Un Seigneur Gacilien en Acadie
LA GARDE ECOSSAISE
La légende fait remonter les premières rencontres amicales entre l’Écosse et la France sous le règne de Charlemagne au tout début du IX° siècle. Son petit-fils, Charles Le Chauve, reçut une délégation écossaise vers 870 -
Mais cette histoire commence vraiment en 882 quand un contingent d’Écossais, surtout des cadets de familles nobles, arrive en France pour former la garde du roi, Charles III dit le Gros, né à Nantes, qui est alors empereur d’Occident, roi de France et de Germanie-
Coïncidence, c’est à la même époque (878) que le Cartulaire de Redon fait référence à « l’hospitalis de la GATCILLY ».
Cette garde spéciale composée d’Écossais devait perdurer pendant des décennies et même des siècles. Vers 1192, Philippe-Auguste est le premier à engager des Écossais parmi ses gardes à masse et sergents d’armes. En 1212, ce roi fut également le premier souverain franc qui chercha à nouer une alliance avec les barons écossais, deux ans avant les affrontements de Bouvines, à un moment où la menace d’une coalition anglo-impériale justifiait la recherche d’alliés à n’importe quel prix. L’accord avec les nobles écossais ne déboucha sur aucune alliance concrète.
Saint-Louis, en plus de sa garde, fit appel à des seigneurs écossais pour l’accompagner en croisade en 1250.
Le 23 octobre 1295, le traité de la Auld Alliance (ou Vieille Alliance) est signé entre Philippe Le Bel et John Baillol, roi des Hautes-Terres d’Écosse. Cet accord rapproche l’Écosse, la Norvège et la France contre l’Angleterre. Il stipule, entre autres, qu’en cas d’attaque de l’un des membres par l’Angleterre, les autres se portent à son secours.
Traduction abrégée du Traité de la Auld Alliance
ENTRE PHILIPPE LE BEL ROI DE FRANCE ET JOHN BAILLOL ROI D'ECOSSE
Philippe, par la grâce de Dieu Roi de France, à tous ceux qui verront ces lettres, salut.
Parmi tous les moyens qui existent pour conforter des rois et des royaumes et pourleur procurer les bienfaits de la paix et de la tranquillité ainsi que la prospérité deleur Etat, celui qui, après mûre considération, paraît être le plus efficace est deconclure entre rois et royaumes des traités d'alliance garantissant leur amitié fidèle et leur union solide.
Aussi, pour remédier aux injures et aux violences injustifiées des méchants, commepour repousser les attaques qui sont lancées contre eux au mépris de la justice, lesrois et les princes ne peuventilsmieux faire que de s'unir par une amitié sincère,grâce à laquelle ils s'entraident dans la prospérité comme dans l'adversité, afin deréprimer les entreprises de ceux qui haïssent la paix et de procurer la douceur de laconcorde (...).
C'est pourquoi l'illustre Prince Jean, roi d'Ecosse, notre spécial ami, soucieux avec prudence de l'utilité et des besoins de son royaume, nous a envoyé les vénérables pères Guillaume, évêque de Saint Andrews, et Mathieu, évêque de Dunkeld, ainsi que les chevaliers Jean de Soule et Ingelram d'Umfranville, comme sesambassadeurs et procureurs, avec pleins pouvoirs pour le représenter, comme il apparaît plus au long dans les lettres de mission qui leur ont été délivrées sous le sceau dudit roi et dont la teneur est jointe aux présentes, afin de conclure avec nous un traité formel de confédération et d'amitié.
Donc nous, approuvant pleinement ce souhait louable dudit roi, et partageant son désir de voir notre amitié et confédération étroitement nouée pour l'avenir sous les meilleurs auspices, avons convenu et accordé (avec le plein accord de notre cher frère et fidèle Charles, comte de Valois et d'Anjou), que le prince Edouard, fils aîné dudit roi d'Ecosse et son héritier, épousera Jeanne, fille aînée de notre dit frère Charles (...).
De même le dit roi d'Ecosse, en prince juste et pacifique, mû par sa sincère amitié pour nous, notre royaume et notre peuple, considérant les graves injures, énormes excès, attaques injustifiées et agressions iniques que le roi d'Angleterre, en violation de son serment de fidélité, commet chaque jour contre nous et nos sujets (...), promet expressément que, dans la présente guerre que nous menons contre ledit roi d'Angleterre et ses complices, tant le roi d'Allemagne que les autres, il mettra à notre disposition, et à celle de nos successeurs si cette guerre se prolonge jusqu'à leur règne, toutes les forces de son royaume, tant de terre que de mer, afin de nous aider ouvertement et publiquement en Angleterre (...).En outre, afin de mieux réprimer les injures dudit roi d'Angleterre et de le contraindre à cesser ses attaques contre nous, ledit roi d'Ecosse s'engage à nous envoyer de l'aide, dans toute la mesure de ses moyens et à ses propres frais (...).
Lesdits procureurs du roi d'Ecosse, au nom de leur souverain, promettent que ce présent traité sera ratifié et accepté par les prélats, comtes, barons et autres nobles et villes du royaume d'Ecosse, qui s'engageront à nous aider dans notre guerre contre le Roi d'Angleterre, comme il est dit ci-dessus, et que lesdits prélats, comtes, barons, nobles et villes notables d'Ecosse nous enverront leur accord par lettres munies de leurs sceaux le plus tôt possible. En contrepartie, si le roi d'Angleterre s'avisait d'envahir le royaume d'Ecosse,
personnellement ou par d'autres sur son ordre, après la fin de la présente guerre qu'il mène contre nous, nous apporterions notre aide au roi d'Ecosse, soit en tenant le roi d'Angleterre occupé par ailleurs, soit en envoyant des secours directement en Écosse à nos frais.
Si enfin le roi d'Angleterre venait à quitter personnellement son royaume (pour envahir le nôtre), le roi d'Ecosse s'engage à entrer à son tour en Angleterre, le plus loin possible, et à y mener la guerre par tous les moyens, batailles, sièges, dévastations, le tout à ses propres frais.
Il a été convenu, par accord exprès entre nous et lesdits procureurs du roi d'Ecosse que si une guerre advient entre ledit roi d'Ecosse et le roi d'Angleterre (comme suite au présent traité), nous ne concluerons avec le roi d'Angleterre aucune paix ou trêve sans l'accord du roi d'Ecosse notre allié, et que lui-même, de son côté, ne concluera aucune paix ou trêve avec le roi d'Angleterre sans notre accord et sans que nous y soyons compris
Fait à Paris, le 23 du mois d'octobre, l'an du Seigneur 1295
Ce fut le cas pendant la guerre de Cent Ans. Alors que Charles VI est dominé par les Anglo-Bourguignons, 300 archers écossais débarquent à La Rochelle afin de le soutenir. Ils furent suivis par 7.500 hommes d’armes en 1418 puis 4.500 autres en 1420. . Cette troupe, avec à leur tête Sir John Stewart of Buchan, se dirigea alors sur Baugé (Maine et Loire) où les Anglais du duc de Clarence furent écrasès. Par contre, les Écossais furent défaits à Verneuil en 1422 et également à la bataille dite des Harengs au cours du siège d’Orléans en 1429
« D’autres Écossais, résolus d’avoir leur revanche de la défaite de leurs compatriotes, passèrent la mer et vinrent rejoindre le roi Charles ». Étant conduit par Robert Patilhoc de Dundee, ce capitaine, par sa sagesse et par son courage, rendit Charles maître de la Gascogne. Le roi, « si satisfait du service que les Écossais lui rendirent, choisit un nombre de soldats écossais pour en former une garde qui serait la plus proche de la personne du roi ». Le roi sélectionna un corps militaire d’élite composé d’une centaine d’hommes d’armes pour constituer sa garde personnelle. Puis, quelques années plus tard, il leur adjoint 100 archers de la même origine . Parmi ceux-ci, le roi en choisit 24 pour constituer une escorte permanente, une garde rapprochée, sous le nom d’Archers du Corps avec, à leur tête, un chef appelé Premier Homme d’Armes de France. Ce sont ces 25 archers qu’on appellera d’abord les Appointés de la Compagnie Écossaise puis, plus tard, les Gardes de la manche. . Ce sont eux qui accompagneront le Dauphin, futur Charles VII, avec Jeanne d’Arc, jusqu’à Reims pour y être sacré roi de France en 1429. Six gardes de la manche servaient par quartier (trimestre de l’année) au palais royal et deux d’entre eux en permanence aux côtés du roi : messe, vêpres, repas, promenade, déplacements d’où le nom de gardes de la manche ; les autres gardent les issues. La nuit, ils couchent au-dessus de la chambre du roi. La protection rapprochée du roi était donc assurée par ses six gardes qui ne le quittaient jamais du jour du sacre à la mise en terre.
du roi était donc assurée par ses six gardes qui ne le quittaient jamais du jour du sacre à la mise en terre.
Le service quotidien des Gardes du Corps auprès du roi, de la reine et du dauphin s’appelait le « guet ». Après le souper, le capitaine reçoit du roi un mot d’ordre, le transmet au major qui le rapporte aux gardes lors de l’appel, ces derniers répondent par « hamir », souvenir approximatif de « I am here » ce qui correspond au « présent » français.
Par la suite, il avait été envisagé la création de troupes régulières et soldées à la disposition permanente du roi. Ce n’est qu’en 1445 que Charles VII la réalisa sous forme de 15 compagnies d’ordonnance de cent lances chacune. Une lance était un groupe de combat composé d’un homme armé de toute pièce appelé gendarme, d’un coutilier *, de trois archers et d’un page, tous montés, de sorte qu’une compagnie d’ordonnance comptait un effectif de 600 combattants. La compagnie d’archers écossais sera placée à la tête des quinze compagnies de gendarmes du roi. En 1460, elle sera intégrée dans la garde du roi pour devenir la première compagnie des gardes du roi et prendra le nom de Garde Écossaise.
