmenait en Acadie au moins 120 hommes. La traversée fut sans encombre et le navire mouilla l’ancre aux iles de Canseau. Mais au moment d’amarrer le bateau, le sieur Nicolas Denys s’opposa à la venue du seigneur de Cangé sur les iles de Canseau. Il prétendait que celles-ci lui appartenaient  alors que le marquis de Cangé déclarait qu’elles lui avaient été usurpées puisque sa concession s ‘étendait depuis la rivière Théodore ou de l’île Verte, à l’Est, jusqu’au cap de Canseau exclusivement. La Giraudière se renseigna auprès de personnes habitant la région fort renseignées en la matière dont il apprit que Denys était seulement aux droits de la Compagnie de Miscou dont les prétentions n’avaient jamais porté plus loin que le cap situé au nord du Petit-Passage de Canseau, nommé le cap St-Louis. Dans ces conditions, c’était sans raison que Denys avait porté son établissement jusqu’aux îles de Canseau qui semblaient constituer la partie la plus favorable de la terre de Canseau. La compagnie de la Nouvelle-France donna raison à Conigan par jugement du 24 janvier 1661

       

      DEUXIEME CONCESSION

      1659. Elle augmentait vers l’Est la première concession de l’entrée de la rivière Ste-Marie (ou rivière Verte) au cap St-Louis (actuel cap St-Georges). De plus, le roi de France, Louis XIV, accordait à Charles de Coningham une commission de gouverneur pour la région de Canseau. Mais cette nouvelle concession accordée à Charles de Coningham empiétait sur celle de Nicolas Denys et même sur son habitation de Chédabouctou. Sommé, par La Giraudière, de vider les lieux sous peine d’y être contraint par la force et assiégé avec 80 hommes alors qu’il n’en disposait que de 11, Denys capitula à la condition que le litige soit soumis à la Compagnie de la Nouvelle-France. Celle-ci décida que le marquis de Cangé conserverait le port et le havre de Canseau sans avoir à payer d’indemnité. Conigan entretenait de bonnes relations avec Emmanuel Leborgne du Coudray, alors gouverneur de toute l’Acadie, puisque, par une convention de janvier 1661, celui-ci était procureur à La Rochelle de Charles Conigan demeurant à Nantes. A la fin de l’année 1661, Nicolas Denys revint en France pour se défendre auprès de la compagnie de la Nouvelle-France ; sur le même navire, il y avait aussi Charles de Baye ; il rentrait lui aussi en France car il était remplacé par son frère André qui devenait lieutenant de Charles de Conigan en Acadie. Quelques années plus tard, il sera lui-même remplacé par le sieur Huret (ou Huré), d’origine nantaise issu d’une noble famille de la Fosse à Nantes.

       

      DEUXIEME BATEAU POUR LA CONCESSION

       

       

       

       

      Charles de Conigan renvoya un deuxième vaisseau. La traversée fut très difficile à cause de vents contraires. Au lieu d’arriver en mars, le bateau n’arriva qu’à la mi-août. Le lieutenant La Giraudière, ne le voyant pas arriver, avait cru qu’il avait sombré. Alors il s’était procuré des vivres auprès du capitaine d’un bâtiment de La Rochelle, Guillaume Hurtin, originaire de La Tremblade, venu pécher la morue aux iles Canseau.  Mais ces marchandises (barriques de farine, eau-de-vie, poudre …) lui furent vendues à un prix exorbitant, le double de ceux pratiqués à La Rochelle et d’autant plus que les fourrures proposées en échange, ne furent acceptées que pour la moitié de leur valeur. Lorsque Charles de Coningham apprit la nouvelle, il intenta un procès à Pierre Gaigneur, le marchand de la Rochelle pour qui travaillait Guillaume Hurtin.
      Entre 1660 et 1664, Charles de Conigan fit passer chaque année au moins un navire à partir de Nantes.

      1663. Charles de Conigan et Claude Gazet habitaient toujours la Clartière le 27 août 1663, date à laquelle il acheta pour 121.000 livres, à dame Renée d’Avaugour, marquise douairière de Vieillevigne, la terre et la seigneurie de la Cruaudais qu’il lui avait d’abord échangée contre les fiefs de Paulx, Chateaubriand et Sion. Charles d’Avaugour, seigneur de la Cruaudais, de Saffré et de Frossay, époux de Renée de La Chapelle, eut un fils Samuel qui rendit hommage au roi pour les seigneuries de la Cruaudais, du Boisrouaud et de Machecoul en Frossay. Renée de la Chapelle se remaria avec Gabriel de La Lande dit de Machecoul qui se disait seigneur de Frossay. Il eut cinq filles et c’est probablement l’une d’elles qui vendit la Cruaudais en Frossay et ses dépendances à Charles de Conigan et à sa femme Claude Gazet.

       

      PROPRIÉTÉS DE CHARLES CONIGAN

       

       

       

       

      Provenance des Propriétés de Charles de Conigan

       

      PAR SON PERE CHARLES DE CONIGAN

      • 1595-CANGÉ en St-Avertin, seigneurie
      • 1591-REDON au Mesnil-St-Denis, près de Rambouillet, seigneurie
      • 1580-QUARTERON en St-Viaud, terres

      PAR SA MERE CATHERINE GIFFART

      • 1595    PLESSIS-GIFFART (Le), en Irodouër, près de Montauban-de-Bretagne, seigneurie
      • 1638    ROCHE-GIFFART (La), en St-Sulpice-des-Landes, près de Bain-de-Bretagne, seigneurie
      • 1638    CHASTELIER (Le), en St-Sulpice-des-Landes, seigneurie
      • 1651    CLARTIÈRE (La), en Machecoul, seigneurie
      • 1636    PLESSIS-GRIMAUD (Le), en Frossay, juridiction
      • 1559    ROUSSELIÈRE (La), en Frossay, seigneurie
      • 1620    LANGLE en St-Père-en-Retz, juridiction
      • 1620    HUNAUDAIS (La), en Frossay, juridiction
      • 1660    VILLE-ORION (La), à La Gacilly, seigneurie

       

      PAR SON MARIAGE AVEC CLAUDE GAZET

      • 1653    MUSSE (La), en St-Père-en-Retz qui deviendra le BOIS-ROUAUD, seigneurie
      • 1650    BRETESCHES (Les), en St-Viaud, seigneurie
      • 1663    CRUAUDAIS (La), en Frossay, seigneurie
      • 1667    MACHECOUL en Frossay, juridiction

       

       

      Seigneurie de la Ville-Orion

       

       

      Cette  seigneurie doit sans doute son nom à la famille Orion dont parle le Cartulaire de Redon en 1108. Ce fut  elle qui fonda cette maison noble. Les armes de cette famille avaient été retrouvées sur une pierre provenant des anciens bâtiments de la Ville Orion, malheureusement cette pierre a disparu.
      Cette seigneurie avait droit de haute, moyenne et basse justice. Les seigneurs de cette maison noble avaient droit d’enfeu dans la chapelle du Rosaire en l’église paroissiale de Carentoir avec les sieurs de la Danais et de la Cossaye. Ils avaient également droit de foi et hommage.   Ils avaient une chapellenie à charge avec une chapelle près du château. Mis à part Buhan et Dramels, les fiefs et terres rattachés se trouvaient sur Guer avec le fief de la Porte-L’Étang mais aussi sur Carentoir.
       

      Guillaume Mallessecte.  Il est le premier seigneur connu de la Ville-Orion. Il épouse  Stéphane de la Grée. Le 1° octobre 1403, Raoul du Val, sieur du Val près de Tréal, rend aveu au sieur de la Ville-Orion à cause de sa femme, Stéphane de la Grée. Dans cet aveu, il est question du chemin redonnais allant de Redon à Malestroit en passant par la Ville-Verte, proche l’étang du Val. Ils vivaient en 1435

      Thébault Mallessecte

      Fils aîné et héritier principal de Guillaume, il rendit hommage au sieur de Castellan comme juveigneur, par sentence du 8 mars 1426. Seigneur de la Ville Orion où il demeure, il devient  propriétaire de l’hébergement de la Ville-Buhen (Buhan) à La Gacilly en 1427 dont Jéhan Tatard est métayer. Perrot Jago était métayer à la Ville Orion à cette époque. Thébaud Mallessecte fut écuyer d’écurie du duc Jean V par lettre du 1° décembre 1441 (mandement de Jean V). Cette même année, l’hôtel de Bienassis en Pipriac appartient aussi à Thébault Mallessecte

      Guillaume Mallessecte.

      Seigneur de la Ville Orion, propriétaire de la Ville-Dramel en 1447, de la métairie de Galny et également de la Ville-Buhen (Buhan) avec pour métayer Jehan. Le métayer de la Ville Orion était Jéhan Perrigues en 1447. A la réformation de cette année-là, la Ville Orion est rattachée à « Galeniz », un village de Carentoir, et à la frairie de Tréblanc sous la dénomination d’hébergement. Guillaume Mallessecte fut représenté à la montre du 8 septembre 1464 par Guillaume Le Chevallier et imposé 300 livres puis 400 livres à la montre du 21 avril 1477, déclaré homme d’armes à 4 chevaux avec Jehan Becmart pour archer, Guillaume Huet pour jusarmier et avec 2 brigandines, 2 sallades, 2 épées, 2 dagues, voulge, arc, trousse, page et lance. A la montre du 4 septembre 1481, il est toujours déclaré homme d’armes, imposé 300 livres avec 3 chevaux, page et lance, Guillaume Huet est devenu archer. En 1451, sa fille, Aliette Mallessecte épouse Eon Boucel, sieur de la Basse-Bouëxière en Carentoir; ce dernier avait fait aveu le 5 juin 1435 à la dame de Malestroit pour différentes pièces de terre sur le Rahun, sur le chemin de Tréal à La Gacilly. Le 27 juillet 1458, il achète à Béatrix Gourredin, fille de Jehan Gourredin et de Jehanne Pibout, 25 sols de rente que la dite Jehanne Pibout avait donné à sa fille sur Dom Guillaume Guiomar, Jehan Lhostellier, du village de Bonnais au nom et pour son beau-père Guillaume Mallessecte. Eon Boucel achète à Raoul de Malleville, par acte du 16 janvier 1469, une pièce de terre nommée le Closel près le village de Bodeligan pour la somme de 50 sous monnaie. Aliette Mallessecte mourut en 1485.

      Raoul  Boucel

      fils d’Éon Boucel et d’Aliette Mallessecte, rendit aveu pour partie de sa terre de la Basse-Bouëxière à Jehan de Rieux, seigneur de Rochefort et vicomte de Donges. Cet acte fut passé à Nantes le 1° décembre 1485, collationné à Malestroit le 2 mars suivant. Raoul Boucel mourut en janvier 1492 laissant une fille Madeleine Boucel qui épousa

      Guillaume du Couëdor,

      seigneur du Bois-Glé, il fit aveu de sa terre de la Ville-Orion à Pierre de Rohan, seigneur de La Gacilly le 22 février 1493. Ils eurent une fille Arthuse et un fils François. C’est sans doute lui qui deviendra prêtre habitué à La Gacilly en 1526 tout en étant sieur de la Motte, l’ancien presbytère de La Gacilly

      Arthur de Penbichen  alias Du Pan 

      Au lieu de Penbichen, il faut sans doute lire Arthur du Pan. Il est propriétaire de Launay-Trobert et de la maison noble de Couespel, les deux en Renac, en 1513. Il est propriétaire de la Ville-Orion à la réformation de 1536. Il épouse la fille de Michel Le Doulx, garde-robier du duc François II ; elle lui apporta l’hôtel de la Costardaye, rue St-Yves à Rennes appelé aussi l’hôtel de la Garde-Robe

      François du Pan,

      fils d’Arthur Du Pan, seigneur du Gutz en Renac, épouse, en 1539, Françoise Mallessecte, dame héritière de la Ville Orion à laquelle était rattachée également la métairie de Launay-Trobert. A partir de 1536, cette maison noble de Couespel reviendra à la famille de Gouyon.

       Philippe du Pan

      Seigneur de la Ville Orion en 1536 et en 1540 et des Bagatz en Guichen. Sa fille épousa Gilles Grimaud du Plessis-Grimaud en St-Viaud vers 1560

      Gilles Grimaud.

      Sieur de la Ville Orion en 1569 et sieur de la Claretière en Machecoul, il fit abandon au sieur de la Guychardaie, sur la dite maison, d’une rente de 10 livres 4 sols, avec le droit de foi, hommage et rachat

      Antoine Grinsart

      Il habita la Ville Orion en 1596 vraisemblablement comme locataire

      Guy de la Chapelle

      Il devient seigneur de la Ville Orion en 1601 de par son mariage avec Charlotte Héaulme, la petite file de Gilles Grimaud. En 1604, ils sont sieur et dame de la Clartière et du Plessis-Grimaud

      Guillaume de Forges.

      Sieur de la Bouère, demeure à la maison de la Ville Orion, soit comme propriétaire, mais plutôt comme locataire en 1612 : il habitait toujours cette maison en 1657.

      Charles de Conigan.