Le grade de capitaine de cette garde était très recherché car c’était un poste très lucratif ; même les hommes de cette garde étaient favorisés par rapport aux autres soldats et recevaient un large salaire. Il faut dire que cette unité était également employée comme unité combattante. Ainsi, en 1465, au côté du roi Louis XI, beaucoup d’entre eux furent tués à la bataille de Montlhéry. Cette Garde s’illustra au cours de ce combat et le sauva de la mort lorsque son cheval sera tué sous lui et qu’il tombera. Les Gardes le portèrent dans leurs bras depuis le camp jusqu’à la ville.
Charles VII récompensa les Écossais venus l’aider en leur donnant des titres, des terres et/ou des charges. C’est ainsi que Archibald de Douglas fut nommé lieutenant général des forces françaises et reçut le titre de duc de Touraine. Sir John Stuart fut gratifié par le roi des terres d’Aubigny-sur-Nère en Sologne. Beaucoup d’autres nobles écossais devinrent seigneurs de terres en France par mariage.
Louis XI conservera la garde constituée par son père. Il disposait alors de deux unités placées chacune sous les ordres d’un capitaine, l’une de 25 archers du corps pour la protection rapprochée du souverain et l’autre de 75 archers de la Garde. Il sera gardé nuit et jour par ses fidèles gardes écossais au château du Montil dit de Plessis-Lez-Tours.Cette Garde Écossaise fut supprimée comme toutes les gardes du corps en 1791. Rétablie en 1814, elle ne fut écossaise que de nom jusqu’en 1830
SAINT AVERTIN en Indre et Loire
Autrefois Vençay, de Veciacum : de nombreux indices gallo-romains manifestent qu’en ces lieux une villa fut au moins établie. Notons qu’une villa avait en son centre une maison de maître avec, plus loin, ses dépendances et une vaste exploitation rurale. Le territoire était souvent concédé par l’autorité militaire ou administrative romaine à un homme dont elle voulait récompenser les hauts fats ou les loyaux services. Le personnel d’une villa était en général nombreux faits d’hommes libres et/ou d’esclaves. Cette villa devait contrôler un gué sur le Cher. Au VIII° siècle, les villae devinrent assez souvent le siège d’une communauté chrétienne et donnèrent plus tard naissance à une paroisse rurale avec l’arrivée d’un prêtre.
Au début du XII° siècle, un prêtre écossais, nommé Avertin, arriva en Touraine. Il était célèbre pour sa grande piété et très attaché à l’évêque de Cantorbéry qu’il avait accompagné au concile. Il choisit un lieu qui lui sembla propice à l’exécution de son dessein qui était de passer le reste de sa vie dans la solitude. Ce fut le bois de Cangé. Mais les habitants du village voisin qui s’appelait alors St-Pierre-de-Vançay, l’invitèrent à venir demeurer parmi eux pour instruire et édifier leurs enfants ce qu’il fit jusqu’à sa mort en 1180.
La nef de l’église de St-Avertin est très ancienne mais le reste est plus moderne ayant été bâti par la famille de Conigan dont on voit encore les armes sur la clef des voûtes : d’argent au pairle de sable, écartelé d’azur à trois fermeaux d’or.
A l’emplacement du futur château, il y eut une grotte préhistorique puis vraisemblablement une oppida dont le vainqueur romain parsemait sa conquête pour mieux la conserver.
D’où vient le nom de Cangé. Deux hypothèses :
Comiacum : le domaine (iacum) de Comius (un homme gallo-romain)
ou Cumbiacum : le lieu de la vallée du gaulois Cumba .
Les seigneurs de Cangé furent :
- les seigneurs d’Andigné de 1200 à 1400,
- les seigneurs de Montmorin et de Saint-Nectaire de 1400 à 1489,
- les seigneurs de Coningham de 1489 à 1679.
CLAN CONYGHAM
La compagnie écossaise de la garde du roi fut longtemps commandée par de grands seigneurs écossais : Stuart, Stewart….et de nombreux membres des plus puissants clans écossais servirent dans la garde : clan Sinclair, clan Campbell, clan Montgomery, clan Douglas, clan Hamilton, clan Seton, clan Cunningham.
Autrefois, ce dernier patronyme devait s’écrire KUNYNGHAM, nom d’origine écossaise qui peut être traduit par « race de roi ». Par déformation française, ce patronyme a évolué pour devenir CUNNINGHAM, puis CONNINGHAM ensuite CONINGAM et enfin CONIGAN.
- Jean de Kuningham fut l’un des principaux capitaines qui servirent dans l’armée anglaise, chevalier de la retenue de Jean Chandos en 1365 dans les guerres du Poitou. Il fut capitaine du château de Melle (Deux-Sèvres).
- William de Cunningham. Le 16 novembre 1385, Robert II, roi d’Écosse reconnait avoir reçu du roi de France, Charles VI, le secours en hommes d’armes et arbalétriers qui lui avait été promis contre le roi d’Angleterre et, en même temps, la somme de quarante mille livres tournois pour être employée et distribuée « au fait de la dite guerre commune ». Cette somme fut partagée par William de Cunningham et autres seigneurs écossais, chevaliers délégués par le Conseil d’Écosse et par Jean de Fontaines et autres seigneurs, chevaliers délégués par l’amiral au nom du roi de France. Il semble que ce William de Cunningham fut tué à la bataille de Crevant.
- Patrice de Cuningham, archer de la garde du duc d’Orléans en 1403.
- Philippe de Conigham, chevalier, chambellan du roi, bailli de Chartres vers 1494.
- Guillaume de Conigham, chevalier vers 1521.
- N… de Conigham épousa N…Poupart, sans doute une fille des seigneurs de la Touche-Poupart en Poitou.
Plusieurs cadets de cette noble famille d’Écosse sont devenus membres de cette garde écossaise des rois Charles VII et Louis XI et se sont installés sur le sol de France. Il y eut trois branches
BRANCHE DE CHERVEUX EN POITOU
Robert de Coningham I°, chevalier, seigneur de Cherveux en Poitou et de Ribemont près de St-Jean-d’Angély. La châtellenie de Ribemont était une des plus importantes de la banlieue de St-Jean-d’Angély. Il ne subsiste plus aucune trace du château situé dans la paroisse d’Antezant et dont la juridiction féodale s’étendait au nord jusqu’à St-Julien-de-l’Escap et au midi, jusqu’aux fossés de St-Jean-d’Angély et au levant jusqu’au bras de la Boutonne, appelé le fief de Puychérant. Il relevait de la vicomté d’Aunay. La seigneurie de Cherveux dont Robert de Coningham prit le titre, lui vint de son mariage, en 1440, avec Louise Chenin, dame de Cherveux, mariage qu’il contracta très peu de temps après son arrivée en France. C’est lui qui est à l’origine de la branche poitevine
Robert de Coningham fut envoyé par Jacques II, roi d’Écosse, comme capitaine de la garde écossaise du roi de France, Charles VII, ; d’autres documents avancent qu’il se serait mis au service de Charles VII vers 1440. . Devenu capitaine des archers écossais de la garde du roi en 1443, il occupera ce poste jusqu’à sa mort. Dans un acte du 5 décembre 1449, il se qualifie écuyer d’écurie du roi, ayant la charge de 40 hommes d’armes et de 80 archers dans la Haute-Auvergne. Puis il se distingua dans les guerres contre les Anglais à la conquête de la Normandie. Il fut nommé vers cette époque capitaine de Dun-Le-Roi avec don du revenu de la terre. Le 5 juin 1450, le connétable et sa compagnie « s’en alla loger ès faubourg de la ville de Caen. Ce même jour, partit de Verneuil, Monseigneur le comte de Clermont avec lequel était Robert Conigan et plusieurs autres seigneurs, chevaliers et écuyers ». (18) Toujours en 1450, on le retrouve dans les rangs français à la bataille de Formigny où Martial d’Auvergne commandait les Anglais. Puis il alla ensuite aux sièges de Bayeux en 1451, de Cherbourg, et enfin de Bayonne.
Il se laissa mêler à une conspiration ourdie contre Charles VII montée par le Dauphin. Celui-ci, impatient de régner, avait corrompu plusieurs archers et arbalétriers de la garde du roi composée d’Écossais. Il avait envisagé de s’emparer de la personne du monarque lors d’un déplacement au château de Razilly près de Chinon. Louis de Bueil et Chabannes, comte de Dammartin firent partie du complot. Mais ce dernier en instruisit le roi qui fit venir son fils pour lui reprocher son projet et son ingratitude. Un procès eut lieu à Candes ; plusieurs archers de la garde écossaise et Conighan qui la commandait furent condamnés à mort. Le roi d’Écosse écrivit une lettre en sa faveur aux termes de laquelle et concernant l’arrestation, il «l’attribue pour son compte, aux dénonciations malveillantes de quelques envieux » et le qualifie de « consanguineus noster ». . Cette lettre, datée du 16 octobre 1456, était accompagnée d’une supplique rédigée par douze nobles écossais et signée, entre autres, par Archibald Cunningham, le frère de l’accusé. . Parmi les douze nobles écossais, figure un Robert Cunningham d’Auchenharvis. Robert de Coningham fut quelque temps prisonnier d’État et remis en liberté en 1456 puis réintégré dans son emploi par Louis XI. Au milieu de l’année 1462, il fut adjoint, avec ses archers, à l’armée placée sous les ordres de Gaston IV, comte de Foix et prit part à l’expédition de Catalogne, notamment au siège de Tarragone qui dura du 17 octobre au 2 novembre 1462. Une nuit de la fin septembre 1465, plusieurs Écossais de la compagnie de Robert de Cuningham furent surpris à Sèvres par des Bretons qui leur coupèrent la gorge.
En 1470, un nommé Job Coningham, originaire du royaume d’Écosse, archer de l’ordonnance sous la charge de Robert Coningham, avait frappé mortellement de deux coups de dague, Geoffroy Lecouturier, hôtelier à Montereau-sur-Yonne, à l’enseigne de l’Ange, parce que celui-ci avait refusé de le laisser jouer aux dés dans son hôtellerie où il était venu le soir du 11 septembre en compagnie de deux autres hommes d’armes.
Jacques Arod, seigneur de la Fay, servit en qualité d’homme d’armes de la compagnie de Robert de Conygham, seigneur de Chanteur.