      Seigneur de Cangé et de Redon, époux de Claude Gazet, il devient propriétaire de la Ville Orion en 1660  Cette seigneurie avait pour dépendances :

      • La maison, les terres et la métairie de la Ville-Orion,
      • La métairie de Dramel
      • L’hébergement de la Ville-Buhan
      • Le moulin de Galny
      • La métairie de la Porte- l’Étang en Guer ainsi qu’une maison dans cette même ville.

      Le 11 septembre 1661, il vend les fiefs, c'est-à-dire Dramels et Buhan, à François de Carheil  puis, le 14 février 1662, par acte passé devant Jehanne et Ricaud, notaires à Carentoir, la maison et la terre de la Ville Orion à

      Guillaume du Fresche

      Fils de René Du Fresche et de Jeanne Rado, seigneur dudit lieu, de Launay-Pinel en Renac, sieur de la Cossaye en Carentoir et de la Giraudais en Bains-sur-Oust. Il épousa, en décembre 1647, Gilonne Danet, dame de la Porte-L’Étang en Guer ; ils eurent quatre enfants :

      • Jeanne née en 1655
      • Guillaume
      • Marguerite née en 1656 et mariée à Jean Le Roy
      • Jacques qui suit.

      La prise de possession de la maison noble eut lieu le 19 avril 1663.

      Avec son épouse, ils demeureront à la Ville-Orion jusqu’à leur mort qui surviendra, pour lui, le 23 avril 1689. Pendant le long procès de la Ville Orion, tous les Du Fresche agirent toujours comme seigneurs de la Ville Orion et continuèrent à y habiter

      Jacques-François du Fresche

      Né en 1659, il devient seigneur de la Ville Orion au décès de son père. Le 3 décembre 1689, il rendit hommage à François de Montigny, seigneur de La Gacilly, pour la maison et la terre de la Ville Orion, diverses terres, la chapelle, l’enfeu de sa famille au chanceau de l’église de Carentoir.

       Il habitait la Ville Orion lorsqu’il épousa, par contrat du 23 avril 1690, demoiselle Louise Guillou, dame de la Meule en Carentoir et de la Savinaye en Brain-sur-Vilaine. Il reçut le 15 décembre 1692, foi et hommage de Gervais de Carheil pour la terre de la Guichardaie, relevant de la Ville Orion. Il mourut à la Ville Orion à 42 ans, le 31 octobre 1701 et fut inhumé dans l’enfeu de la Ville Orion à côté du chœur, vers la chapelle du Rosaire de l’église de Carentoir. Il alla rejoindre sa femme qui était décédée le 31 octobre 1699. Ils avaient eu   trois enfants qui furent baptisés à Carentoir 
      • Gilette  née en 1692 et décédée la même année.
      • Louise née en 1695
      • Louis René qui suit,  

      Louis René du Fresche

      Né en 1697, il devient seigneur de la Ville Orion à la mort de son père en 1701. Il épouse, le 22 septembre 1732 à Cournon, Anne Perrine Rado, dame de Lestun en Cournon et de la Giraudais en Bains-sur-Oust.  Ils eurent huit enfants dont Louis Marie qui deviendra comte ??? de la Ville-Orion. En 1744, il afferme le greffe de la Ville Orion.

      Louis de Durfort de Lorges.

      Le 8 juin 1749, la Ville Orion fut adjugée au duc de Lorges Gouverneur de Redon, époux de Reine Butault de Marzan, déjà propriétaire des fiefs de la Ville Orion par succession de M. de Marzan, il possédait la terre et la seigneurie de la Ville Orion en 1751, lors de l’affaire du rétablissement de la dîme. Ensuite, dans un acte daté du 12 mars 1759, les consorts de la tenue Boger le reconnaissent pour maître et seigneur, à cause « de sa terre et seigneurie de la Ville Orion en Carentoir. » Charles-Annibal du Hirel est fermier général de la Ville Orion et y demeure en 1755; il y mourut le 22 mars 1781, âgé de 79 ans.

      M.de Soussay

      Esther-Elisabeth-Marie-Jeanne-Barthélemine Du Fresche, fille de Louis-Marie et de Marie-Thérèse d’Andigné, épouse M. de Soussay ; celui-ci vendit la maison et la terre de la Ville Orion par acte du 20 mai 1836 à M. et Mme de Tournemine.

      M. de Tournemine

      M. de Rambures

       

      M. Albert de Longeaux

      Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Redon, après avoir achevé l’aménagement du bassin à flot et du canal de Nantes à Brest dans la traversée de Redon, M. de Longeaux se voit confier en 1855, la responsabilité des études pour la création d’une ligne de chemin de fer entre Nantes et Pontivy en direction de Vannes, pour la partie Est du Morbihan. A ce moment -là , Albert de Longeaux avait pensé demander au directeur des Ponts et Chaussées de lui donner un autre poste lorsque ces travaux seraient terminés. Mais, par la suite,  comme lui et son épouse deviennent de plus en plus attachés au pays de Redon, il lui faut trouver une justification pour demander son maintien sur place. Or, depuis peu, il est question de canaliser l’Aff au moins jusqu’à La Gacilly. Albert de Longeaux demande donc une prolongation de son service à Redon pour s’occuper de cet aménagement. En avril 1856, il est effectivement admis qu’il sera chargé des travaux de navigation depuis Redon jusqu’à Glénac.  
      En novembre 1855, les familles de Longeaux et de Marien (la famille de son épouse) achètent de concert et pour moitié chacun, le manoir de la Villorion ainsi que les trois fermes qui y sont rattachées : Dramel, la Gourgandaie et la Roche-Gestin.  

      A l’entrée de l’allée du château, a été érigée une croix latine très simple qui est ornée de cette inscription : « Qui timent Dominum speraverunt in Domino » ce qui veut dire : « Ceux qui craignent le Seigneur peuvent espérer en lui ». Le 13 juin 1944, un bombardier anglais, en difficulté dans les environs de La Gacilly, lâcha une partie de sa cargaison au-dessus des bois de la Ville Orion ; l’une des bombes tomba près de la croix et explosa. Un éclat vint la frapper au centre des bras (la trace est toujours visible) et une partie de l’inscription ci-dessus a disparu. C’est la version des archives anglaises, mais une autre version rapporte, qu’en fait , l’aviation anglaise devait bombarder le Bois du Boschet où il y avait un convoi allemand mais que, par erreur, le bombardement ait eu lieu à la Ville-Orion.