Certains disent que Robert de Conygham serait mort au siège de Liège en défendant la porte du roi Louis XI qui avait dû suivre le duc de Bourgogne au siège de cette ville. (1468) Cette assertion semble erronée puisqu’il reçut un aveu comme seigneur de Cherveux le 16 mai 1476 et fit hommage au vicomte d’Aunay le 6 décembre 1476 pour le fief de Ribemont près de St-Jean d’Angély
En 1477, il faisait campagne à la tête de ses archers dans le comté de Champagne et celui de Bourgogne. Au mois de mars 1477, il rendit aveu de la terre et seigneurie de Cherveux au nom de sa femme. Il vivait encore le 21 novembre 1478 puisqu’il assista au contrat de mariage de son fils Joachim.
Avec Louise CHENIN, dame de Cherveux, il eut plusieurs enfants :
- Joachim, chevalier, seigneur de Cherveux, de la Roche et de Fontaine-Chalandray. Il épousa, le 21 novembre 1478, Catherine de Montberon, la fille du vicomte d’Aunay près de St-Jean d’Angély. En 1475, il était capitaine de 96 hommes d’armes et de 190 archers écossais ; il servit aux bans du Poitou en 1488 et en 1491. Il décéda sans enfant.
- François, écuyer, seigneur de St-Coutant et de Ribemont, près de St-Jean d’Angély. Le 11 mars 1487, il reçoit l’hommage de Pierre Pastureau, seigneur de Mornay. En 1576, Ribemont avait pour seigneur Joachim de Chaumont, héritier des Pastureau ; son fils Aimery réunit en une seule châtellenie les deux terres de Ribemont et de Mornay au commencement du XVII° siècle. François de Conigham décéda sans postérité.
- Jacques, chevalier, seigneur de Cherveux (après le décès de son frère Joachim) et de Ribemont, capitaine du château de Niort, maître d’hôtel du roi ; il épousa vers 1490 Catherine de Vivonne dont il eut deux filles :
- Robinette épousa, avant 1521, René de Puyguyon, seigneur de Cherveux.
Le 23 mars 1551 (ou 1552), elle assiste et donne son consentement au mariage de Gilette Pastureau avec Jean de Puyguyon, sieur des Regnardières. Le 5 juin 1558, Jean de Puyguyon, le petit-fils de Robinette, donnait à celle-ci pouvoir de disposer de la terre de Ribemont. Il semble que Robinette de Conigham se soit mariée en secondes noces avec Guy de Sainte-Flaive, chevalier, seigneur de Sainte-Flaive en Poitou.
Par son second mariage avec Anne de La Tour, Jacques de Conygham devient comte d’Auvergne. Il fit construire la Sainte-Chapelle de Vic-Le-Comte sur le modèle de la Sainte-Chapelle de Paris.
BRANCHE d'ARCENAY EN COTES D'OR
- Charles Antoine de Conygham, seigneur d’Arcenay ( bailliage de Saulieu, arrondissement de Semur- en-Auxois), capitaine de compagnie au régiment de Condé, eut l’honneur d’avoir, dans ses troupes, Sébastien Vauban, le futur bâtisseur de fortifications, qui embrassa la carrière des armes dans l’armée rebelle puis entra au service du roi comme cadet dans le régiment de Condé, dans la compagnie du capitaine Charles de Coningham, seigneur d’Arcenay. «Il ne tarda pas à faire honneur aux sympathies qui l’avaient accueilli ». A remarquer que la terre d’Arcenay est située à environ 20km à l’est de St-Léger-Vauban.
Charles de Conigan épousa, en 1518, Marthe de Louvois dont il eut la terre d’Arcenay.
- Jean de Conigan épousa Jeanne de Balathier, fille de Félix et Claude du Chastel, seigneur du Lantage vers 1550. Leur fils, Jacques, épousa Anne de Balathier, sœur de Jeanne. C’est à cette époque que le patronyme de la famille Balathier de Lantage devint Balathier-Conigan . Un des descendants de cette famille Balathier-de Conigan, le comte Marie-Olympe, épousa, le 5 août 1865, Louise-Charlotte du Cauzé de Nazelles. Coïncidence ou chose curieuse, soixante ans plus tard, Hervé de Longeaux, propriétaire de la Ville-Orion, épousera, lui aussi, une demoiselle de cette famille, Anne-Marie du Cauzé de Nazelles.
- Jacqueline de Conigan épousa, en 1598, Claude de Davoult, deuxième du nom, seigneur d’Arcenay par son mariage dont une fille Marguerite qui épousa Claude de Morant, écuyer, seigneur de la Resle.
Vers 1720, Olympe-Philippe de Conygham était capitaine des 14 chevaliers de la compagnie des Arquebusiers de Saulieu. Il épousa Charlotte de Montmerqué et devint héritier du château d’Arcenay et de St-Léger. En 1763, il se retrouva lui aussi capitaine au régiment de Condé.
BRANCHE DE CANGÉ
Patrix de CONIGHAM
Proche parent de Robert et même sans doute son cousin germain. Archer de la garde du roi, il devint capitaine de la Garde Écossaise. Par retrait féodal, il devint seigneur de la Marbellière à Joué près de Tours en 1501 sur des biens achetés par noble homme Jacques de Beaune, conseiller du roi et général de ses finances.
Il eut deux fils et une fille :
Jean de CONIGHAM
Chevalier. En 1480, Charles VIII avait, pour sa garde, quatre corps : les cent gentilshommes de l’hôtel, les cent archers français, les deux cents archers dits de la « Petite Garde » et les cent archers écossais dont le capitaine était Jehan de Conigham en 1480. En avril 1487, un nouveau costume fut attribué à ce capitaine. La jornade qu’il portait sur son harnais était de damas rouge doublé de satin noir par devant et de bougran par derrière ; elle avait une manteline. Sur la jornade, étaient brodées deux grandes couronnes, l’une devant, l’autre derrière et plusieurs rosiers et branches de rosier ; le vêtement était semé de paillettes et de branlants d’or et d’argent. Jean de Conighan portait sur son casque un plumail de dix-huit plumes en façon de houppe aux couleurs du roi Rouge, Blanc, Vert, ces plumes garnies de ruban de fil d’or et d’orfèvrerie dorée en branlants. . Les archers , quant à eux, portaient des jaquettes sans manche à pointes et girons de drap rouge, vert et blanc avec surtailles et broderies au collet de drap blanc et jaune. Leur arme était un arc ; ils avaient sur l’épaule une trousse garnie de flèches ferrées et empennées.
Jean de Conigham fut appelé en Touraine par le roi Louis XI et c’est alors que, le 4 juin 1489, il se rendit acquéreur de l’hébergement de Cangé pour 37.400 livres auprès de Jean de Saint-Nectaire et Jean de Montmorin, seigneur de St-Téran. Il remplaça cette demeure par un château plus confortable.Il devint alors marquis de Cangé et fut également conseiller et chambellan de Louis XI et Charles VIII. Après la désastreuse campagne d’Italie, Charles VIII sut reconnaitre ses mérites et lui accorda les lettres de naturalité ce qui lui permit de devenir sujet vassal du roi de France et, surtout, de transmettre ses biens à ses héritiers. Il mourut à Verceil en Piémont en 1495 des suites de ses blessures reçues au siège de Novarre.. Il avait épousé, en 1483, Catherine de Chastellux, la sœur de la femme de Patrice, son frère ; elle était fille de Guillaume et d’Anne de Palluau de Magnac. Catherine de Chastellux épousa, en secondes noces, Amanyon de Combourg le 14 juin 1497 .
Ils eurent cinq enfants :
Pierre I de CONIGHAM
Le fils aîné de Jean, chevalier, seigneur de Cangé et de Charmeteau, baron de Riz-Chauveron en Basse-Marche, paroisse d’Azat-le Riz en Haute-Vienne ; cette seigneurie fut élevée en baronnie en 1520 par le connétable de Bourbon, comte de la Marche, en faveur de Pierre de Conigan. . Il en faisait aveu au comte de la Marche le 20 mai 1539 comme héritier de son père. Il était chevalier de l’ordre du roi ; après avoir servi pendant cinq ans dans le service armé sous les ordres du Grand Écuyer de St-Sevrin, il est admis dans le corps des cent gentilshommes de la maison du roi de France, François I°, puis nommé capitaine du château de Tours où il succède à Adrien d’Andigny. Il sera lui-même remplacé un peu plus tard par le sieur de la Neufville.
En janvier 1541, il vend la maison forte de Felines et le four banal de Néronde à Claude de Mars. . Il fut exempté de servir au ban et à l’arrière-ban, le 12 septembre 1557 en raison de son grand âge (70 ans).
Deuxième mariage le 17 janvier 1535 avec Renée de Bueil, dame des Hayes, fille de Georges, chevalier, seigneur du Bois en Touraine et de Françoise des Touches, grande tante de la duchesse de Bellegarde de la branche des seigneurs de Fontaines et de Racan. Cette seigneurie des Hayes appartenait auparavant à René de Bueil puis à sa fille Anne de Bueil qui épousa François de Vaucelles. . De par son second mariage, Pierre de Coningham prend le titre de seigneur des Hayes en plus de celui de seigneur de Cangé. Il reçoit hommage en 1551 de Françoise, fille de Macé de Ternay en Vendômois et épouse de Guillaume du Plessis pour la métairie de la Ronce à Ternay relevant des Hayes . La terre et la seigneurie des Hayes fut saisie par décret sur Pierre de Coningham à la date du 8 avril 1584. Le château de Cangé devint alors une seigneurie titrée avec droit de justice haute, moyenne et basse. Un peu plus tard, il fut érigé en châtellenie. A certains indices, il semble avoir été obéré de longue date. Il avait vendu à réméré sa terre sans pouvoir à échéance exercer son droit de réméré. Cette terre fut donc adjugée définitivement à Charles du Plessis, famille importante du Vendômois, seigneur de Ternay, qui devint ainsi seigneur des Hayes et réunit les deux terres qui devaient dorénavant n’en faire qu’une seule jusqu’à la Révolution.
Pierre I° de Conighan fut parrain aux Hayes le 8 mars 1562 . Il décèdera à Tours en 1595 et sera enterré à St-Avertin. Son épouse était morte en 1586.
De cette seconde alliance, sont issus :
Pierre II de CONIGHAM
Le fils de Pierre I°, chevalier, seigneur de Cangé, baron de Riz-Chauveron, chevalier de St-Michel , gentilhomme ordinaire de la chambre du roi (1581); gouverneur et lieutenant général pour sa Majesté en Touraine, il participa à l’avènement de Charles-Quint, aux guerres d’Italie comme lieutenant de la compagnie des Cent Pistoliers commandée par Honorat de Bueil, son oncle. Il fut associé à la révision de la coutume de Touraine. Pendant les gueres de religion, il devint capitaine du château de Tours puis gentilhomme ordinaire de la chambre de Monseigneur le Duc d’Alençon, dernier fils du roi de France, et enfin gouverneur et lieutenant général du château et de la ville de Tours. Il est cité avec la qualité de chevalier de l’ordre du roi dans une sentence des requêtes du Palais du 3 septembre 1594
Mariage, le 1° novembre 1564, avec Anne de Marafin, veuve de Hardouin du Fau, écuyer, seigneur de l’Espinay ; fille de Louis, chevalier, seigneur de Marafin et des Notz et de Marguerite (Anne ?) de Maillé dont un fils, Antoine, qui suit.
Décès de Pierre II en 1595, Anne de Marafin étant décédée en novembre 1586.
Antoine de CONIGHAM
Fils unique de Pierre II et de Anne de Marafin, né le 18 mars 1570, chevalier, seigneur de Cangé et de Notz- Marafin, chevalier de St-Michel .
3 juin 1589 il devient lui aussi gentilhomme ordinaire de la chambre du roi de France, Henri III, puis conseiller d’État d’épée le 20 février 1614, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances.
29 novembre 1591 (ou 1592). Il épouse Jeanne BOUDET, (voir ci-après famille BOUDET) fille de Jean Boudet, alias Le Boudet, écuyer, seigneur de Redon, conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi, et de Isabelle Séguier. Comme il décéda avant le mariage de sa fille, c’est le beau-père de celle-ci, Louis Guilbert, sieur de Bussy, qui s’occupa de la succession. Un contrat de mariage fut établi le 29 septembre 1591 entre les jeunes époux pour garantir leurs intérêts dans les différentes successions en cours dans leurs familles. En effet, du côté des Coningham, le père du marié, Pierre II, les informait qu’il n’était pas entré en possession totale des biens de la famille par alliance du second mariage de son propre père, Pierre I°, avec Renée de Bueil. Il signalait également que les successions de son frère Jean et sa sœur Marguerite étaient toujours en cours de règlement. Du côté des Boudet, le beau-père de Jeanne, Louis Guilbert, les informait que des biens et des rentes devaient revenir à Jeanne par la succession de son feu père à Redon.
Antoine de Conigham et Jeanne Boudet eurent quatre enfants :
Ensuite, en 1642, sur la côte de Catalogne, près de Barcelone, le marquis de Brézé qui conduisait la flotte française, fit en vain tous ses efforts pour attaquer celle d’Espagne ; les vents furent si constamment contraires qu’il lui fut impossible de l’atteindre. Il n’y eut que le vaisseau du chevalier de Cangé, devenu vice-amiral des vaisseaux de la flotte du Levant, qui, probablement ayant un bon voilier naviguant au plus près, manœuvra si habilement qu’il parvint à aborder un des grands vaisseaux ennemis nommé La Madalena de soixante-six pièces de canon. Il venait de faire baisser le pavillon à ce navire anglais beaucoup plus grand que le sien, quand un brûlot vint s’attacher à son bâtiment et communiquer le feu à celui-ci ainsi qu’au vaisseau ennemi sur lequel il avait jeté ses grappins. Les deux navires furent la proie des flammes. Le chevalier de Cangé, le bras percé d’un coup de feu, ordonna le sauvetage de son équipage dans les embarcations de secours et, fidèle aux lois de l’honneur, jaloux de sortir le dernier, il n’eut pas le temps de quitter le foyer de l’incendie et il sauta avec son vaisseau victorieux et avec le vaisseau vaincu. La victoire revint, malgré tout, à Maillé-Brézé
Sa mort fut célébrée par un distique latin ; le voici traduit en français :
Si les feux, dans la mer, ont son âme ravie
Qu’on n’en accuse point la malice du sort
Un Hercule en son nom, un Hercule en sa vie
Ne pouvait pas manquer d’être Hercule en sa mort
Antoine de Coningham devient seigneur de Cangé à la mort de son père, Pierre II, en 1595 et, de par son alliance avec Jeanne Boudet, il est également seigneur de Redon.
Famille BOUDET
Jean BOUDET I°, originaire de Blois, secrétaire du roi et conseiller général des finances en Bretagne, épousa Jacquette de Garendeau dont trois fils :
LIEU DIT DE RODON
Rodon appelé autrefois Redon, est un hameau de la commune du Mesnil-Saint-Denis entre Versailles et Rambouillet dans les Yvelines .C’est le principal écart de la commune Rodon est situé vers le nord-est à 800 mètres environ du bourg sur le chemin qui mène à l’abbaye de Port-Royal des Champs. Quelques anciens titres nous apprennent que les sources qui passent vers les restes de cette abbaye, avaient ce nom comme étant apparemment émanées des terres de ce hameau ; elles redonnent ensuite le même nom plus bas à un autre lieu auprès duquel elle passe et qui est entre la Milon la Chapelle et St-Rémi les Chevreuse. L’orthographe de ce hameau évoluera diversement au cours des siècles : Rosdon en l’an 776, puis Roudon, Roddon, Redon, Rhôdon au XIX° siècle pour revenir plus justement aujourd’hui à Rodon. On peut y reconnaitre la racine ROD hydronyme très répandu d’origine celte
LOUIS DE CONIGHAM
Fils aîné d’Antoine, chevalier, il est reconnu à la mort de son père en 1639, seigneur de Cangé et de Redon. Il s’occupa de questions maritimes car Charles, son fils, obtint le 29 mai 1617, un arrêt du Conseil d’État concernant une adjudication de barques prononcée au profit de son père par jugement du cardinal de Richelieu statuant comme chef général de la navigation. De par son mariage, le 26 novembre 1638, avec damoiselle Catherine Giffart, dame de la Clartière en Machecoul, fille de Jean, chevalier, seigneur du Plessis-Giffart en Irodouër près de Montauban de Bretagne et du Chastelier et de Marthe Heaulme, Louis de Conighahm devient donc seigneur du Plessis-Giffart, du Chastelier, de la Clartière en Machecoul et de la Rousselière en Frossay près de St-Père-en-Retz, ainsi que des biens au Cartron dans la paroisse de St-Viaud. Ils eurent trois enfants :
FAMILLES GIFFART ET DE LA CHAPELLE
Giffart est une famille d’ancienne extraction chevaleresque bretonne qui demeure dès le XII° siècle au Plessis-Giffart en Irodouër près de Montauban et à la Roche-Giffart en St-Sulpice-des-Landes au sud de Bain de Bretagne ; elle était issue en ramage des barons de Fougères. Elle produisit un chevalier croisé en 1248. Une des branches prit, par alliance, en 1472, le nom et les armes de la Marzelière. Elle s’éteignit fondue en Coningham en 1608 et en Coëtquen en 1680
René de La Chapelle était seigneur de la Roche-Giffart en 1578, chevalier de l’ordre du roi, brave officier dit de Thou qui avait toujours servi le roi avec beaucoup d’ardeur et qui fut tué au siège de Fougères en 1595En 1596, Guy de La Chapelle, seigneur de St-Mars-de-Coutais, épousa Charlotte HÉAULME. Ils décédèrent sans postérité. C’est Marthe HÉAULME, la sœur de Charlotte, qui devint héritière de tous les biens. Elle épousa Jean Giffart dont est issue Catherine Giffart, la future femme de Louis de Conigan et la mère de Charles de Conigan.
Vers 1600, Renée de La Chapelle épousa Charles d’Avaugour, seigneur de la Cruaudais en Frossay. Ils eurent un fils, Samuel, qui devint seigneur de la Cruaudais. Renée de La Chapelle se remaria avec Gabriel de La Lande dit de Machecoul qui se disait seigneur de Frossay. Ils eurent cinq filles dont l’une d’elles vendit la Cruaudais à Charles de Conigan.
Henry de La Chapelle, marquis de la Roche-Giffart, chevalier de l’ordre du roi et maître de camp d’un régiment d’infanterie, fut tué en 1622 à Paris au combat de la porte St -Antoine.
Autrefoisl'Acadie, aujourd’hui la Nouvelle-Écosse, province du sud-est du Canada, c’est une ancienne colonie française qui changea plusieurs fois de nom et qui s’appela même la Nouvelle-France. Elle forme une grande presqu’île entre la baie de Fundy au sud, l’océan Atlantique à l’est et le golfe du St-Laurent au nord. Une chaîne de collines s’étend sur toute la longueur de la presqu’île qu’elle divise en deux parties pratiquement égales ; à l’est, un territoire rocheux parsemé de lacs, traversé par de nombreux cours d’eau et très échancré sur l’Atlantique ; à l’ouest, un pays très fertile avec des vergers et de la culture (pommes de terre, blé) et de l’élevage. Autres activités : les mines de houille et la pêche.