       

      Comment Charles de Conigan est-il devenu seigneur de la Ville-Orion

       

      Cette seigneurie doit sans doute son nom à la famille ORION dont parle le Cartulaire de Redon en 1108.
      Ensuite et pendant de longues années, ce fut la famille MALLESSECTE qui en fut propriétaire. En 1539, Françoise MALLESSECTE, dame héritière de la Ville-Orion, épouse François DU PAN, seigneur de Gutz en Renac. Leur fils aîné, Philippe DU PAN, devient  seigneur de la Ville-Orion et aussi de Bagatz en Guichen. Il eut une fille qui, selon toute vraisemblance, épousa Gilles GRIMAUD vers 1560. Cette famille GRIMAUD était une très vieille famille du pays de Retz entre Nantes et Pornic. Elle possédait de très nombreuses propriétés à Machecoul, St-Père-en-Retz et Frossay près de Paimboeuf.

      Ainsi Gilles Grimaud était propriétaire du Plessis-Grimaud en St-Viaud près de St-Père-en-Retz, et de la Clartière en la paroisse Sainte-Croix à Machecoul. Par son mariage, il devient également seigneur de la Ville-Orion. A son décès, c’est sa sœur Renée GRIMAUD qui devient l’héritière de toutes ces seigneuries. Elle épouse Pierre HÉAULME qui lui apporte en plus la seigneurie de la Rousselière en Frossay. Leur fille aînée, Charlotte HÉAULME, hérite de l’ensemble. Par son mariage avec Guy de La CHAPELLE, celui-ci devient seigneur de la Ville-Orion. Mais tous les deux décèdent assez jeunes et sans postérité et c’est Marthe HÉAULME, la sœur de Charlotte, qui devient propriétaire de toutes ces seigneuries. Elle épouse Jean GIFFART, seigneur du Plessis-Giffart en Irodouër. Ils eurent une fille, Catherine GIFFART, qui, à la mort de ses parents, devient héritière des propriétés. Elle épouse Louis de Conigan qui devient alors seigneur de Cangé, de Redon et, par alliance, de la Clartière, du Plessis-Grimaud, de la Rousselière et aussi de la Ville-Orion.

       

      Famille Grimaud

       

      La maison Grimaud d’origine chevaleresque, avec des liens avec la famille Grimaldi, était une des plus marquantes parmi les anciennes familles du comté nantais. Elle remonte à Olivier Grimaud, chevalier qui, partant pour la septième croisade, fit, en juin 1248, une donation à l’abbaye de Meilleraye. Puis  elle est divisée en deux branches ; l’aînée reste dans les environs de Nort-sur-Erdre, son lieu d’origine ; la seconde se fixe au pays de Retz ; toutes les deux ont donné leur nom à de nombreuses localités ou lieux-dits du comté nantais.

      Branche du Pays de Retz.   

      Le Plessis-Grimaud en St-Viaud. Ancienne seigneurie en la paroisse de St-Viaud avec droit de haute justice. Elle doit la deuxième partie de son nom à la famille Grimaud qui l’a possédée primitivement.

      • Hémery GRIMAUD, chevalier en 1352. En 1403, un contrat de transaction fut signé avec Vincent Cosson pour les fiefs du Plessis-Marie
      • Guillaume GRIMAUD, fils de Hémery, 1375,
      • Hémery GRIMAUD, 1400,
      • Pierre GRIMAUD, chevalier, 1429, 1460,
      • Jean GRIMAUD, 1464, x Jeanne de La Clartière,  
      • Thébaud GRIMAUD, 1482, 1499,
      • Olivier GRIMAUD, x de Marguerite de Nais en 1425 auquel elle apporta les terres  de Nais et de Procé en Sucé.
      • François GRIMAUD, 1512, 1539,  x  Renée de La Chapelle de La Roche-Giffart.  Un contrat de transaction fut signé entre François Grimaud, Nicolas Bertrand et autres pour la propriété du Plessis-Bertrand  et de la Jeannière (. Ils eurent une fille, Esther, dame de Procé en Sucé, qui suit.
      • David GRIMAUD, 1585, qui jouissait, au titre de ses père et mère, de la terre baronnie et seigneurie de Montricher « au pais de Berne en Souisse ». Ceci donnerait à penser que, partageant les sentiments religieux de sa mère, dont la famille avait chaudement embrassé la réforme, il appartenait lui-même à cette religion et avait quitté la France. David eut une fille nommée Suzanne Grimaud, dame de la Bouteillerie vivant en 1626. Par jugement du présidial de Nantes de mai 1588, écuyer David Grimaud, sieur de Procé, «  défendeur, fut condamné à laisser la possession libre et paisible de la terre juridiction et seigneurie de Rieux en la paroisse de Nort-sur-Erdre, ses appartenances et dépendances avec les lettres , titres et enseignements concernant icelle et payer la jouissance d’un an fini au terme de Toussaint 1581 à nobles gens Charles du Lix et Esther Grimaud, sa compagne, sieur et dame de Loigné en Nort-sur-Erdre  et à Louis Géraud, sieur de Boisbenoist, père et garde naturel des enfants de son mariage avec Françoise Grimaud ; plus diverses sommes qui revenaient à  ces derniers de la succession de leur mère Renée de La Chapelle
      • Esther GRIMAUD, fille de François, , épouse de Charles du Lys en 1580, attaché à Henri III, roi de Pologne, chargé de missions à Constantinople, seigneur de Loigné en Nort-sur-Erdre, auquel elle apporta  une partie des biens de la famille. Ils eurent une fille, Anne du Lys née le 5 décembre 1588, dame de La Papinière située sur les bords  de l’Erdre, qui épousa René de La Grée, seigneur du Chatelier et de La Lande, capitaine de chevaux légers. Esther Grimaud se remaria avec Gilbert de Chassauguet, seigneur de Martignac. Elle prononça contre René de La Grée et sa compagne, la modification des loties formées le 25 juin précédent en vue de l’assiette du douaire de la veuve de Charles du Lys. Celui-ci, mari de la dite Grimaud, aurait vendu la terre de la Papinière  à honorable homme François Biré par contrat du 18 août 1572 mais qui n’est qu’un contrat gracieux qui aurait été remboursé.
      • Françoise GRIMAUD, épouse  de Louis Géraud, seigneur de Bois-Benoist, dont postérité.
      • Gilles GRIMAUD, 1569, qui épousa vraisemblablement la fille de Philippe  Du Pan, seigneur de la Ville-Orion vers 1560 ; Gilles Grimaud devint ainsi seigneur du Plessis-Grimaud, de la Clartière et, par alliance, de la Ville-Orion.
      • Antoine GRIMAUD, 1570, 1588,  noble et puissant. Un contrat de transaction fut signé entre Jean Le Denet, Yves de La Touche, seigneur de la Musse et de la Mâsure et Antoine Grimaud pour diverses pièces de terre au village du Ménil, au Quartron-du-Moulin-Grimaud en St-Viaud.
      • Renée GRIMAUD,  x  Pierre Héaulme, 1559, seigneur de la Rousselière en Frossay. Ils eurent une fille, Charlotte qui  épousera  Guy de La Chapelle, en 1600,qui deviendra alors seigneur de la Ville-Orion en 1600 ; ils décédèrent sans enfant. C’est sa sœur Marthe Héaulme qui hérita de tous ses biens. Elle épousa Jean Giffart et ils eurent une fille Catherine qui hérita de toutes ces  propriétés, plus La Hunaudais et Langle.