En 1627, dans le cadre de sa politique commerciale et maritime, Richelieu créa une compagnie qui eut pour mandat de peupler la colonie de la Nouvelle-France. Elle était sous son contrôle et composée d’individus qui travaillaient en lien étroit avec l’État. Le financement de la compagnie était privé mais ses objectifs entraient dans la politique générale de la France. La colonie d’Acadie fut la première tentative française à avoir abouti à une occupation permanente, la première qui ait survécu aux premières années d’implantation. Mais ce fut aussi la plus instable. Les Anglais la disputèrent aux Français et les Français se la disputaient entre eux. Tout commence bien pourtant avec le sage amiral Isaac de Razilly, un Tourangeau, en 1626. Les établissements acadiens ont alors vingt d’âge et ne sont encore que des comptoirs ; Champlain dirige celui de Québec. Sur la demande du cardinal-ministre Richelieu, Razilly rédige un mémoire sur le commerce extérieur de la France dans lequel il demande l’envoi de 3 à 4.000 colons outre-Atlantique. A la lecture de ce rapport, Richelieu décide la création de la Compagnie des Cent Associés et offre la lieutenance générale de la Nouvelle-France à Razilly qui la refuse ; elle est confiée à Champlain. Razilly eut pour mission de relever l’Acadie. Un des premiers colons fut Nicolas Denys, un Tourangeau lui aussi. En 1653, il devient lieutenant général de la Gaspésie , la baie des Chaleurs et pour toutes les îles du golfe du St-Laurent (St-Jean, Madeleine, Terre-Neuve), la. De nombreuses concessions lui furent alors accordées. Avec son frère Jacques, ils achetèrent un bateau, le Saint-Joseph du port de 300 tonneaux pour pouvoir faire passer de la main-d’œuvre et des vivres pour subsister. On estime à 5.000 le nombre de travailleurs qui partirent pour la Nouvelle-France entre 1628 et 1662 dont 500 au moins de Nantes. Autres colons établis en Acadie : Gargot de La Rochette, François Doublet, Emmanuel Le Borgne et Charles de Conigan.
CHARLES DE CONINGHAM, LE SEIGNEUR GACILIEN
Fils aîné de Louis, il est né en 1614. Le 6 novembre 1642 à Nantes, il épouse dame Claude Gazet, alias Gazette, une nantaise, la fille de Michel Gazet, seigneur de la Briandière et de la Tour en la paroisse de Port-Saint-Père et de Marie Huby. Claude Gazet, dame de La Tour, était veuve de François II de Goesbriant de la Nouéverte en Tréguier. Mariée en 1628, elle eut alors un fils, René de Goesbriand né le 21 mars 1634 et décédé en 1644 au collège de La Flèche. Claude Gazet avait un frère, Jean, pour la succession duquel elle donna une procuration le 9 décembre 1653 afin de transiger avec Michel d’Espinoze, seigneur de la Renaudière qui avait épousé sa sœur Jeanne Gazet. Au décès de Jeanne en son hôtel de la rue St-Vincent, près de l’église du même nom, à Nantes, Charles de Coningham obtint 32.000 livres pour sa femme en exécution d’un arrêt du 19 juillet 1653. Le 24 août 1660 , eut lieu le baptême de deux jumelles de la famille Lucas de Couëron ; Claude Gazet fut la marraine de l’une d’elles, Claude-Jane, le parrain étant Michel d’Espinoze. Julien Gazet, vraisemblablement un autre frère de Claude, signa également lors de ce baptême.
Charles de Coningham et Claude Gazet achetèrent le fief de la Musse en St-Viaud qui deviendra le Bois-Rouaud, le 22 novembre 1653 ; et ensuite les communs du village de la Renaudière le 16 novembre 1656. Charles de Coningham habita la Clartière en la paroisse Sainte-Croix de Machecoul dès le 24 juin 1651. Il possédait déjà les juridictions du Plessis-Grimaud et des Bretesches en la paroisse de St-Viaud à charge d’hommage en faveur d’Henry de Gondy, duc de Retz pour le lieu et la maison noble du Plessis-Marie aussi à St-Viaud.
FAMILLE GAZET
Jean GAZET, conseiller au Parlement de Bretagne, seigneur de la Tour en Port-St-Père en 1567 et de la Championnière en Pont-St-Martin en 1598. Il épousa Jeanne BARIOLLE qui lui apporta la Pigossière en Pont-St-Martin. Ils eurent un fils qui suit
- Philippe GAZET, sieur du Chastellier en St-Léger en 1679
- Michel GAZET, seigneur de la Tour et de la Briaudière, les deux en Port-St-Père et de Jasson en Brains. Il épousa Marie HUBY et eurent trois enfants
- Jean GAZET, seigneur de la Tour en Port-St-Père en 1638 dont un fils Michel, seigneur du Chastellier en St-Léger en 1774, du Chaffault et de la Haute-Noë, les deux en La Limousinière en 1785 et de la Marousière en St-Philbert-de-Grandlieu en 1857.
- Claude GAZET, dame de Jasson en Brains. Elle épousa François II de GOESBRIANT dont un fils René décédé très jeune, et en deuxième mariage elle épousa Charles de CONIGAN .Elle décéda sans postérité en 1683
- Jeanne GAZET épousa Michel d’ESPINOZE seigneur de la Renaudière en 1652 dont trois enfants
- Michel d’ESPINOZE, seigneur de la Tour, de Beaulieu et de Bouvet, les trois en Port-St-Père en 1679,
- Bonne-Élisabeth d’ESPINOZE qui épousa Gabriel de ROSMADEC, marquis de Goulaine,
- Renaud d’ESPINOZE Il eut un fils qui suit
- Jean d’ESPINOZE Il eut un fils qui suit
Charles-Paul d’ESPINOZE
1657. Charles de Conigan et Claude Gazet décident de participer à la politique colonisatrice de la France voulue par Richelieu qui encouragea la création d’une colonie au Brésil sous le nom de Compagnie du Cap Nord. Charles de Coningham était fort intéressé par les expéditions commerciales d’autant plus que les gentilshommes avaient été autorisés à pratiquer le commerce de mer sans perdre leur qualité de noble. Le 23 mai 1657, il institue à cette fin, en la cour royale de Rennes, un procureur général spécial, François Le Gaigneur, avocat au parlement de cette juridiction. C’est ainsi que le 29 mai 1657, Charles de Coningham achetait aux associés de la Compagnie du Cap Nord « leurs droits en la propriété des rivières des Amazones et de l’Orénoque, au Brésil, avec la terre ferme comprise entre elles ».
1658. Le 18 mars 1658, Charles de Coningham achète des terres en Acadie à la compagnie La Nouvelle France que Richelieu avait décidé de mettre en place et qui disposait d’un domaine immense allant de la Floride au pôle Nord. Parmi les avantages que le roi accorda à la Nouvelle France pour encourager le commerce entre cette colonie et la métropole, il y avait celui de pouvoir, pendant quinze ans, exporter en France et en importer des marchandises sans que celles-ci soient assujetties aux impôts. L’activité à des fins commerciales était :
PREMIERE CONCESSION
Charles de Coningham obtint, le 18 mars 1658, de la Compagnie de la Nouvelle-France, la concession des terres situées entre celles de Emmanuel Le Borgne qui avait une concession à l’Ouest de la rivière Sainte-Marie et de Nicolas Denys, un Tourangeau, qui avait une concession dans la baie des Chaleurs et sur l’île de Cap-Breton, future île Royale.
« Dix lieues de profondeur à prendre à l’Est depuis la rivière Théodore (ile Verte comprise), au Nord, jusqu’au bout du Petit Passage de Canseau avec le dessein de faire instruire les sauvages de cette contrée des vérités de la religion catholique, apostolique et romaine et d’y établir puissamment l’autorité de sa Majesté ». Charles de Coningham avait l’obligation d’installer en Acadie 60 familles catholiques pendant 6 ans et d’entretenir un nombre suffisant d’ecclésiastiques à peine de révocation de la concession.
Il fondait alors un établissement autour de la rivière Ste-Marie à l’est de la côte sud de la péninsule acadienne à proximité de l’actuel village de Sherbrooke. Sur ce site bénéficiant notamment d’un havre, il établissait un fort de pieux à quatre bastions muni de canons tout en s’adonnant aux activités du défrichement, de la chasse aux castors et de la pêche. Mais son désir était surtout de développer la pêche sédentaire.
Sur place, cette entreprise avait pour lieutenant un nommé La Giraudière, de son vrai nom Charles Baye, écuyer, sieur de la Giraudière, originaire de St-Michel-Chef-Chef qui agissait au nom de Charles Coningham. Ce Charles de Baye était capitaine de sa Majesté en ses armées navales à Bordeaux et parent de Claude Gazet. Il épousa Élisabeth Ripault dont il eut un fils, Charles II Baye, baptisé à St-Père-en-Retz le 15 juin 1659 avec Charles de Coningham comme parrain ; il demeurait alors au Cartron en la paroisse de St-Viaud.
L’activité coloniale du marquis de Cangé débuta aussitôt. A La Rochelle, par convention, le sieur Emmanuel Le Borgne, le voisin en Acadie, devenu le procureur de Charles de Coningham, institua un maître de grève pour Canseau. Ce fut ainsi que Pierre Texier, originaire de La Tremblade, fut nommé comme maître de grève pour installer la pêcherie à Canseau
En mars 1660, Charles de Coninghan faisait partir un premier navire sous la conduite du sieur de La Giraudière. Ce vaisseau considérable était rempli d’un grand nombre d’hommes et garni de toutes les choses nécessaires pour leur subsistance et pour l’établissement d’une belle colonie. Partant de Nantes, cet embarquement emmenait en Acadie au moins 120 hommes. La traversée fut sans encombre et le navire mouilla l’ancre aux iles de Canseau. Mais au moment d’amarrer le bateau, le sieur Nicolas Denys s’opposa à la venue du seigneur de Cangé sur les iles de Canseau. Il prétendait que celles-ci lui appartenaient alors que le marquis de Cangé déclarait qu’elles lui avaient été usurpées puisque sa concession s ‘étendait depuis la rivière Théodore ou de l’île Verte, à l’Est, jusqu’au cap de Canseau exclusivement. La Giraudière se renseigna auprès de personnes habitant la région fort renseignées en la matière dont il apprit que Denys était seulement aux droits de la Compagnie de Miscou dont les prétentions n’avaient jamais porté plus loin que le cap situé au nord du Petit-Passage de Canseau, nommé le cap St-Louis. Dans ces conditions, c’était sans raison que Denys avait porté son établissement jusqu’aux îles de Canseau qui semblaient constituer la partie la plus favorable de la terre de Canseau. La compagnie de la Nouvelle-France donna raison à Conigan par jugement du 24 janvier 1661
1659. Elle augmentait vers l’Est la première concession de l’entrée de la rivière Ste-Marie (ou rivière Verte) au cap St-Louis (actuel cap St-Georges). De plus, le roi de France, Louis XIV, accordait à Charles de Coningham une commission de gouverneur pour la région de Canseau. Mais cette nouvelle concession accordée à Charles de Coningham empiétait sur celle de Nicolas Denys et même sur son habitation de Chédabouctou. Sommé, par La Giraudière, de vider les lieux sous peine d’y être contraint par la force et assiégé avec 80 hommes alors qu’il n’en disposait que de 11, Denys capitula à la condition que le litige soit soumis à la Compagnie de la Nouvelle-France. Celle-ci décida que le marquis de Cangé conserverait le port et le havre de Canseau sans avoir à payer d’indemnité. Conigan entretenait de bonnes relations avec Emmanuel Leborgne du Coudray, alors gouverneur de toute l’Acadie, puisque, par une convention de janvier 1661, celui-ci était procureur à La Rochelle de Charles Conigan demeurant à Nantes. A la fin de l’année 1661, Nicolas Denys revint en France pour se défendre auprès de la compagnie de la Nouvelle-France ; sur le même navire, il y avait aussi Charles de Baye ; il rentrait lui aussi en France car il était remplacé par son frère André qui devenait lieutenant de Charles de Conigan en Acadie. Quelques années plus tard, il sera lui-même remplacé par le sieur Huret (ou Huré), d’origine nantaise issu d’une noble famille de la Fosse à Nantes.
Charles de Conigan renvoya un deuxième vaisseau. La traversée fut très difficile à cause de vents contraires. Au lieu d’arriver en mars, le bateau n’arriva qu’à la mi-août. Le lieutenant La Giraudière, ne le voyant pas arriver, avait cru qu’il avait sombré. Alors il s’était procuré des vivres auprès du capitaine d’un bâtiment de La Rochelle, Guillaume Hurtin, originaire de La Tremblade, venu pécher la morue aux iles Canseau. Mais ces marchandises (barriques de farine, eau-de-vie, poudre …) lui furent vendues à un prix exorbitant, le double de ceux pratiqués à La Rochelle et d’autant plus que les fourrures proposées en échange, ne furent acceptées que pour la moitié de leur valeur. Lorsque Charles de Coningham apprit la nouvelle, il intenta un procès à Pierre Gaigneur, le marchand de la Rochelle pour qui travaillait Guillaume Hurtin.
Entre 1660 et 1664, Charles de Conigan fit passer chaque année au moins un navire à partir de Nantes.
1663. Charles de Conigan et Claude Gazet habitaient toujours la Clartière le 27 août 1663, date à laquelle il acheta pour 121.000 livres, à dame Renée d’Avaugour, marquise douairière de Vieillevigne, la terre et la seigneurie de la Cruaudais qu’il lui avait d’abord échangée contre les fiefs de Paulx, Chateaubriand et Sion. Charles d’Avaugour, seigneur de la Cruaudais, de Saffré et de Frossay, époux de Renée de La Chapelle, eut un fils Samuel qui rendit hommage au roi pour les seigneuries de la Cruaudais, du Boisrouaud et de Machecoul en Frossay. Renée de la Chapelle se remaria avec Gabriel de La Lande dit de Machecoul qui se disait seigneur de Frossay. Il eut cinq filles et c’est probablement l’une d’elles qui vendit la Cruaudais en Frossay et ses dépendances à Charles de Conigan et à sa femme Claude Gazet.
Provenance des Propriétés de Charles de Conigan
PAR SON PERE CHARLES DE CONIGAN
PAR SA MERE CATHERINE GIFFART
PAR SON MARIAGE AVEC CLAUDE GAZET
Cette seigneurie doit sans doute son nom à la famille Orion dont parle le Cartulaire de Redon en 1108. Ce fut elle qui fonda cette maison noble. Les armes de cette famille avaient été retrouvées sur une pierre provenant des anciens bâtiments de la Ville Orion, malheureusement cette pierre a disparu.
Cette seigneurie avait droit de haute, moyenne et basse justice. Les seigneurs de cette maison noble avaient droit d’enfeu dans la chapelle du Rosaire en l’église paroissiale de Carentoir avec les sieurs de la Danais et de la Cossaye. Ils avaient également droit de foi et hommage. Ils avaient une chapellenie à charge avec une chapelle près du château. Mis à part Buhan et Dramels, les fiefs et terres rattachés se trouvaient sur Guer avec le fief de la Porte-L’Étang mais aussi sur Carentoir.
Thébault Mallessecte
Fils aîné et héritier principal de Guillaume, il rendit hommage au sieur de Castellan comme juveigneur, par sentence du 8 mars 1426. Seigneur de la Ville Orion où il demeure, il devient propriétaire de l’hébergement de la Ville-Buhen (Buhan) à La Gacilly en 1427 dont Jéhan Tatard est métayer. Perrot Jago était métayer à la Ville Orion à cette époque. Thébaud Mallessecte fut écuyer d’écurie du duc Jean V par lettre du 1° décembre 1441 (mandement de Jean V). Cette même année, l’hôtel de Bienassis en Pipriac appartient aussi à Thébault Mallessecte
Guillaume Mallessecte.
Seigneur de la Ville Orion, propriétaire de la Ville-Dramel en 1447, de la métairie de Galny et également de la Ville-Buhen (Buhan) avec pour métayer Jehan. Le métayer de la Ville Orion était Jéhan Perrigues en 1447. A la réformation de cette année-là, la Ville Orion est rattachée à « Galeniz », un village de Carentoir, et à la frairie de Tréblanc sous la dénomination d’hébergement. Guillaume Mallessecte fut représenté à la montre du 8 septembre 1464 par Guillaume Le Chevallier et imposé 300 livres puis 400 livres à la montre du 21 avril 1477, déclaré homme d’armes à 4 chevaux avec Jehan Becmart pour archer, Guillaume Huet pour jusarmier et avec 2 brigandines, 2 sallades, 2 épées, 2 dagues, voulge, arc, trousse, page et lance. A la montre du 4 septembre 1481, il est toujours déclaré homme d’armes, imposé 300 livres avec 3 chevaux, page et lance, Guillaume Huet est devenu archer. En 1451, sa fille, Aliette Mallessecte épouse Eon Boucel, sieur de la Basse-Bouëxière en Carentoir; ce dernier avait fait aveu le 5 juin 1435 à la dame de Malestroit pour différentes pièces de terre sur le Rahun, sur le chemin de Tréal à La Gacilly. Le 27 juillet 1458, il achète à Béatrix Gourredin, fille de Jehan Gourredin et de Jehanne Pibout, 25 sols de rente que la dite Jehanne Pibout avait donné à sa fille sur Dom Guillaume Guiomar, Jehan Lhostellier, du village de Bonnais au nom et pour son beau-père Guillaume Mallessecte. Eon Boucel achète à Raoul de Malleville, par acte du 16 janvier 1469, une pièce de terre nommée le Closel près le village de Bodeligan pour la somme de 50 sous monnaie. Aliette Mallessecte mourut en 1485.
Raoul Boucel
fils d’Éon Boucel et d’Aliette Mallessecte, rendit aveu pour partie de sa terre de la Basse-Bouëxière à Jehan de Rieux, seigneur de Rochefort et vicomte de Donges. Cet acte fut passé à Nantes le 1° décembre 1485, collationné à Malestroit le 2 mars suivant. Raoul Boucel mourut en janvier 1492 laissant une fille Madeleine Boucel qui épousa
Guillaume du Couëdor,
seigneur du Bois-Glé, il fit aveu de sa terre de la Ville-Orion à Pierre de Rohan, seigneur de La Gacilly le 22 février 1493. Ils eurent une fille Arthuse et un fils François. C’est sans doute lui qui deviendra prêtre habitué à La Gacilly en 1526 tout en étant sieur de la Motte, l’ancien presbytère de La Gacilly
Arthur de Penbichen alias Du Pan
Au lieu de Penbichen, il faut sans doute lire Arthur du Pan. Il est propriétaire de Launay-Trobert et de la maison noble de Couespel, les deux en Renac, en 1513. Il est propriétaire de la Ville-Orion à la réformation de 1536. Il épouse la fille de Michel Le Doulx, garde-robier du duc François II ; elle lui apporta l’hôtel de la Costardaye, rue St-Yves à Rennes appelé aussi l’hôtel de la Garde-Robe
François du Pan,
fils d’Arthur Du Pan, seigneur du Gutz en Renac, épouse, en 1539, Françoise Mallessecte, dame héritière de la Ville Orion à laquelle était rattachée également la métairie de Launay-Trobert. A partir de 1536, cette maison noble de Couespel reviendra à la famille de Gouyon.
Philippe du Pan
Seigneur de la Ville Orion en 1536 et en 1540 et des Bagatz en Guichen. Sa fille épousa Gilles Grimaud du Plessis-Grimaud en St-Viaud vers 1560
Gilles Grimaud.
Sieur de la Ville Orion en 1569 et sieur de la Claretière en Machecoul, il fit abandon au sieur de la Guychardaie, sur la dite maison, d’une rente de 10 livres 4 sols, avec le droit de foi, hommage et rachat
Antoine Grinsart
Il habita la Ville Orion en 1596 vraisemblablement comme locataire
Guy de la Chapelle
Il devient seigneur de la Ville Orion en 1601 de par son mariage avec Charlotte Héaulme, la petite file de Gilles Grimaud. En 1604, ils sont sieur et dame de la Clartière et du Plessis-Grimaud
Guillaume de Forges.
Sieur de la Bouère, demeure à la maison de la Ville Orion, soit comme propriétaire, mais plutôt comme locataire en 1612 : il habitait toujours cette maison en 1657.
Charles de Conigan.