       

      Revers -Déboires-Adversités

       

      • 4-11-1654 : emprunt de 3.600 livres par Charles de Conigan auprès de Charles de  Coupan.
      • 20-10-1656 : emprunt transporté (transmis) à Pierre Boutet, sieur de La Borde.
      • Dans son  aventure acadienne, Charles de Conigan avait perdu plus de 30.000 livres. Toutes ces entreprises au Canada subirent des échecs plus ou moins importants : frais excessifs, rivalités ruineuses, absence d’une politique éclairée, agressions étrangères. Les Anglais finirent par enlever les établissements les uns après les autres dont celui du marquis de Cangé. Charles de Coningham fut obligé d’emprunter de plus en plus.
      • 1660 : emprunt de 10.000 livres à Gilles Butault, fils de Jacques et de Renée Gabart seigneur de la Châtaigneraie, comte de Marzan, conseiller du roi en son Parlement de Bretagne, demeurant en son château du Pardo en Avessac.
      • 24-8-1660 : Claude Gazet, épouse de Charles de Conigan, est marraine de Claude Jane Lucas, le parrain étant Michel d’Espinoze, conseiller du roi au Parlement de Bretagne
      • 1661 : vente d’une pièce de pré dénommée les Grandes Iles près du château de Cangé à  Louis Bigot, conseiller du roi et trésorier général de France.    
      • 11-9-1661 : vente des fiefs de la Ville-Orion à François de Carheil, seigneur de la Guichardaie en Carentoir,  c'est-à-dire les métairies de Dramel et de la Ville-Buhan, le moulin de Galny sur La Gacilly et la métairie de la Porte-L’Étang sur Guer.
      • Il se sépare également des fiefs de Paulx, de Sion, de Châteaubriant, la seigneurie de Jasson en Port-St-Père et de la Mazure que Charles de Conigan avait obtenu par échange avec la terre et la seigneurie de la Cruaudaie à Vieillevigne en Vendée auprès de dame Renée d’Avaugour, marquise douairière de Vieillevigne.
      • 16-2-1662 : par acte passé devant Jehanne et Ricaud, notaires à Carentoir, il vend la maison, les terres et la métairie de la Ville-Orion au sieur Guillaume du Fresche, seigneur de Launay-Pinel en Renac, sieur de la Cossaye en Carentoir et de la Giraudaie en Bains-sur-Oust et à Gillone Danet, son épouse.
      • Malgré toutes ces ventes, Charles de Conigan est toujours confronté à des ennuis financiers.
      • 25-8-1662 : Gilles Butault, seigneur de la Châtaigneraie en Marzan, à qui Charles de Conigan  avait emprunté 10.000 livres, somme dont il s’était reconnu débiteur, fait opposition à toutes ces ventes. A ce créancier, d’autres plus importants vont se joindre. Ils se réunissent en conseil et nomment pour directeurs et conservateurs des biens meubles et immeubles de Charles de Conigan, les sieurs Dreux de Bellefontaine, Desmons et d’Aubigny

       

      Affaires de la Vente des Marchandies

       

       Conseil  privé  du 20 février 1663

      Charles de Conigan prétendit ne devoir à Pierre Gaigneur, le commerçant de La Rochelle,  pour les marchandises que Guillaume Heurtin lui avait vendues, que la valeur du prix de La Rochelle augmenté de cinquante pour cent pour les marchandises sèches et de soixante-quinze pour cent pour les marchandises liquides.
      A la suite de l’arrêt, Pierre Gaigneur accepta de suspendre toute contrainte pendant trois mois.

      Après un temps largement écoulé, ce créancier faisait présenter par porteur à Charles de Conigan  un billet pour qu’il soit honoré. Domicilié alors avec son épouse chez le sieur Duplessis-Barbier à Nantes, près du couvent des Pères Carmes, Charles de Coningham tentait d’en retarder le paiement en opposant qu’il était payable seulement sur  seconde présentation. Au second passage, ils avaient quitté les lieux. Ce fut le début des difficultés financières ; on était au début de 1662

       

      Affaire de la 2eme Concession

       

      Conseil privé du 27 février 1663

      Lorsqu’il fut en possession de la décision du 24 janvier 1661, La  Giraudière passa à l’exécution. Denys déclara vouloir faire appel et rentra en France. C’est alors qu’il obtint de  la Compagnie de la Nouvelle France qui, après avoir consulté les cartes de la région en question, s’apercevait que le même terrain avait été concédé deux fois par inadvertance. La nouvelle décision du 17 avril 1662, statuant en sens contraire, situa le cap de Canseau aux îles du même nom. Le 27 février 1663, Denys n’était toujours pas entré en possession de sa concession car Charles de Conigan s’adressa de nouveau au Conseil Privé en faisant remarquer que les îles de Canseau ne devaient pas être confondues avec un cap. En fin de compte, la concession ayant été faite au profit du sieur Denys en première instance, Charles de Conigan dut quitter les lieux. Cet établissement sera enlevé par les Anglais en 1666

       

      Vente des Fiefs- Oppositions- Procès

       

      • 19-4-1663 : prise de possession de la maison de la Ville-Orion par Guillaume du Fresche. (voir ci-après famille du Fresche)
      • 4-3-1664 : aveu de François de Carheil, sieur de la Guichardaie en Carentoir à Guillaume du Fresche pour la terre de la Guichardaie avec foi et hommage comme tenue noble de la Ville-Orion.
      • 11- 9-1665 : des créanciers plus importants passèrent à l’offensive avant une requête de Cangé devant le Conseil Privé qui aboutit à un arrêt. Celui-ci ordonna l’assignation des créanciers en leur défendant d’éxercer aucune contrainte si les intérêts étaient réglés. Demandant six ans pour rembourser ses dettes, Conigan expliquait sa situation par l’obligation où il s’était trouvé de régler des dettes importantes provenant de la succession de ses parents, les frais de procès tendant à défendre les droits de sa femme et surtout par les grandes dépenses faites en Acadie. Cet arrêt fut exécuté par les créanciers sauf par Pierre Ménard, sieur du Ternay qui se fit subroger sur une saisie du bail de la terre de Cangé.
      • 21-2-1669 : le débiteur revint devant le Conseil Privé qui ordonna par arrêt  l’audition des parties et le payement de la ferme de Cangé entre les mains des époux Conigan avec défense de ne passer aucun bail judiciaire de leurs biens.
      • Juillet 1669 : droit est accordé à Charles de Conigan de créer un marché et quatre foires dans sa seigneurie de Frossay.
      • 10-4-1671 : les époux Conigan acceptent une convention par laquelle ils abandonnent à leurs créanciers les revenus de la Clartière, de la Cruaudais et de la Rousselière, cette dernière était une des plus importantes seigneuries de Bretagne relevant du roi à cause de son comté nantais s’étendant sur toute la paroisse de Frossay et sur deux paroisses voisines. Les époux laissaient aussi 10.000 livres sur les revenus de leurs autres biens soit, en totalité, 23.000 livres de rente. Le mari signa alors un état de ses dettes.
      • 21-7-1671 : un arrêt du Conseil Privé ordonna l’exécution des arrêts des 11 septembre 1665 et 21 février et 12 octobre 1669. En cassant des procédures faites au présidial de Nantes en vertu desquelles le fermage de la terre de la Rousselière avait été payé à un créancier. Le Conseil ordonna que les fermages de Cangé, la Clartière, la Rousselière et la Cruaudais seraient versées à un nantais nommé Nicolas Paulus commis par le roi pour les recevoir. Comme les intérêts  des dettes s’élevaient à 20.520 livres et le montant des fermages à 21.100 livres, Conigan obtint, pour vendre ses terres à l’amiable, un délai de cinq ans expirant en 1675.
      • 12-1-1672 : le Conseil avait continué d’interdire non seulement au magistrat tenant le présidial de Nantes mais à tous autres juges de prendre connaissance des prétentions des créanciers. Cela n’empêcha pas Dreux de Bellefontaine de continuer devant le présidial de Tours des poursuites ayant abouti à placer la terre de Cangé sous bail judiciaire. Par un nouvel arrêt, le Conseil Privé ordonna l’assignation de ce créancier avec nouvelle interdiction de poursuivre partout ailleurs que devant lui.
      • 12-9-1673 : le Conseil d’État renvoya l’affaire devant le Parlement de Paris. Les époux Conigan passèrent un contrat d’union et de direction que le Parlement de Paris homologua  le 12 décembre suivant.
      • 14-3-1674 : condamnation de Guillaume du Fresche et de François de Carheil à payer solidairement les 10.000 livres dues à Gilles Butault.
      • 15-2-1676 : Conigan meurt sans doute ce jour-là. Le Parlement de Paris décide à l’encontre d’Alexandre Le Grand, conseiller au Parlement, des autres créanciers et de leurs directeurs que Messire François de Rochechouart, chevalier, comte de Rochechouart et de Montpipaut, héritier sous bénéfice d’inventaire , demeurait en possession et propriété de la succession de Charles de Conigan y compris les titres et les papiers avec défense à tous de l’y troubler.  François de Rochechouart avait recueilli cette succession  avec celle de messire Charles Stanislas de Rochechouart de Montpipaut qui était le véritable héritier sous bénéfice d’inventaire de Charles de Conigan.
      • 31-7-1676 : transport  d’une rente constituée par Charles de Conigan  au profit de Henry de Portebize, gouverneur du château de Blain vers Jacques Amproux, sieur de Lorne.
      • 7-9-1676 : un arrêt du Parlement donne la préférence à Gilles Butault sur tous les autres créanciers.
      • 15-5-1677 : la châtellenie de Frossay fut vendue judiciairement et adjugée à Jacques Amproux, seigneur de Lorme, intendant des finances. Deux ans plus tard, il la revendit à Regnaud d’Espinoze, seigneur des Renaudières
      • 28-8-1677 et 1-9-1698 : la terre et seigneurie de la Villorion qui avait été achetée aux époux Conigan par Guillaume du Fresche, père de Jacques du Fresche, fut renvoyée aux directeurs des créanciers par arrêts du Parlement de Paris. Elle était alors occupée par René Rado, père de Jean-Baptiste Rado et François Rado.
      • 8-4-1679 : la châtellenie, fief et seigneurie de Cangé  furent vendus pour 50.000 livres par Alexandre Le Grand, messire Guillaume Deharouys et Guillaume Dreux de Bellefontaine, directeurs des créanciers de Charles de Conigan, à Michel-Nicolas de La Londe, écuyer, ingénieur ordinaire du roi, directeur des fortifications des Flandres du côté de la mer, demeurant habituellement à Tours où il avait passé une procuration le 20 février précédent devant Champeau et Boulet, notaires en cette ville.
      • 23-4-1689 : décès de Guillaume du Fresche inhumé à Carentoir ; il avait eu huit enfants baptisés à Carentoir entre 1649 et 1667; son fils aîné, Jacques-François, devient seigneur de la Ville-Orion.
      • 3-12-1689 : Jacques-François du Fresche rend hommage à François de Montigny, seigneur de La Gacilly, pour la maison et la terre de la Ville-Orion, diverses terres, la chapelle, l’enfeu de sa famille au chanceau de l’église de Carentoir.
      • 23-4-1690 : Jacques-François du Fresche épouse demoiselle Louise Guillou de la Savinaye en Brain-sur-Vilaine et dame de la Meule en Carentoir.
      • 15-12-1692 : Jacques-François du Fresche reçoit foi et hommage de Gervais de Carheil, fils de François de Carheil pour la Guichardaie en Carentoir relevant de la Ville-Orion
      • 1-11-1695 : Jacques-François du Fresche est débouté de tous ses droits par arrêt du Parlement de Bretagne
      • 28-6-1697 : transaction en vertu de laquelle il fut convenu que Gervais de Carheil ne paierait que 6.400 livres au lieu des 7.000 livres en capital (ou une rente de 355 livres) et abandonnerait à Gilles Butault les fiefs de la Ville-Orion et les mouvances de la Guichardaie en Carentoir comme il en avait déjà abandonné les rentes en la juridiction de Redon depuis Pâques 1693.
      • 21-2-1698 : sur sentence du tribunal de Redon, Gervais de Carheil paie 180 livres pour l’affranchissement et l’amortissement de certaines rentes dues à la Ville-Orion par la Guichardaie d’après le contrat du 11-9-1661 (vente des fiefs) et 3.580 livres que Gilles Butault estimait être la valeur des fiefs vendus
      • 27-5-1699 : l’emprunt de 3.600 livres fait par Charles de Conigan auprès de Claude de Coupan puis transporté sur Pierre Boutet est à nouveau transporté sur Yves Bourgot, transport effectué par les héritiers de Pierre Boutet le 15-2-1699.
      • 2-11-1699 : la transaction du 28-6-1697 avait beaucoup contrarié les autres créanciers qui attaquèrent  Gervais de Carheil et firent saisir ses biens pour n’avoir pas payé les 8.000 livres qu’il leur devait. En même temps, Yves Bourgot, un autre créancier, réclamait à la direction 5.460 livres en principal et intérêt ; il appuyait sa demande sur cette dette de 3.600 livres reconnue par Charles de Conigan à Claude de Coupan contractée le  4-11-1654 et transportée à Pierre Boutet, sieur de la Borde, par contrat du 20-10-1656 puis à Yves Bourgot par jugement du 27-5-1699.
      • 10-2-1700 : requête de Gervais de Carheil pour demander la mainlevée des saisies faites sur lui avec une indemnité, le tout s’élevant à 9.034 livres.