Seigneur de Cangé et de Redon, époux de Claude Gazet, il devient propriétaire de la Ville Orion en 1660 Cette seigneurie avait pour dépendances :
Le 11 septembre 1661, il vend les fiefs, c'est-à-dire Dramels et Buhan, à François de Carheil puis, le 14 février 1662, par acte passé devant Jehanne et Ricaud, notaires à Carentoir, la maison et la terre de la Ville Orion à
Guillaume du Fresche
Fils de René Du Fresche et de Jeanne Rado, seigneur dudit lieu, de Launay-Pinel en Renac, sieur de la Cossaye en Carentoir et de la Giraudais en Bains-sur-Oust. Il épousa, en décembre 1647, Gilonne Danet, dame de la Porte-L’Étang en Guer ; ils eurent quatre enfants :
La prise de possession de la maison noble eut lieu le 19 avril 1663.
Avec son épouse, ils demeureront à la Ville-Orion jusqu’à leur mort qui surviendra, pour lui, le 23 avril 1689. Pendant le long procès de la Ville Orion, tous les Du Fresche agirent toujours comme seigneurs de la Ville Orion et continuèrent à y habiterJacques-François du Fresche
Né en 1659, il devient seigneur de la Ville Orion au décès de son père. Le 3 décembre 1689, il rendit hommage à François de Montigny, seigneur de La Gacilly, pour la maison et la terre de la Ville Orion, diverses terres, la chapelle, l’enfeu de sa famille au chanceau de l’église de Carentoir.
Il habitait la Ville Orion lorsqu’il épousa, par contrat du 23 avril 1690, demoiselle Louise Guillou, dame de la Meule en Carentoir et de la Savinaye en Brain-sur-Vilaine. Il reçut le 15 décembre 1692, foi et hommage de Gervais de Carheil pour la terre de la Guichardaie, relevant de la Ville Orion. Il mourut à la Ville Orion à 42 ans, le 31 octobre 1701 et fut inhumé dans l’enfeu de la Ville Orion à côté du chœur, vers la chapelle du Rosaire de l’église de Carentoir. Il alla rejoindre sa femme qui était décédée le 31 octobre 1699. Ils avaient eu trois enfants qui furent baptisés à CarentoirLouis René du Fresche
Né en 1697, il devient seigneur de la Ville Orion à la mort de son père en 1701. Il épouse, le 22 septembre 1732 à Cournon, Anne Perrine Rado, dame de Lestun en Cournon et de la Giraudais en Bains-sur-Oust. Ils eurent huit enfants dont Louis Marie qui deviendra comte ??? de la Ville-Orion. En 1744, il afferme le greffe de la Ville Orion.
Louis de Durfort de Lorges.
Le 8 juin 1749, la Ville Orion fut adjugée au duc de Lorges Gouverneur de Redon, époux de Reine Butault de Marzan, déjà propriétaire des fiefs de la Ville Orion par succession de M. de Marzan, il possédait la terre et la seigneurie de la Ville Orion en 1751, lors de l’affaire du rétablissement de la dîme. Ensuite, dans un acte daté du 12 mars 1759, les consorts de la tenue Boger le reconnaissent pour maître et seigneur, à cause « de sa terre et seigneurie de la Ville Orion en Carentoir. » Charles-Annibal du Hirel est fermier général de la Ville Orion et y demeure en 1755; il y mourut le 22 mars 1781, âgé de 79 ans.
M.de Soussay
Esther-Elisabeth-Marie-Jeanne-Barthélemine Du Fresche, fille de Louis-Marie et de Marie-Thérèse d’Andigné, épouse M. de Soussay ; celui-ci vendit la maison et la terre de la Ville Orion par acte du 20 mai 1836 à M. et Mme de Tournemine.
M. de Tournemine
M. de Rambures
M. Albert de Longeaux
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Redon, après avoir achevé l’aménagement du bassin à flot et du canal de Nantes à Brest dans la traversée de Redon, M. de Longeaux se voit confier en 1855, la responsabilité des études pour la création d’une ligne de chemin de fer entre Nantes et Pontivy en direction de Vannes, pour la partie Est du Morbihan. A ce moment -là , Albert de Longeaux avait pensé demander au directeur des Ponts et Chaussées de lui donner un autre poste lorsque ces travaux seraient terminés. Mais, par la suite, comme lui et son épouse deviennent de plus en plus attachés au pays de Redon, il lui faut trouver une justification pour demander son maintien sur place. Or, depuis peu, il est question de canaliser l’Aff au moins jusqu’à La Gacilly. Albert de Longeaux demande donc une prolongation de son service à Redon pour s’occuper de cet aménagement. En avril 1856, il est effectivement admis qu’il sera chargé des travaux de navigation depuis Redon jusqu’à Glénac.
En novembre 1855, les familles de Longeaux et de Marien (la famille de son épouse) achètent de concert et pour moitié chacun, le manoir de la Villorion ainsi que les trois fermes qui y sont rattachées : Dramel, la Gourgandaie et la Roche-Gestin.
A l’entrée de l’allée du château, a été érigée une croix latine très simple qui est ornée de cette inscription : « Qui timent Dominum speraverunt in Domino » ce qui veut dire : « Ceux qui craignent le Seigneur peuvent espérer en lui ». Le 13 juin 1944, un bombardier anglais, en difficulté dans les environs de La Gacilly, lâcha une partie de sa cargaison au-dessus des bois de la Ville Orion ; l’une des bombes tomba près de la croix et explosa. Un éclat vint la frapper au centre des bras (la trace est toujours visible) et une partie de l’inscription ci-dessus a disparu. C’est la version des archives anglaises, mais une autre version rapporte, qu’en fait , l’aviation anglaise devait bombarder le Bois du Boschet où il y avait un convoi allemand mais que, par erreur, le bombardement ait eu lieu à la Ville-Orion.
Cette seigneurie doit sans doute son nom à la famille ORION dont parle le Cartulaire de Redon en 1108.
Ensuite et pendant de longues années, ce fut la famille MALLESSECTE qui en fut propriétaire. En 1539, Françoise MALLESSECTE, dame héritière de la Ville-Orion, épouse François DU PAN, seigneur de Gutz en Renac. Leur fils aîné, Philippe DU PAN, devient seigneur de la Ville-Orion et aussi de Bagatz en Guichen. Il eut une fille qui, selon toute vraisemblance, épousa Gilles GRIMAUD vers 1560. Cette famille GRIMAUD était une très vieille famille du pays de Retz entre Nantes et Pornic. Elle possédait de très nombreuses propriétés à Machecoul, St-Père-en-Retz et Frossay près de Paimboeuf.
Ainsi Gilles Grimaud était propriétaire du Plessis-Grimaud en St-Viaud près de St-Père-en-Retz, et de la Clartière en la paroisse Sainte-Croix à Machecoul. Par son mariage, il devient également seigneur de la Ville-Orion. A son décès, c’est sa sœur Renée GRIMAUD qui devient l’héritière de toutes ces seigneuries. Elle épouse Pierre HÉAULME qui lui apporte en plus la seigneurie de la Rousselière en Frossay. Leur fille aînée, Charlotte HÉAULME, hérite de l’ensemble. Par son mariage avec Guy de La CHAPELLE, celui-ci devient seigneur de la Ville-Orion. Mais tous les deux décèdent assez jeunes et sans postérité et c’est Marthe HÉAULME, la sœur de Charlotte, qui devient propriétaire de toutes ces seigneuries. Elle épouse Jean GIFFART, seigneur du Plessis-Giffart en Irodouër. Ils eurent une fille, Catherine GIFFART, qui, à la mort de ses parents, devient héritière des propriétés. Elle épouse Louis de Conigan qui devient alors seigneur de Cangé, de Redon et, par alliance, de la Clartière, du Plessis-Grimaud, de la Rousselière et aussi de la Ville-Orion.
La maison Grimaud d’origine chevaleresque, avec des liens avec la famille Grimaldi, était une des plus marquantes parmi les anciennes familles du comté nantais. Elle remonte à Olivier Grimaud, chevalier qui, partant pour la septième croisade, fit, en juin 1248, une donation à l’abbaye de Meilleraye. Puis elle est divisée en deux branches ; l’aînée reste dans les environs de Nort-sur-Erdre, son lieu d’origine ; la seconde se fixe au pays de Retz ; toutes les deux ont donné leur nom à de nombreuses localités ou lieux-dits du comté nantais.
Branche du Pays de Retz.
Le Plessis-Grimaud en St-Viaud. Ancienne seigneurie en la paroisse de St-Viaud avec droit de haute justice. Elle doit la deuxième partie de son nom à la famille Grimaud qui l’a possédée primitivement.
Conseil privé du 20 février 1663
Charles de Conigan prétendit ne devoir à Pierre Gaigneur, le commerçant de La Rochelle, pour les marchandises que Guillaume Heurtin lui avait vendues, que la valeur du prix de La Rochelle augmenté de cinquante pour cent pour les marchandises sèches et de soixante-quinze pour cent pour les marchandises liquides.
A la suite de l’arrêt, Pierre Gaigneur accepta de suspendre toute contrainte pendant trois mois.
Après un temps largement écoulé, ce créancier faisait présenter par porteur à Charles de Conigan un billet pour qu’il soit honoré. Domicilié alors avec son épouse chez le sieur Duplessis-Barbier à Nantes, près du couvent des Pères Carmes, Charles de Coningham tentait d’en retarder le paiement en opposant qu’il était payable seulement sur seconde présentation. Au second passage, ils avaient quitté les lieux. Ce fut le début des difficultés financières ; on était au début de 1662
Conseil privé du 27 février 1663
Lorsqu’il fut en possession de la décision du 24 janvier 1661, La Giraudière passa à l’exécution. Denys déclara vouloir faire appel et rentra en France. C’est alors qu’il obtint de la Compagnie de la Nouvelle France qui, après avoir consulté les cartes de la région en question, s’apercevait que le même terrain avait été concédé deux fois par inadvertance. La nouvelle décision du 17 avril 1662, statuant en sens contraire, situa le cap de Canseau aux îles du même nom. Le 27 février 1663, Denys n’était toujours pas entré en possession de sa concession car Charles de Conigan s’adressa de nouveau au Conseil Privé en faisant remarquer que les îles de Canseau ne devaient pas être confondues avec un cap. En fin de compte, la concession ayant été faite au profit du sieur Denys en première instance, Charles de Conigan dut quitter les lieux. Cet établissement sera enlevé par les Anglais en 1666
Les directeurs Dreux de Bellefontaine, Desmons et d’Aubigny attaquèrent eux-mêmes Gilles Butault pour avoir vendu, sur Gillone Danet, l’épouse de Guillaume du Fresche, une maison et la métairie de la Porte-l’Étang sur Guer, afin d’effectuer le paiement de la maison et des terres de la Ville-Orion. De plus, ils lui demandaient compte de l’argent qui avait été versé par l’acquéreur. Aussi, ils voulaient que les 6.400 livres fixées par l’accord du 28-6-1697 (transaction) fussent réduites à 5.000 livres et la rente réduite en proportion du capital. Enfin ils voulaient que les fiefs abandonnés ainsi que la mouvance de la Guichardaye fussent vendus conjointement avec la terre de la Ville-Orion.
17-3-1701 : un arrêt de la cour de Rennes confirme Gilles Butault dans la possession de ces diverses choses décidées lors de la transaction du 28-6-1697.
Jugeant sur tous les points de la requête du 13-2-1700, la cour de Rennes arrête :
Que Yves Bourgot serait reconnu créancier d’une somme de 5.400 livres payables par les directeurs.
Que ceux-ci étaient mal fondés à vouloir faire déclarer nulle la vente des biens de Gillone Danet, l’épouse de Guillaume du Fresche.
Que la mainlevée était accordée au sieur de la Guichardaie et qu’il ne paierait que 5.200 livres.
Que le sieur de Marzan resterait propriétaire des fiefs de la Ville-Orion et des mouvances de la Guichardaie ; qu’il devrait rendre compte aux directeurs des sommes versées par Guillaume du Fresche pour l’acquisition de la Ville-Orion.
Que le sieur de Bellefontaine ne ferait plus partie de la direction.
Que tous et chacun suivant sa condamnation seraient tenus aux frais et dépens du procès.
31-10-1701 : décès de Jacques-François du Fresche à 42 ans à la Ville-Orion. Il fut inhumé dans l’enfeu de la Ville-Orion en l’église de Carentoir, à côté du chœur, vers la chapelle du Rosaire. Il avait eu trois enfants qui furent baptisés à Carentoir.
Jeudi 1°décembre 1746.
« En l’assemblée des dits sieurs créanciers et leurs directeurs qui sera tenue en l’étude de Me Le Febvre, il sera procédé à la vente et adjudication en la manière accoutumée aux plus offrants et derniers enchérisseurs des biens qui s’ensuivent :
Premièrement de la terre et seigneurie de la Villorion sise en Bretagne, près la ville de Redhon, évêché de Vannes ayant haute, moyenne et basse justice, tous droits seigneuriaux, relevant en son entier de La Gacilly à foy et hommage et rachat et ayant droit de dîme de la douzième gerbe sur les terres sises en la Carantoir, laquelle consiste, à savoir, en une maison principale et manoir noble, cour fermante, fuye, un colombier dans la cour, jardin, chapelle dans le jardin, bois de haute futaye au-devant de la dite maison, garenne, bois taillis, prez, terres de labour, pourpris, pâtures, landes, et moulins et en métairies qui en dépendent. Les terres qui dépendent de la Villorion composent 64 journaux et 9 hommées de prés et pâtures situées entre la rivière de Rahun et la métairie de la Villouet d’un bout, aux terres de la Saudraye et d’autre à la Villio et à la Ville Dramet. Plus, environ, 45 journaux joignant des deux parts aux terres de la métairie de la Villorion et d’autres aux héritiers de Jean Moulin et consorts ; avec les fiefs, juridictions, seigneuries, obéissance, droits de commun, d’épaves et galois sur les hommes sujets. Plus, des tenues composant les deux rôles de la dite seigneurie, l’un nommé le rôle et baillage de Brohéa portant 52 livres 4 sols 4 deniers et l’autre le baillage du bourg portant 36 livres 10 sols de rente et 5 deniers de droits y compris les journées d’août et les chapons. Plus, il est dû à la seigneurie de la Villorion sur la maison et portion de la métairie de la Haute-Guichardaye sise à Carentoir, le devoir de rachat et d’obéissance quand le cas y échoit, avec droit de quintaine, de bouhour, de police à chacun jour de may, conjointement et concurremment avec le seigneur de la Haute-Boissière et du Boschet, droit d’enfeu et tombe prohibitive au bas du chanceau de l’église paroissiale dudit Carentoir, à moitié de la traverse d’icelui avec le seigneur de la Gélinaye, au côté de l’épitre. Néanmoins, est à observer que, par arrêt contradictoire du Parlement de Paris du 15 mars 1701, les fiefs de la Villorion et de la mouvance de la Guichardaye ayant été adjugés à feu M. de Marzan, conseiller au Parlement de Bretagne en déduction de ses créances sauf à rapporter , en cas qu’il se trouve des créances antérieures à lui, lesdits seigneurs directeurs, au moyen de cet arrêt, déclarent ne point entendre, comprendre dans la vente de la Villorion, les fiefs en question qui faisaient autrefois partie de ladite terre de la Villorion avant cet arrêt puisque la propriété en est accordée audit feu sieur de Marzan par l’arrêt que nous venons de rapporter.
Moulins
Plus, dépendances de ladite terre de la Villorion, deux moulins ; l’un moulin à eau appelé Hunaud qui est par indivis avec le seigneur de Sourdéac et l’autre qui est à vent dépend en entier de ladite terre de la Villorion étant au-dessous de la chapelle de St-Jacques. Plus, un pré nommé le pré Rincel contenant environ 6 hommées, moitié en landes et au haut d’un des domaines de la dite terre de la Villorion une quantité de terres en labour et landes contenant environ un demi journal, ces petites parties relevant de la seigneurie de la Roche-Gestin de 4 sols de rente
Métairies
La métairie de Dramet qui dépend de la dite terre de la Villorion et qui peut être affermée séparément 220 ou 250 livres par an, consistant en maison, cour, jardin, domaines, prez, pâtures et landes.
La métairie de la Porte consistant aussi en maison, cour, jardin, prez, pâtures et landes et qui peut être affermée 500 à 550 livres par an dont il n’y a que la moitié à ce que l’on prétend qui dépende de ladite terre de la Villorion
Il y a bien encore une métairie qui s’appelle la Villebuhan qui dépend aussi de ladite terre de la Villorion et qui pouvait être affermée 400 livres par an ; mais comme des particuliers nommés Béridel s’en sont emparés et en jouissent par force et violence au préjudice même d’un arrêt du Parlement de Paris qui les condamne à en abandonner les jouissances avec restitution de fruits ; lequel arrêt ces particuliers ont fait casser au Parlement de Bretagne, il ne sera parlé ici que de cette métairie que par forme d’observation, les sieurs directeurs ne croyant pas devoir la comprendre dans la vente de ladite terre de la Villorion jusqu’à ce que la contestation d’entre lesdits sieurs directeurs et ces particuliers ait été jugée.
De six en six ans, il y a eu une coupe de bois qui peut valoir 4 ou 500 livres, sans y comprendre les bois de haute futaye non plus que le casuel. Et généralement toutes les appartenances et dépendances de ladite terre de la Villorion ainsi que les sieurs directeurs en jouissent sans que le plus ou le moins exprimé ou non exprimé, puisse tirer à conséquence, ni que l’adjudicataire en puisse tirer avantage contre lesdits seigneurs directeurs pour jouir par l’adjudicataire de ladite terre de la Villorion, des droits seigneuriaux, honorifiques, prééminences, prérogatives, fruits, profits, émoluments et autres ainsi qu’en ont joui les sieurs directeurs ni plus ni moins du jour du contrat de vente qui sera passé au profit du dit adjudicataire par lesdits seigneurs directeurs, lesquels n’entendent vendre que ladite terre de la Villorion, circonstances et dépendances seulement.
Rente sur la ville de Paris. Plus, il sera aussi procédé le même jour et en la même assemblée à la vente du principal d’une rente de 106 livres 16 sols au principal de 4.272 livres….. ».
Charles de Conigan quitta la France pour revoir le Canada où il vécut quelques années dans la misère. Il décéda sans doute le 15 février 1676. Le lieu de sa sépulture n’a jamais été retrouvé.
Son épouse, Claude Gazet, quant à elle, décéda avant le 12 juin 1683, date à laquelle Renaud d’Espinoze, son héritier sous bénéfice d’inventaire, dénombra pour les terres de la Cruaudais et de la Rousselière. Cette dernière maison comprenait corps de logis, pavillon avec chapelle, cour, avant-cour et jardin le 10 juin 1741 d’après l’aveu de Charles-Paul-Augustin d’Espinoze, seigneur de Frossay où il demeurait comme héritier de son père, messire Jean-Baptiste d’Espinoze, conseiller, décédé le 20 avril 1741.
La maison noble de la Cruaudais, pourvue de terres, d’un petit étang et de droits seigneuriaux, avait été vendue par les créanciers pour 150.000 livres à messire Jacques Amproux, seigneur de Lorme à qui Renaud d’Espinoze et sa femme, Michelle Beneau, l’avaient rachetée. La liquidation du patrimoine de Claude Gazet durait depuis longtemps car Michel d’Espinoze, mari de N. Renouart et leur fille Bonne-Élisabeth, épouse de Gabriel-Sébastien de Rosmadec, marquis de Goulaine, avaient continué d’agir comme ses héritiers.
Les Anglais avaient fait main-basse sur toute l’Acadie. La France reconnut les droits de l’Angleterre sur ce territoire acadien en 1713. Les Anglais expulsèrent les habitants de l’Acadie ; une grande partie vint se réfugier en France, surtout à Nantes. Quelques années plus tard, certains d’entre eux repartirent pour la Louisiane, d’autres s’installèrent en Vendée. Pour marquer leur passage à Nantes, une immense fresque a été peinte sur un mur de la rue des Acadiens de la Butte Sainte-Anne à Nantes.