      Les directeurs Dreux de Bellefontaine, Desmons et d’Aubigny attaquèrent eux-mêmes Gilles Butault pour avoir vendu, sur Gillone Danet, l’épouse de Guillaume du Fresche,  une maison et la métairie de la Porte-l’Étang sur Guer, afin d’effectuer le paiement de la maison et des terres de la Ville-Orion. De plus, ils lui demandaient compte de l’argent qui avait été versé par l’acquéreur. Aussi, ils voulaient que les 6.400 livres fixées par l’accord du 28-6-1697 (transaction) fussent réduites à 5.000 livres et la rente réduite en proportion du capital. Enfin ils voulaient que les fiefs abandonnés ainsi que la mouvance de la Guichardaye  fussent vendus conjointement avec la terre de la Ville-Orion.

      • 13-2-1700 : requête de François de la Bourdonnaye, sieur de Liré, conseiller au Parlement, héritier de Jean de la Bourdonnaye, sieur de Bray ; René Hervé, bourgeois de Paris, ayant-cause de François Bonneau, avocat à la cour de Rennes ; Charles Blanchard, sieur du Bois de la Musse ; Pierre Le Bouin, sieur du Plantin, chanoine de Vannes ; demoiselle Caourtin ayant-cause de Joseph Mesnard, sieur du Chastellier, de Françoise Chaussée sa femme et de Pierre Mesnard, bourgeois de Tours, demandaient :
      • Que les 8.000 livres dues par Gervais de Carheil servissent à payer la part du sieur de Marzan avec les 6.000 livres qu’il avait touché de la vente de la Ville-Orion
      • 13-2-1700 : requête de François de la Bourdonnaye, sieur de Liré, conseiller au Parlement, héritier de Jean de la Bourdonnaye, sieur de Bray ; René Hervé, bourgeois de Paris, ayant-cause de François Bonneau, avocat à la cour de Rennes ; Charles Blanchard, sieur du Bois de la Musse ; Pierre Le Bouin, sieur du Plantin, chanoine de Vannes ; demoiselle Caourtin ayant-cause de Joseph Mesnard, sieur du Chastellier, de Françoise Chaussée sa femme et de Pierre Mesnard, bourgeois de Tours, demandaient :
      • Que les 8.000 livres dues par Gervais de Carheil servissent à payer la part du sieur de Marzan avec les 6.000 livres qu’il avait touché de la vente de la Ville-Orion.
      • Que toute la succession fut vendue et l’argent distribué aux créanciers.
      • Que les directeurs ne fussent pas admis à faire des poursuites contre le sieur de la Guichardaie ou tout autre.
      • Que le sieur de Bellefontaine fut révoqué de ses fonctions de directeur des créances et qu’un autre fut nommé à sa place.

      17-3-1701 : un arrêt de la cour de Rennes confirme Gilles Butault dans la possession de ces diverses choses décidées lors de la transaction du 28-6-1697.
      Jugeant sur tous les points de la requête du 13-2-1700, la cour de Rennes arrête :
      Que Yves Bourgot serait reconnu créancier d’une somme de 5.400 livres payables par les directeurs.
      Que ceux-ci étaient mal fondés à vouloir faire déclarer nulle la vente des biens de Gillone Danet, l’épouse de Guillaume du Fresche.

      Que la mainlevée était accordée au sieur de la Guichardaie et qu’il ne paierait que 5.200 livres.
      Que le sieur de Marzan resterait propriétaire des fiefs de la Ville-Orion et des mouvances de la Guichardaie ; qu’il devrait rendre compte aux directeurs des sommes versées par Guillaume du Fresche pour l’acquisition de la Ville-Orion.

      Que le sieur de Bellefontaine ne ferait plus partie de la direction.
      Que tous et chacun suivant sa condamnation seraient tenus aux frais et dépens du procès.  
      31-10-1701 : décès de Jacques-François du Fresche à 42 ans à la Ville-Orion. Il fut inhumé dans l’enfeu de la Ville-Orion en l’église de Carentoir, à côté du chœur, vers la chapelle du Rosaire. Il avait eu trois enfants qui furent baptisés à Carentoir.


      Jeudi 1°décembre 1746.
      « En l’assemblée des dits sieurs créanciers et leurs directeurs qui sera tenue en l’étude de Me Le Febvre, il sera procédé à la vente et adjudication en la manière accoutumée aux plus offrants et derniers enchérisseurs des biens qui s’ensuivent :

      Premièrement de la terre et seigneurie de la Villorion sise en Bretagne, près la ville de Redhon, évêché de Vannes ayant haute, moyenne et basse justice, tous droits seigneuriaux, relevant en son entier de La Gacilly à foy et hommage et rachat et ayant droit de dîme de la douzième gerbe sur les terres sises en la Carantoir, laquelle consiste, à savoir, en une maison principale et manoir noble, cour fermante, fuye, un colombier dans la cour, jardin, chapelle dans le jardin, bois de haute futaye au-devant de la dite maison, garenne, bois taillis, prez, terres de labour, pourpris, pâtures, landes, et moulins et en métairies qui en dépendent. Les terres qui dépendent de la Villorion composent 64 journaux et 9 hommées de prés et pâtures situées entre la rivière de Rahun et la métairie de la Villouet d’un bout, aux terres de la Saudraye et d’autre à la Villio et à la Ville Dramet. Plus, environ, 45 journaux joignant des deux parts aux terres de la métairie de la Villorion et d’autres aux héritiers de Jean Moulin et consorts ; avec les fiefs, juridictions, seigneuries, obéissance, droits de commun, d’épaves et galois sur les hommes sujets. Plus, des tenues composant les deux rôles de la dite seigneurie, l’un nommé le rôle et baillage de Brohéa portant 52 livres 4 sols 4 deniers et l’autre le baillage du bourg portant 36 livres 10 sols de rente et 5 deniers de droits y compris les journées d’août et les chapons. Plus, il est dû à la seigneurie de la Villorion sur la maison et portion de la métairie  de la Haute-Guichardaye sise à Carentoir, le devoir de rachat et d’obéissance quand le cas y échoit, avec droit de quintaine, de bouhour, de police à chacun jour de may, conjointement et concurremment avec le seigneur de la Haute-Boissière et du Boschet, droit d’enfeu et tombe prohibitive au bas du chanceau de l’église paroissiale dudit Carentoir, à moitié de la traverse d’icelui avec le seigneur de la  Gélinaye, au côté de l’épitre. Néanmoins, est à observer que, par arrêt contradictoire du Parlement de Paris du 15 mars 1701, les fiefs de la Villorion et de la mouvance de la Guichardaye ayant été adjugés à feu M. de Marzan, conseiller au Parlement de Bretagne en déduction de ses créances sauf à rapporter , en cas qu’il se trouve des créances antérieures à lui, lesdits seigneurs directeurs, au moyen de cet arrêt, déclarent ne point entendre, comprendre dans la vente de la Villorion, les fiefs en question qui faisaient autrefois partie de ladite terre de la Villorion avant cet arrêt puisque la propriété en est accordée audit feu sieur de Marzan par l’arrêt que nous venons de rapporter.

      Moulins

      Plus, dépendances de ladite terre de la Villorion, deux moulins ; l’un moulin à eau appelé Hunaud qui est par indivis avec le seigneur de Sourdéac et l’autre qui est à vent dépend en entier de ladite terre de la Villorion étant au-dessous de la chapelle de St-Jacques. Plus, un pré nommé le pré Rincel contenant environ 6 hommées, moitié en landes et au haut d’un des domaines de la dite terre de la Villorion une quantité de terres en labour et landes contenant environ un demi journal, ces petites parties relevant de la seigneurie de la Roche-Gestin  de 4 sols de rente

      Métairies

      La métairie de Dramet qui dépend de la dite terre de la Villorion et qui peut être affermée séparément 220 ou 250 livres par an, consistant en maison, cour, jardin, domaines, prez, pâtures et landes.
      La métairie de la Porte consistant aussi en maison, cour, jardin, prez, pâtures et landes et qui peut être affermée 500 à 550 livres par an dont il n’y a que la moitié à ce que l’on prétend qui dépende de ladite terre de la Villorion
      Il y a bien encore une métairie qui s’appelle la Villebuhan qui dépend aussi de ladite terre de la Villorion et qui pouvait être affermée 400 livres par an ; mais comme des particuliers nommés Béridel s’en sont emparés et en jouissent par force et violence au préjudice même d’un arrêt du Parlement de Paris qui les condamne à en abandonner les jouissances avec restitution de fruits ; lequel arrêt ces particuliers ont fait casser au Parlement de Bretagne, il ne sera parlé ici que de cette métairie que par forme d’observation, les sieurs directeurs ne croyant pas devoir la comprendre dans la vente de ladite terre de la Villorion jusqu’à ce que la contestation d’entre lesdits sieurs directeurs et ces particuliers ait été jugée.

      De six en six ans, il y a eu une coupe de bois qui peut valoir 4 ou 500 livres, sans y comprendre les bois de haute futaye non plus que le casuel. Et généralement toutes les appartenances et dépendances de ladite terre de la Villorion  ainsi que les sieurs directeurs en jouissent sans que le plus ou le moins exprimé ou non exprimé, puisse tirer à conséquence, ni que l’adjudicataire en puisse tirer avantage contre lesdits seigneurs directeurs pour jouir par l’adjudicataire de ladite terre de la Villorion, des droits seigneuriaux, honorifiques, prééminences, prérogatives, fruits, profits, émoluments et autres ainsi qu’en ont joui les sieurs directeurs ni plus ni moins du jour du contrat de vente qui sera passé au profit du dit adjudicataire par lesdits seigneurs directeurs, lesquels n’entendent vendre que ladite terre de la Villorion, circonstances et dépendances seulement.
      Rente sur la ville de Paris. Plus, il sera aussi procédé le même jour et en la même assemblée à la vente du principal d’une rente de 106 livres 16 sols au principal de 4.272 livres….. »

      • 21-7-1746 : la situation des terres de la Villorion et de la Mazure furent vendues ce jour (37). Mais cette vente ne fut réglée que par un arrêt du Parlement de Paris du
      • 11-8-1747 : avec celles des métairies de la Villebuhan et de la Porte-L’Étang, cette dernière était adjugée à Joseph Butant (vraisemblablement BUTAUT), comte de Maisan (vraisemblablement Marzan), conseiller au Parlement de Bretagne.
      • 8-7-1749 : un autre arrêt intervint encore au nom de Louis de Durfort, comte de Lorge et lieutenant général. 

       

      Disparition de Charles de Conigan

      Charles de  Conigan quitta la France pour revoir le Canada où il vécut quelques années dans la misère. Il décéda sans doute le 15 février 1676. Le lieu de sa sépulture n’a jamais été retrouvé.
      Son épouse, Claude Gazet, quant à elle, décéda avant le 12 juin 1683, date à laquelle Renaud d’Espinoze, son héritier sous bénéfice d’inventaire, dénombra pour les terres de la Cruaudais et de la Rousselière. Cette dernière maison comprenait corps de logis, pavillon avec chapelle, cour, avant-cour et jardin le 10 juin 1741 d’après l’aveu de Charles-Paul-Augustin d’Espinoze, seigneur de Frossay où il demeurait comme héritier de son père, messire Jean-Baptiste d’Espinoze, conseiller, décédé le 20 avril 1741.

      La maison noble de la Cruaudais, pourvue de terres, d’un petit étang et de droits seigneuriaux, avait été vendue par les créanciers pour 150.000 livres à messire Jacques Amproux, seigneur de Lorme à qui Renaud d’Espinoze et sa femme, Michelle Beneau, l’avaient rachetée. La liquidation du patrimoine de Claude Gazet durait depuis longtemps car Michel d’Espinoze, mari de N. Renouart et leur fille Bonne-Élisabeth, épouse de Gabriel-Sébastien de Rosmadec, marquis de Goulaine, avaient continué d’agir comme ses héritiers.

       

      Expulsion

       

       

       

       

      Les Anglais avaient fait main-basse sur toute l’Acadie. La France reconnut les droits de l’Angleterre sur ce territoire acadien en 1713. Les Anglais expulsèrent les habitants de l’Acadie ; une grande partie vint se réfugier en France, surtout à Nantes. Quelques années plus tard, certains d’entre eux repartirent pour la Louisiane, d’autres s’installèrent en Vendée. Pour marquer leur passage à Nantes, une immense fresque a été peinte sur un mur de la rue des Acadiens de la Butte Sainte-Anne à Nantes.